Conscience Nègre

Conscience Nègre

Pratiques sportives, croyances religieuses et phénomènes sociaux

SPORT ET SOCIETES : pratiques sportives, croyances

religieuses et phénomènes sociaux

 

 

La pratique du sport et des activités de plein air à travers les différents continents et chez différents peuples est très riche et très variée. Elle comporte aussi plusieurs aspects et une conception liés à la culture et à l’environnement spécifiques de ces peuples. Ainsi, par exemple, dans certains pays européens, tout comme dans la plupart des contrées d’Afrique, on aime s’adonner aux activités de détente et d’entretien du corps après le travail, si ce n’est même la nuit, au clair de lune. Dans d’autres, par contre, ces activités sont concentrées pendant le week-end. Les chinois, eux, préfèrent les activités sportives avant le travail du matin, voire sur leurs lieux de travail. Il est un fait établi cependant qu’à l’origine, certaines activités sportives comme le judo et le karaté en Asie, la capoeira en Amérique latine (au Brésil notamment), certaines danses comme celles des masques en Afrique, etc., faisaient partie de l’univers religion et seuls les initiés pouvaient prétendre a un certain degré de maîtrise de ces arts. Dans l’Afrique ancienne, l’activité sportive (tir à l’arc, lutte traditionnelle, danse, etc.) obéissait à un rituel bien agencé qui lui donnait une véritable dimension spirituelle. Il ne fait aucun doute qu’entre les pratiques sportives et la religion, il existe des lieux communs et des similitudes malgré les déformations et les excès que le sport spectacle a largement introduit dans la pratique sportive. En effet, une brève comparaison entre l’univers religieux et celui du sport-spectacle nous instruit sur de nombreux symboles communs aux deux mondes surtout quand on s’en tient au cas spécifique du football.

Définition et manifestations du sport

Le sport est un terme générique recouvrant tout un ensemble d’activités (de loisir, de spectacle, de compétition, éducatives) et de représentations très diverses qui ont des racines historiques. Selon Norbert Elias, le sport est un laboratoire privilégié pour réfléchir sur les rapports sociaux et leur évolution. Le sport représentait au départ toutes les activités de loisir de l’aristocratie : le billard, la pêche, les échecs, etc. Quant à Georges Hébert, il définit le sport ainsi : « le sport est tout genre d’exercices ou d’activités physiques ayant pour but la réalisation d’une performance et dont l’exécution repose essentiellement sur l’idée de lutte contre un élément défini, une distance, une durée, un obstacle, une difficulté matérielle, un danger, un animal, un adversaire et, par extension, contre soi-même ». La définition du sport a évolué avec les progrès technologiques. Aujourd’hui, on y adjoint des éléments comme l’idée de prise de risque, de courage, notamment dans des sports comme la voile où l’aspect physique n’est pas toujours prépondérant. Des recherches historiques et mythanalytiques ont pu déterminer les genres  d’activités pratiquées depuis l’antiquité. On a pu distinguer : le « sport » dans l’éducation des jeunes gens de l’aristocratie et les « sportifs » professionnels. En effet, chez les grecs, l’athlétisme et le travail intellectuel étaient valorisés pour cultiver, d’une part, le corps des jeunes qui voulaient tous ressembler à des éphèbes et, d’autre part, pour cultiver l’esprit. A côté, on notait, aussi, l’existence d’athlètes et de sportifs payés pour défendre la cité en cas de conflits. En Europe c’est à partir du Moyen Age, c’est-à-dire vers le Xème siècle que fut créée la caste des chevaliers. Ces derniers dont l’activité première était la guerre devinrent progressivement des figures d’élite grâce à leur code de conduite basé sur l’honneur, la courtoisie, la loyauté, la bravoure et la générosité. Les multiples tournois auxquels ils participaient étaient de véritables entraînements à la guerre. Ainsi, les activités physiques apparurent dans l’Antiquité et le Moyen Age, avec, comme principal objet la formation d‘une élite. En Afrique aussi, depuis toujours, et ce, jusqu’à l’introduction du sport importé au début du XXe siècle, la culture physique et le sport avaient des racines solidement enfoncées dans l’histoire des peuples. En effet, dans les sociétés traditionnelles africaines, les exercices physiques, les jeux et les compétitions étaient très prisés. Les courses, les sauts, les jeux d’adresse, l’équitation et l’acrobatie constituaient les activités sportives favorites des jeunes gens lors des soirées récréatives. Certaines de ces pratiques sportives d’antan comme le tir à l’arc, la lutte et les activités cynégétiques se sont encore quelque peu conservés de nos jours. Il incombait à la communauté toute entière de veiller scrupuleusement à la vitalité et à la santé des citoyens et des citoyennes, notamment de leurs fractions jeunes, par la pratique des jeux et divertissements traditionnels. Le sport et la culture physique étaient intégrés à la vie de l’individu. Ils constituaient des sources de régénération et d’entretien de l’énergie vitale chez tout individu prenant part au procès de production dans la communauté et luttant pour la perpétuer.

De la pratique utile du sport au culte de l’individu

La civilisation actuelle a développé tous les sports : elle en invente sans cesse de nouveaux et tout cela pour parfaire le culte que l’homme voue à son corps physique. Celui-ci se trouve plus beau s’il saute plus haut ou s‘il court plus vite, ou bien s’il est capable de manger cinq poulets entiers arrosés avec cinq bières en trente minutes, ou encore s’il rallie le Togo au pôle Nord à pied. A priori, cela peut amuser, mais en y réfléchissant bien, i l y a de quoi être triste. En effet, tout geste se justifie par son but et tout mouvement est le moyen d’une fin. Dans la réalité quotidienne, l’homme marche pour se déplacer utilement d’un point à un autre ou tout juste pour un plaisir, plaisir d‘une marche en forêt, par exemple, afin de profiter de la pureté de l’air et de la beauté de la nature. Il ne marche jamais pour marcher mais pour une finalité autre. Le sportif actuel, lui, marche pour faire de la marche à pieds. Il court pour faire de la course à pieds. La finalité est le geste lui-même. Le sportif fait le culte du geste bien fait sur lequel il est capable de porter notes et appréciations ; en fait, il se regarde le nombril, jubile et jouit. Son but n’est pas de porter un poids parce que cela est utile, mais de se dire « je suis le plus fort, je porte de plus grosses haltères que les autres ». Le sportif est centré sur lui même, sur son corps. Courir parce qu’on est en retard et qu’on va rater son bus, c’est la vie. Mais, courir sur un stade pour être le premier et faire un temps, cela ressemble à la mort, à l’homme en cage qui tourne en rond et qui a réduit son monde à son tour de piste. Tous les sports de compétition et même par extension tous les sports de loisirs sont devenus des rituels pour la magie des cultes que l’homme voue à son corps. Il se regorge de ses exploits ou des exploits de ses héros. Qu’il soit l’athlète ou le supporter, il se déguise pour l’office ; il a sa littérature, ses gadgets, son langage. Il a besoin de cette poudre aux yeux pour se croire exister, sans cela il a l’impression de n’être rien.

Sport et religion

D’une manière générale, toutes les religions accordent une grande attention à la pratique du sport afin de contribuer à l’entretien du corps. Les différences, entre elles, résident surtout au niveau des règles éthiques et de bienséance ainsi que des interdits que le croyant doit observer dans la pratique sportive. Le point de vue de l’islam sur la question illustre bien, à notre avis, certains rapports d’harmonie existants entre le sport et la religion malgré des contradictions évidentes.

Le sport selon l’Islam

Selon l’islam, la Riyâdah (l’entraînement) du corps est considérée comme des soins que l’on apporte au corps afin d’amener ses différentes parties à jouer aisément leur rôle et à remplir leur fonction. Cette Riyâdah constitue un remède naturel contre la maladie et ses effets nocifs en garantissant au corps humain sa force et sa résistance. Depuis la nuit des temps, les hommes et les peuples ont toujours su adapter leurs propres méthodes d’entraînement et de fortification de leurs corps à leurs réalités socioculturelles et géographiques, leurs v&us et leurs préoccupations. Ainsi, les nations guerrières auront plus un penchant pour le tir-à l’arc et les jeux d’armes. Les côtiers s’essaieront davantage à la natation et la navigation, d’autres seront plus portés à la gymnastique ou à la lutte, etc. Mais, quelles sont les directives islamiques concernant le sport ? L‘islam encourage les exercices sportifs et physiques qui fortifient le corps de l’homme afin que celui-ci soit apte à assurer ses obligations religieuses et profanes. Ibn-Qayyim rapporté par le Cheikh Atiyyak Saqr (5) définit ainsi le sport : « le mouvement est à la base du sport. Il élimine naturellement du corps les résidus et les déchets alimentaires : il exerce à la légèreté et au dynamisme ; il le rend plus réceptif à l’alimentation ; il solidifie les articulations et fortifie les tendons et le ligaments ; il prévient  de tous les maux physiologiques et de la plupart des maux psychologiques, du moins si on le pratique de manière modérée, précise et ciblée […] Chaque membre a un exercice sportif spécifique qui permet de le fortifier au mieux. Quant à léquitation, le tir à 1’arc, la lutte et la course à pied, ce sont des sports qui fortifient tout le corps humain, et qui éliminent les maladies durables ».

Selon Cheikh Abou Bakr Jabeur El Djazairi (6) : « Le but de tous les sports, connus au début de l’islam sous le nom d’équitation, est de ,faire triompher la vérité, l’appuyer et la défendre. Le sport n’avait nullement un but lucrative, ni ostentatoire, ni ne tendait à la recherché de la célébrité avec tout ce qui s’en suit de morgue et de corruption sur terre, propriétés qui caractérisent les sportifs d’aujourd’hui. Tout sport doit tendre à la piété, à acquérir la force de combattre dans la voie de Dieu […] L’apprécier autrement, c’est le dévier de son but honorable et l’orienter vers un objectif malsain de vaine distraction et de jeux de hasard interdits ».

Les différentes formes de sport en Islam

En plus de ceux cités plus haut, même les obligations islamiques constituent en elles-mêmes une gamme d’exercices physiques : la prière et ses mouvements gymniques, le pèlerinage et ses nombreux rites, les visites obligatoires des proches, se rendre régulièrement à la mosquée etc. Tout cela implique beaucoup de marche et fait du bien quand cela reste dans les limites du raisonnable. En réalité, l’Islam traditionnel recommande les activités sportives (activités en plein air) suivantes :

- Parmi les activités dites nobles : l’équitation et ses dérivés, le tir à l’arc  et ses dérivés, l‘escrime et ses dérivés. Cela s’explique par le fait que ces activités ont des effets qui réfléchissent sur la « Jihad » car l’équitation, la course de chameaux et le tir à l’arc étaient essentiels pour la guerre. Il était même permis de parier et de gagner un pari à des compétitions concernant ces sports ;

- Les autres activités sont constituées par : la natation et ses dérivés, la lutte  et ses dérivés, la course à pied et ses dérivés et enfin le lancement du javelot et ses dérivés, soit au total sept activités. En priorité, le sport était institué afin de permettre aux croyants de se développer physiquement « pour pouvoir appuyer la juste cause et triompher de l’injustice dans le monde » (7).

Quelques règles d’éthique et de bienséance dans la pratique sportive

En dehors des règles régissant les compétitions (courses de chevaux, de chameaux, tir à l‘arc, principalement), il convient de souligner fortement que si l’islam approuve et encourage la pratique sportive. Il n‘omet pas cependant de souligner que l’éducation physique ne peut donner des fruits escomptés que si elle est accompagnée d’une éducation spirituelle et morale. Il faut ainsi respecter des règles de bienséance et ne pas se laisser aller au fanatisme. Il faut éviter aussi les propos grossiers, les faux témoignages, l’injustice, les insultes et autres. En cas de victoire, par exemple, il faut en jouir avec modestie afin de ne point froisser l’adversaire car demain c’est peut-être vous le perdant. Ainsi, selon l’islam : « nous devons détester pour les gens ce que nous détestons pour nous-mêmes ». La littérature islamique rapporte un exemple frappant en la matière avec l’anecdote du bédouin qui avait battu à la course avec son chameau la chamelle du prophète pourtant réputée invincible. Afin de calmer ses supporters très frustrés par cette défaite, le prophète démontra son grand fair-play en disant : « En vérité, Dieu n’élève pas une chose dans le monde sans qu’il ne la rabaisse ».

Les interdits islamiques en matière de sport

Ce sont, d’une part, pratiquement les mêmes que toutes les religions  prônant la tolérance et l’amour du prochain reprouvent. On peut retenir parmi ceux-ci, entres autres, les points suivants :

-  l’islam n’accepte pas que les jeunes s’intéressent au sport au point d’oublier de remplir leurs obligations religieuses et négligent leurs responsabilités ;

-   l’islam reprouve dans le sport l’exécrable fanatisme qui sépare les amis, éloigne des frères et crée des dissensions au sein de la communauté ;

-   l’islam n’accepte pas que l’on pratique le sport d’une manière susceptible de causer du tort a autrui, notamment en jouant dans des espaces non destinés au sport. II n’accepte pas, non plus, les insultes et les comportements déplacés, la violence, etc. ;

-   l’islam interdit de prendre part à une compétition de trictrac, d’échecs et de jeux semblables, connus de nos jours.

D’autre part, l’islam, dans la droite ligne de ses canons religieux, met en place un certain nombre d’interdits qui lui sont propres. Ainsi, l’islam interdit les sports collectifs mixtes dans lesquels sont dévoilées des parties du corps qui devraient être cachées. Ainsi, par exemple, les hommes et les femmes utiliseront des piscines séparées pour la natation. Mieux, les hommes devront porter des bermuda allant du dessus du nombril aux mollets. Quant aux femmes elles devront entièrement se couvrir. Il est permis de jouer au ballon à condition d’avoir en vue d’entretenir ses forces pour être apte au Jihad, de ne pas se découvrir les cuisses, ni retarder ses prières. L‘Islam n’accepte pas, non plus, les sports qui excitent le désir et qui allument la tentation comme, par exemple, la danse féminine présentée en public. Il prohibe le fait qu’un individu d’un sexe donné exerce un sport qui convient au sexe opposé et ne sied qu’à celui-ci. En définitive, en Islam, le sport doit être exercé dans les limites autorisées par la réglementation de la loi islamique selon laquelle si des inconvénients d’une chose sont supérieurs à ses avantages, alors cette chose est interdite (8).

Les lieux communs à l’univers religieux et sportif

L‘examen de l’univers religieux et sportif permet de saisir quelques symboles et domaines communs aux deux domaines ainsi que leurs liens étroits avec les pouvoirs politique et économique.

Les dogmes et symboles à travers la religion et le sport

Comme toutes les religions, le sport aussi a ses dogmes comme, par exemple : « le sport, c’est bon pour la santé » ou «  le sport c’est l’apprentissage de la démocratie, du dialogue, du rapprochement entre les peuples, etc., ». Ces dogmes, aujourd’hui, sont sujets à de nombreuses critiques souvent justifiées en raison des tendances d’évolution actuelles des différents sports (sports de compétitions comme sports de loisirs). En effet, si une activité physique modérée et conduite de façon intelligente est bonne pour la santé, il est tout à fait évident qu’un sport qui fait passer le bien être physique et mental de l’individu bien après la performance ne peut être qualifié de bénéfique pour lui. Le deuxième, point appelle aussi des réserves car la structure symbolique du champ sportif est en fait l’exact inverse de la démocratie, du dialogue et du fair-play. Drôle de démocratie que celle basée sur des confrontations et des combats violents, sur le culte de la personnalité, de la xénophobie, du nationalisme et de ses symboles les plus primaires au détriment de « l’universalisme pacificateur » du Baron de Coubertin.

Cependant, il existe de multiples symboles communs à l’univers sportif et religieux. En premier lieu, on peut assimiler les stades, gymnases et terrains de sport aux temples, églises et mosquées. Ces lieux où les fidèles pratiquants peuvent célébrer ou plutôt participer aux cultes, à des messes, aux prières. Des lieux aussi, si l‘on se situe du côté sport, les fidèles, les « aficianados » peuvent célébrer « la grande fête du sport ». De nos jours, ces symboles prennent de plus en plus d’importance et renferment même une charge affective et identitaire très forte. Ainsi, par exemple, la grandeur ou la renommée de Ouagadougou ou de Bobo-Dioulasso se mesurent autant, sinon plus, à la taille du Stade du 4 août ou du Stade Omnisport de ces villes qu’à celles de leurs cathédrales respectives ou encore à celle de la grande Mosquée de Dioulasso-Ba. La religion sport a même ses prêtres, ses imams et ses pasteurs ; à commencer par les journalistes, les principaux propagateurs des mythes et des dogmes avec leurs commentaires dithyrambiques et leurs prêches sur les champions et les lois et règlements sportifs. On peut leur adjoindre certains dirigeants et supporters qui peuvent être assimilés aux curés tant ils leur ressemblent dans leurs offices avec leurs manies et leurs attitudes tout en se prenant comme les seuls détenteurs de la « vérité sportive » comme la Bible ou le Coran en matière de religion. Certains d’.entre eux s’érigent même en inquisiteurs et censeurs chargés de réglementer la façon de voir et de percevoir les choses du sport. Ce sont eux qui donnent les canons, les règles et les prismes d’appréciations du sport et des événements sportifs. On note, pour terminer, la présence d’un gourou : l’entraîneur omnipotent et omniprésent et d’un maître de cérémonies : l’arbitre qui officie, généralement, tout de noir vêtu. On peut même s’autoriser à dire que la religion sport a même son Pape, ses Cardinaux et ses Evêques. En effet, on note a la tête de toutes les associations et fédérations sportives, le Comité Olympique International (CIO) avec à sa tête un Président dont l’autorité, la notoriété et la puissance feraient pâlir de jalousie bien de Chefs d’Etat. Ses Cardinaux ou ses Premiers Ministres sont les présidents des différentes Fédérations Internationales (FIFA, FIBA, IAAF, etc.). Ses évêques ou ministres sont les premiers responsables des Fédérations Nationales qui sont toutes coiffées par les Comités Olympiques Nationaux dirigés par de puissants Archevêques ou ministres d’Etat.

Religion, institution sportive, pouvoirs politique et économique

Tout comme les religions catholique, protestante et musulmane, l’institution sportive et les pouvoirs politique et économique coopèrent et collaborent étroitement. Cependant, il convient de rappeler que de tout temps, la religion a souvent été au centre de luttes pour le contrôle du pouvoir politique. En plus, la religion et la politique évoluent autour d’objectifs identiques qui consistent, entre autres, à faire en sorte qu’un nombre, de plus en plus significatif de la population soit regroupé autour d’un idéal ou d’une doctrine. De ce point de vue, le pouvoir politique et le pouvoir religieux peuvent entretenir des rapports très étroits dans leur volonté et leurs efforts communs pour diriger les hommes. Ainsi, il est extrêmement rare, sinon impossible, de voir une commission de médiation ou de conciliation entre l’État et le corps social sans que les religieux n’y soient impliqués. Au Burkina Faso par exemple, on peut citer le très grand rôle joué par les autorités religieuses et coutumières et leur utilisation politique dans la préparation, l’organisation et la tenue de la « Journée du pardon » suite à la grave crise et au profond malaise qui ont traversé tout le pays suite à « l’affaire Norbert Zongo ». Cela a considérablement augmenté le poids de la religion sur l’institution politique qui a souvent besoin de sa caution. Les institutions religieuses et les partis politiques sont, aussi, de toutes les organisations humaines, parmi celles qui brassent les plus grandes masses d’argent. Et comme dans le domaine du sport, la publicité, la télévision. les journaux, la radio, bref, tous les moyens technologiques modernes œuvrent  à leur implantation et sont souvent contrôlés par eux. État, Économie et Religion ne peuvent donc être séparés. La spiritualité imprègne le quotidien, le mode de pensée, le cadre juridique, les pouvoirs administratif, économique et financier, etc.

De même, la collusion entre l’institution sportive et le pouvoir politique est jusqu’à nos jours, très manifeste, notamment. lors des grands événements sportifs qui sont très souvent l’occasion pour certains pouvoirs décriés ou en difficulté de se légitimer sur la scène internationale. Les exemples foisonnent et parmi les plus célèbres, on peut citer, en premier lieu, le fascisme italien qui a largement exploité le football à des fins politiques, en 1934, lorsque l’Italie organisa la seconde Coupe du monde du football de l’histoire. Ensuite, en 1936, les Jeux Olympiques organisés par le régime hitlérien lui permirent de montrer la puissance de l’idéologie nazie surtout dans un contexte où l’Allemagne se trouvait isolée sur le plan international. Plus tard, l’Argentine de la junte du général Videla, au plus fort de la dictature militaire, en organisant et en remportant le Mundial de 1978 sortit quelque peu de son isolement politique et fut reconnu de fait par la communauté internationale. De même, les Jeux Olympiques de Munich en 1972, mais surtout la Coupe du Monde de football de 1974, ont permis à l’Allemagne fédérale de conjurer le spectre des Jeux Olympiques de Berlin et de redorer son blason auparavant terni par le nazisme. On peut aussi rappeler l’organisation des Jeux Olympiques de Moscou en 1980, au plus fort moment de la protestation contre le Goulag qui permit à l’URSS de se refaire une santé politique auparavant ternie par les révélations sur « l’archipel du Goulag ».

En Afrique, on peut citer, pour faire court, les exemples de l’Afrique du sud, du Maroc et du Burkina Faso. En 1996, l’Afrique du sud, en accueillant pour la première fois la Coupe d’Afrique des Nations de football, signait ainsi son intégration à la communauté africaine et mondiale après plus de quarante ans de mise au banc sur le plan sportif et politique pour cause d’apartheid . Au Maroc, le régime dictatorial d’Hassan Il avait mis l’accent sur la promotion du sport (athlétisme et football) afin de masquer la nature anti-démocratique de son pouvoir. Dans sa volonté de s’imposer comme leader du monde arabe, le Maroc a accueilli des événements sportifs importants comme les Jeux méditerranéens ou les Jeux pan-arabes. Il tenta désespérément, par la suite, d’organiser la Coupe du Monde de football afin de donner une image positive de son régime, de plus en plus, décrié jusqu’à ce qu’il soit surpris par la mort. Concernant le Burkina Faso, on peut dire que la décision d’organiser

la CAN 98 relevait essentiellement d’une volonté politique au plus haut niveau. L‘objectif visé, avant tout, était de magnifier et de faire ressortir le rôle actif du Burkina Faso dans le concert des nations africaines, notamment de la sous-région et surtout de lui attribuer l’image d’un pays démocratique, pacifique, stable et dynamique capable de relever les défis de toutes sortes, malgré sa grande misère. Il faut souligner aussi que les nombreuses atteintes aux droits de l’homme, surtout après la mort tragique et violente du capitaine Thomas Sankara avaient grandement contribué à isoler les dirigeants burkinabè (considérés comme des parias) sur la scène internationale.

Enfin, concernant les rapports entre l’institution sportive et le domaine économique, on peut souligner des liens étroits et une forte imbrication. En effet, les manifestations sportives sont devenues des enjeux énormes sur le plan économique. Sur le plan international, les multinationales et les grands groupes financiers utilisent le sport pour non seulement augmenter leurs profits, mais aussi pour faire triompher leur idéologie. Aujourd’hui, l’idéologie du  sport prend ses racines dans les fondements mêmes du système capitaliste et nous prépare à respecter ses règles et ses lois : loi du plus fort, victoire à tout prix quelque soit le prix à payer, le règne des gagnants sur les perdants etc. L’éthique sportive est aujourd’hui menacée par la pression des lois du marché et la place prise par le pouvoir de l’argent même s’il est vrai que l’intérêt des milieux d’affaires pour le sport, notamment le football, est un phénomène ancien. Ainsi, dès la fin du XIXe siècle, quelques-unes des plus grandes multinationales européennes créèrent ou bien soutinrent des clubs, notamment de football. On peut citer les constructeurs automobiles Fiat (Juventus de Turin en 1897) et Peugeot (F.C.Sochaux en 1925) ; le groupe chimique allemand Bayer (Leverkusen en 1904) ; la société Philips (P.S.V. Eindhoven en 1913). En Afrique, aussi, d’énormes sommes d’argent sont investies par de grandes sociétés et entreprises d’État ou par des entrepreneurs et hommes d’affaires milliardaires pour la mise en place de plusieurs associations sportives. On peut citer de grands clubs de football comme Al Ahli et Zamalek en Egypte, l’Espérance de Tunis et le Club africain en Tunisie ; la Jeunesse Electronique de Tizi-Ouz (JET) en Algérie, Ashanti Kotoko et Obuasi Goldfields au Ghana, Power Dynamo de Kitwe en Zambie, Tout Puissant Mazembé au Congo ; Asec d’Abidjan en Côte d’Ivoire, etc. Ce phénomène se renforcera après les indépendances avec, d’une part, le parrainage ou la création de grands clubs de football financés par des entreprises ou par de riches milliardaires autochtones, comme Abiola’s Babies et Iwanawu au Nigéria, Power Dynamo de Kitwe en Zambie, Cotton Sport de Garoua au Cameroun, etc.  Tout cela confirme amplement le point de vue de Jean-François BOURG selon lequel « la subversion du sportif par l‘économique est telle qu’il n’y aurait plus d’enjeux sportifs qui ne soit commandés par des enjeux économiques. Le football professionnel dépend majoritairement pour son financement de l’intervention d’acteurs extra-sportifs (chaîne  de té1évision, sponsors. collectivités locales) et non plus sur la participation du public du stade. Avec une telle subordination, l’impératif de la victoire se substitue aux dimensions ludiques (9). Plusieurs observateurs constatent, en effet, que les équipes jouent, de plus en plus, pour ne pas perdre, que des actions litigieuses prennent, de plus en plus, d’importance et que le football perd, petit à petit, ses aspects purement festifs. En effet, de nos jours, la diffusion et le développement du sport sont intimement liés au développement du capitalisme et à son mode de production. Mais, plus le sport s’est développé, plus ses enjeux économiques, sociaux et politiques se sont renforcés, sous-tendus par une idéologie structurée et alliant sport et libéralisme. Aujourd’hui, la télévision et les différents médias ont largement favorisé l’apparition et le développement extraordinaire du sport spectacle comme l’on peut le constater avec la place qu’occupe le football dans nos sociétés contemporaines.

La religion du football

Aujourd’hui, la popularité et l’essor du football sont tels que l’on ne peut éviter de réfléchir et de s’interroger sur le sens profond de cette discipline sportive à travers ses contours et ses manifestations.

Origines et développement du football moderne

Le football est un sport qui se caractérise aujourd’hui par son extension mondiale et son omniprésence dans les médias, notamment la télévision. Le football moderne est né en Angleterre au milieu du XIX siècle et sous l’influence de différents facteurs, une codification des règles fut réalisée et aboutit en 1863 à la création du Football Association à Londres. Des clubs se créèrent et touchèrent progressivement tous les milieux. Un nombre non négligeable d’équipes se constituèrent et, petit à petit, le football essaime sur tout le continent européen grâce aux compagnies maritimes et télégraphiques, aux agents commerciaux et aux étudiants anglais. Le football gagna aussi l’Amérique du Sud où il se développa très rapidement. Ce n’est qu’au début du XX‘ siècle qu’il s’implante en Afrique, sous l’impulsion des colons belges, français et italiens. Une fédération internationale, la FIFA, est créée en 1904. Et en 19 12, ce nouveau sport fait son apparition aux Jeux Olympiques de Stockholm. Mais, ce n’est qu’en 1924, année du tournoi Olympique de Paris, qu’il acquiert une véritable dimension internationale. C‘est en effet, la première fois que des équipes venues d’autres continents défient les Européens. Le tournoi remporte un immense succès : 50 000 spectateurs assistent à la victoire, en finale, de l‘Uruguay sur la Suisse. Le 26 mai 1928, lors du congrès   d’Amsterdam, la FIFA vote l’organisation d’une nouvelle épreuve dès 1930 et qui sera ouverte à tous les pays membres. Le 18 mai 1929, il est décidé, lors du congrès de Barcelone, que l’Uruguay serait la première nation à accueillir cette Coupe du Monde de la FIFA. Aujourd'hui, la pratique du football a connu un impressionnant développement et s'est imposée sur tous les continents comme un phénomène économique, politique, social et culturel de premier ordre. Le succès fulgurant de ce sport s'explique, aussi, par le fait qu'il s'apparente à un jeu, qui, à cause de sa simplicité, de sa spontanéité et de son imprévisibilité même, peut être pratiquée par tout le monde, des enfants aux adultes et ne nécessite aucun équipement particulier, si ce n'est une balle, ou un objet qui en tienne lieu. Cependant, i l convient de faire une différenciation entre le football perçu comme un jeu et le football-sport. Le jeu est basé sur la spontanéité, à la différence du sport davantage guidé par une forme de technicité et un objectif d'efficacité. Pour jouer au football, i l ne faut quasiment rien d'autre qu'un ballon et quelques joueurs. Un terrain vague, un coin d'habitation. une ruelle et la partie peut commencer. Pour les buts, des cailloux ou quelques vêtements posés à même le sol feront l'affaire. Concernant les règles du jeu, une seule est nécessaire : ne jouer la balle que des pieds. Tout le reste peut être adapté. La durée de la partie dépendra de l'état de fatigue des joueurs. Elle sera rallongée ou raccourcie à volonté. Même les équipes pourront au besoin être recomposées en cour de route. Bref, dans cette forme du jeu, la créativité prédomine. Ce jeu, ce football de rue, est présent quasiment dans tous les pays du monde. Même si elle n'a qu'une ressemblance lointaine avec la pratique sportive encadrée dans les clubs structurés, cette forme de jeu participe à la diffusion mondiale du football. De nos jours, le football dépasse largement le cadre du simple loisir et regroupe autour de lui de nombreux phénomènes sociaux.

Le phénomène social du football

Avec les progrès de l'analyse sociologique sur les sports, plusieurs chercheurs, notamment français, issus d'horizon divers, se sont intéressés au football, soit à partir de phénomènes de violence dans les stades ou en raison de l'extraordinaire médiatisation de ce sport. Déjà en 1982, l'ethnologue Marc Augé écrivait « Le football constitue un fait social total parce qu'il concerne, à peu de chose près, tous les éléments de la société mais aussi parce qu'il se laisse envisager de différents points de

vue. En lui-même il est double : pratique et spectacle. Pratique suffisamment répandue pour être elle-rnême considérée comme un phénomène de masse. Spectacle assez attirant pour que le nombre de spectateurs aille croissant durant l’ensemble de la période considérée et que l’ordinaire des jours de la semaine en soit affecté par avance ou en écho (par les conversations, les paris, la lecture des comptes rendus)(10). II précise ensuite que le phénomène social du football est complexe et comme les phénomènes religieux, on ne peut l'analyser assez finement SI on le réduit à quelques idées simples. En effet, pour certains spécialistes, le football représente une forme de manipulation des foules conditionnées par l'esprit de compétition et le culte de la performance sans limite, une sorte de « nouvel opium du peuple ». Mais le football répond, aussi, à bien d'autres besoins des sociétés modernes, notamment la demande de représentation, de mise en scène spectaculaire des rapports sociaux faisant croire à l'existence d'une égalité totale et parfaite sur le terrain. D'autres signes permettent de rapprocher ce sport spectacle devenu planétaire d'une véritable religion de substitution. On observe, de manière, de plus en plus pressante que les jours, les semaines et même toute l'année sont marqués par un rythme imprimé par ce sport dominant au niveau de toutes les activités humaines. Un match de football en soirée, même pour le spectateur qui assiste à la rencontre devant son poste de télévision, peut constituer le sommet de la journée. De même, la fin de semaine culminera, pour beaucoup de gens, au moment de se rendre au stade. A cela, il faut ajouter les phénomènes de masse observés lors de certains matches du championnat et de ceux de l'équipe nationale sans oublier l'engouement des populations pour les retransmissions des confrontations internationales et intercontinentales. Le temps est littéralement occupé par le football. L'alliance avec les médias, la télévision en tête, a permis une démultiplication des retransmissions. Les rencontres diffusées s'ajoutent les unes aux autres ne laissant plus de vide, plus de temps-morts, et sont toujours prioritaires par rapport aux autres émissions. Même dans un pays comme le Burkina Faso qui ne peut pas, pourtant, se targuer d'être un grand pays de football, les programmes de la télévision nationale sont totalement et systématiquement réorganisés lors des grandes manifestations et rencontres de football. Ainsi, une manifestation de football comme la Champion League européenne qui est pourtant étrangère à l'Afrique prend le pas sur les autres programmes de la télévision nationale.

Le rituel du match de football

De nos jours, il est difficile d'observer un match de football sans en retenir des aspects qui s'apparentent à ceux d'une véritable cérémonie rituelle ou religieuse. En effet, le déroulement d'un match de football obéit quasiment à un rite. Christian Bromberger (11) en définissant le concept de rite rappelle qu'un certain nombre de conditions doivent être réunies : une rupture avec la routine quotidienne, un espace et un temps à part, un scénario qui se répète, des paroles et des gestes, une place occupée par les différentes catégories de participants. Le déroulement d’un match de  football remplit toutes les conditions d’un rite et les stades sont bien des lieux qui se prêtent à la réalisation de

ces cérémonies sportives. En entrant dans un stade rempli, on découvre une ambiance très particulière et un véritable cérémonial : sortie des joueurs, des arbitres et des officiels, accueil du public, présentation des équipes, déroulement de la rencontre elle-même et enfin la sortie du stade. Tout au long de la partie, on voit des attitudes, des gestes, des objets auxquels une grande partie du public confère une valeur quasi-religieuse. Des supporters s’appliquent des peintures rituelles sur le visage. Il s’agit, le plus souvent, des couleurs du club ou du pays. Des chants, lancés par des sortes de célébrants qui tournent le dos à la pelouse, montent des gradins et sont repris par les chœurs des fidèles. Tout cela est dirigé, supervisé et rythmé aux sons lourds des grosses caisses et aux roulements des percussions par d’impressionnants personnages pleins de vigueur et d’énergie. Ces derniers semblent même se désintéresser du match qui se joue, tant ils se préoccupent exclusivement de l’animation de la cérémonie. Ces chants et refrains, impressionnants par leur puissance et leur force sont des encouragements, des invocations ou des imprécations dirigés, la plupart du temps, contre l’équipe adverse ou les arbitres. Tout cela est magnifié par la fameuse « ola », ce mouvement d’ensemble coordonné des bras qui donne l’impression d’un stade qui prend son envol. Au total, on a l’impression de participer à d’étranges cérémonies magico-religieuses.

Le football : une religion sans Dieu

Le football joue un rôle prépondérant dans la société et tient, de plus en plus, une place significative dans la vie de nombreuses personnes. Des spécialistes du football comme Marc Augé proposent l’hypothèse suivante qui veut qu’à un stade particulier du développement des sociétés, notamment en Europe, le déclin des Églises et des du religieux. Le sport-spectacle football devient pour certaines personnes ou groupes de personnes une religion de substitution. Mais, cette sorte de religion ne connaît pas de dieu. Ses héros sont des hommes ordinaires aspirés par la spirale de la réussite et devenus des stars. Cependant, entre football et religion il existe forcément des antagonismes car il est parfois difficile de concilier le respect des obligations spirituelles et religieuses en plus des nécessités mêmes de l’éducation des jeunes croyants et le temps consacré au football. Cela ne justifie aucunement une ligne de démarcation entre le monde du football et la pratique de la religion. Ainsi, il n’est pas rare de voir des footballeurs manifester leur foi religieuse (chrétienne, musulmane ou animiste) en essayant de vivre en accord avec leurs convictions lorsqu’ils foulent les pelouses de différentes manières (signe de croix, fatiha, entrée à reculons sur le terrain, etc.).

Nul doute que le football, comme d'autres sports, est porteur de principes et de règles de vie. Il peut jouer un rôle éducatif auprès des jeunes, il se révèle créateur de lien social, souvent vecteur d'intégration et dans certains pays facteur de développement pour les individus les plus talentueux. Mais, la discussion éthique doit aussi s'intéresser à un aspect précis où elle aura un impact plus critique. Dans leur effort pour être dans le monde, les croyants chercheront peut-être un regard neuf sur le sport et particulièrement le football. Ses règles qui sont simples, justes et humaines le rendent populaire. En effet, dans une société marquée par des inégalités de toutes sortes, le spectacle sportif présente l'exemple dune concurrence supposée pure entre deux adversaires qui partent à armes égales. L'intérêt de ce spectacle réside dans l'incertitude du résultat. Les mêmes ne gagnent pas toujours. II existe bien une hiérarchie des clubs ou des nations du football, mais cette hiérarchie peut être bousculée comme on l'a constaté à la dernière Coupe du Monde de football, en Corée et au Japon avec la victoire du Sénégal sur la France pourtant championne du monde. C'est cette possibilité, cette chance qu'il importe de mettre en scène, la chance d'une égalité parfaite devant le ballon rond. Les règles de la foi religieuse présentent-elles les mêmes avantages ? En fait, les disciplines sportives proposent une alliance entre émotions, sentiment d'appartenance, dépassement de soi. Elles mettent en scène la réussite ou l'échec. Ces dimensions de la vie sont-elles suffisamment prises en compte par les différentes religions ?  A chacun de s'en faire une idée. Cependant, on peut conclure avec Thomas Ryan qui n'hésite pas à prendre exemple sur le sport et la nécessaire discipline qu'il implique pour établir un rapprochement avec la discipline d'une vie spirituelle. Les activités physiques contribueront à forger le caractère par la conscience de soi et la maîtrise de soi, la connaissance de ses propres limites, la persévérance dans l' effort et la détermination ou volonté de réussir. Un chrétien ne peut avancer dans la vie sans ces qualités. Elles nous permettent de nous remettre sur pied quand nous sommes tombés, sachant que nous sommes pardonnés et que nous ne pouvons rien faire sans l'aide de Dieu (12).

 

 

 



02/12/2011
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