Conscience Nègre

Conscience Nègre

REVUE_PRESSE_25Août2011

FONCTIONNAIRES FICTIFS AU BURKINA : Un mal pernicieux

 

 

 

Le ministre burkinabè de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale (MFPTSS), Soungalo Apollinaire Ouattara, a estimé à 200 le nombre de fonctionnaires fictifs par an au pays des Hommes dits intègres. En d’autres termes, le salaire mensuel moyen étant de 90 euros dans ce pays, le budget national casque la bagatelle de 18 000 euros, soit environ 12 millions de F CFA en moyenne par mois, pour payer des salaires à 200 ex-travailleurs qui, pour avoir été licenciés, qui, pour avoir rendu leur démission ou pour être passés de vie à trépas, ne sont tout simplement plus actifs dans le champ national. Ces rémunérations indûment versées pour le compte d’agents en rupture de contrat vont probablement dans les poches de personnes qui ont suscité ce dysfonctionnement pour en profiter impunément.

A cela s’ajoutent ces travailleurs indélicats mais pourtant rusés qui perçoivent plus d’une rémunération pour un seul service rendu, toujours aux frais de l’Etat. Ce chiffre serait venu d’un responsable syndical ou d’un activiste de la société civile que d’aucuns auraient cédé volontiers à la tentation de le juger hyperbolique et auraient vite fait de lui prêter des visées propagandistes et de dénigrement de la gestion publique du régime en place. Bien qu’une telle révélation fasse figure de tache noire dans le tableau d’une Fonction publique en pleine réforme et de modernisation, elle permet tout de même de mettre à nu l’une des failles du système de gestion des agents publics.

Car, comme l’a relevé le MFPTSS sur RFI, en plus de coûter cher à l’Etat, les emplois fictifs font beaucoup de malheureux dans le rang des postulants aux différents postes à pourvoir dans l’administration publique. Ceux-ci voient ainsi leurs chances de réussite réduites par le fait d’un manque à gagner de deux centaines de places qui auraient pu être mises en jeu.

Ce nombre peut être jugé insignifiant quand on le compare à celui de l’ensemble des agents de l’Etat qui est de 107 000. Mais quand on l’apprécie en tenant compte des maigres ressources du pays et du nombre, chaque jour galopant, des chercheurs d’emplois publics (432 000 pour 9 871 postes disponibles en ce qui concerne l’année 2011), l’on prend la vraie mesure du fléau que constitue ce phénomène d’emplois fictifs. Et en décidant de défricher le champ public en vue de séparer le bon grain de l’ivraie, le premier responsable du département de la Fonction publique s’inscrit, certes, dans sa logique de donner un nouveau souffle à la structure étatique.

Mais il doit s’armer d’un courage et d’une force de caractère titanesques, car la réussite d’une telle mission nécessite un effort herculéen. Cela est d’autant plus réel que parmi les causes de ce qui est ni plus ni moins un mal pernicieux, Mamadou Barro, porte-parole des syndicats de la Fonction publique du Burkina, a évoqué le laxisme et la complicité. Telles sont en effet les principales causes de l’existence et de la persistance de cette vieille et nuisible situation qui permet à des individus cupides de s’engraisser sur le dos de défunts fonctionnaires dont ils maintiennent, de façon cynique, le nom sur la liste des avancements. Habitants d’une cité dépourvue de la moindre vertu, ces vampires qui sucent les sous générés par le contribuable profanent en sus, allègrement, la mémoire de ceux qui reposent dignement après de bons et loyaux services rendus à la Nation.

Tels des vautours en quête de charognes, ils arrivent toujours à tromper la vigilance des contrôleurs intègres, en glissant agilement entre les mailles du filet de la modernisation administrative encore balbutiante. C’est pourquoi le système informatisé de gestion de la ressource humaine publique doit être davantage perfectionné et surtout constamment actualisé. Le SIGASPE pourra par la suite, sans pour autant que préjudice soit porté à sa sécurisation, être posté sur Internet en vue de rendre ses informations non confidentielles accessibles au public, qui pourra ainsi contribuer efficacement à la dénonciation des situations irrégulières. Une investigation, du genre un audit mené par des experts indépendants, sera également utile pour débusquer les véritables commanditaires de cette autre forme de détournement de deniers publics.

L’actuel ministre en charge de la Fonction publique, qui est l’un des rares hommes d’Etat, qui forcent l’admiration pour son dévouement au service public, devra, pour ce faire, ouvrir le bon œil dans cette traque des faux emplois qu’il compte entreprendre. Bien plus que la lutte contre les fraudes dans les concours de la Fonction publique, cette bataille pour la suppression des emplois fictifs ressemblera, à coup sûr, à une tâche ingrate car la majeure partie de ces voleurs publics se recrute sans conteste dans les rangs des agents de l’Etat. Combattre donc cette hydre aux multiples têtes reviendra donc pour Soungalo Ouattara à porter désormais un regard de lynx sur tous ceux qui interviennent dans la chaîne de gestion des agents publics et surtout de châtier à la hauteur de son forfait tout coupable ou complice qui viendrait à être démasqué.

Mais étant donné le caractère transversal du traitement des salaires des agents de l’Etat, il est évident que si le ministre de la Fonction publique s’échine tout seul à y porter les correctifs nécessaires, le défi sera impossible à relever. Toute réforme, toute modernisation et toute évaluation ou contrôle qui se voudront productives dans ce sens, devront donc s’étendre au ministère en charge du budget qui devrait normalement être sur la même longueur d’ondes que celui de la Fonction publique.


 

 

"Le Pays"

 

Elections municipales et législatives couplées de 2012 : La CENI et la classe politique accordent les violons

 

A la demande de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), elle a été reçue par la majorité présidentielle (CDP, ADF/RDA, AMP) le mardi 16 août 2011 au siège du CDP à 15h. A 17h, ce fut le tour du chef de file de l’opposition de recevoir Me Barthélémy Kéré et son équipe. Objectif : dégager des pistes pour la réussite des scrutins municipales et législatives couplées de 2012. De part et d’autres, on se dit disposé à l’accompagner pour éviter la cacophonie vécue à l’élection présidentielle de 2010.

Composée du CDP, de l’AMP et de l’ADF-RDA, la majorité présidentielle a renouvelé tout son soutien à la nouvelle équipe en charge des prochaines élections. Au siège du CDP, les échanges ont porté sur les questions d’organisation de la CENI mais aussi d’organisation des élections. « Nous avons abordé les questions de la fiabilité du fichier, du recensement électoral, le calendrier électoral, la mise en place des démembrements de la CENI, la formation de ceux qui doivent officier ces élections, les élections couplées, le nombre de bureaux de vote… », Souligne Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA.

La concertation est donc le leitmotiv de la nouvelle CENI, qui se voit obliger d’entamer ses travaux avant même sa prestation de serment. L’objectif est de réunir « les points de vue de toute la classe politique ainsi que des organisations de la société civile pour pouvoir définir ensemble les grandes étapes du processus électoral », affirme Me Barthélémy Kéré, le patron de l’administration électoral burkinabè. A l’issue de ces rencontres, la CENI fera une synthèse des différents points de vue afin d’avancer au rythme des différents acteurs du processus.

Cette précipitation s’explique par le temps qui nous sépare de la prochaine échéance électorale. C’est aussi la volonté de l’institution électorale de faire de la communication avec les différents acteurs sa méthode de travail. Toute chose qui permettra de réussir des élections transparentes, crédibles et qui puissent être acceptées par tous. « La classe politique souhaiterait que nous ayons la chance de ne pas connaître le désordre que nous avons connu en 2010 », précise Me Barthélémy Kéré. L’enregistrement biométrique des électeurs, voilà une préoccupation qui est revenu dans les échanges avec tous les acteurs, opposition comme majorité.

Le souhait pour tous étant de pouvoir travailler avec les moyens modernes, la préoccupation sera soumise au gouvernement afin d’étudier les possibilités financières. La confiance en la nouvelle équipe semble être la chose la mieux partagée par l’ensemble de la classe politique nationale. « Aujourd’hui, nous avons le sentiment que le nouveau bureau est conscient des différentes tâches et des difficultés et a réaffirmé sa disponibilité à travailler avec tous les acteurs pour que la CENI puisse nous offrir des élections souhaitées par les burkinabè, c’est-à-dire des élections qui renforcent notre stabilité, la cohésion sociale, qui puissent garantir la paix et renforcer le processus électoral », souligne Me Bénéwendé Stanislas Sankara, le chef de file de l’opposition politique qui reconnaît par ailleurs que l’initiative de la CENI d’aller à la rencontre des acteurs du processus électoral est louable.

Le chef de file de l’opposition a tout naturellement réaffirmé sa « disponibilité entière à accompagner la CENI ». Le défi à relever par Me Barthélémy Kéré et son équipe est grand mais avec le soutien affiché de part et d’autre, le challenge doit être à sa portée. Pourvu que le soutien annoncé soit réellement effectif.

 

Moussa Diallo (Lefaso.net)

 

 

Parlement de la CEDEAO : Saran Séré Sérémé élue Vice présidente

 

 

La député Saran Séré Sérémé a été élu en plénière le 15 août dernier à Abuja au Nigéria, vice présidente du parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Député à l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Secrétaire à l’intégration dans le Bureau Exécutif National du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Saran Séré Sérémé est convaincue que si l’intégration économique des Etats est un fait, l’atteinte de l’intégration des peuples est un challenge à relever, notamment par la sauvegarde de patrimoines communs.

C’est pourquoi, elle s’engage depuis toujours pour le mieux-être des populations, pour la cohésion et la promotion de la paix. En plus de ses activités parlementaires, elle signe avec succès depuis une dizaine d’années un Festival international de lutte africaine, danse et chants au Sourou (FESTILADC).

L’élection de Saran Séré Sérémé à la vice présidence du parlement de la CEDEAO intervient moins de trois mois après l’élection à Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC) du Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, comme Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie. Gage du dynamisme et du rayonnement de la diplomatie parlementaire burkinabé.

 

Oumarou MOGMENGA (Pour le Faso.net)

 

7 Messages de forum

Parlement de la CEDEAO : Saran Séré Sérémé élue Vice présidente 18 août 10:30, par Le Burkinabé

J’apprécie beaucoup cette Lady pour son humilité, sa modestie. Aussi, elle se bat pour le développement de sa localité. Mme SSS est une femme battante et dynamique dans la discrètion. En plus de cela, elle est belle Lady. Sa gentillesse n’est plus à démontrer ; son mari doit être un homme comblé. Elle n’est pas comme certaines dont je ne citerai pas de noms ici qui, pour un rien, c’est "woba woba" et en plus la beauté et la gentillesse font défaut. Félicitations à vous Mme SSS. Vous faites la fierté de notre cher Faso. Que Dieu et nos ancêtres vous protègent et vous aident dans tout ce que vous faites. Bon vent !

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Parlement de la CEDEAO : Saran Séré Sérémé élue Vice présidente 18 août 21:40

Il est préférable de faire ton griotisme devant la porte du député afin de récupérer ton nansongo car je pense que tu ignores totalement le sens de du mot lady sinon tu changerais ta version des faits. Lady ?

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Parlement de la CEDEAO : Saran Séré Sérémé élue Vice présidente 18 août 15:55, par mackiavel

Il serait judicieux de nous dire quand se sont déroulées ces élections des députés de la CDEAO car à ma connaissance, nous n’avons élu nos députés que pour le suffrage national. S’ils se sont mués en député CDEAO ou autre député panafricain, cela s’appelle un détournement de mandat et dans ce cas, ils doivent être poursuivis conformément aux textes en vigueur dans notre pays

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Parlement de la CEDEAO : Saran Séré Sérémé élue Vice présidente 18 août 16:43

qu es ce que tu racontes toi ??

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Parlement de la CEDEAO : Saran Séré Sérémé élue Vice présidente 18 août 16:50, par yves

C’est vrai ! En plus, ils percoivent une double rémunération nationale et communautaire !

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Parlement de la CEDEAO : Saran Séré Sérémé élue Vice présidente 18 août 21:49

Une vraie me...rde de démocratie en afrique,tout est fait n’importe comment sans la manière et ceux qui souffrent c’est nous la population.Qu’est qu’on a faire avec des députés sans légimité dans un parlement de la cdeao et après ça va être les députés africains sortis du ciel,tout ça pour faire joli beau comme le parlement européen.Arrêtons nos sotises et arrêtons de nous ridiculer a la face du monde

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Parlement de la CEDEAO : Saran Séré Sérémé élue Vice présidente 19 août 01:49, par BAZOULE

Cette lady d’après un intervenant a une arme très perfide et froide qu’elle sait utiliser la ou il faut. Elle volera de succès en succès tant qu’elle se la laisserait siffler plus bas.

 

 

Antoine Ouédraogo, Haut-commissaire de la Kossi : « …entre 2007 et 2010, la province a enregistré plus de 500 enfants victimes de traite »

 

 

 

De par sa position frontalière, la province de la Kossi est une localité où la traite des enfants est très développée. Conscient de la situation, le haut-commissaire a initié un mois de l’enfant pour interpeller l’ensemble des populations. Il nous parle ici du mois de l’enfant ainsi que des projets engagés pour une cohabitation paisible avec les populations frontalières.

Pouvez-vous, présenter à nos lecteurs la province de la Kossi ?

De façon brève, la province de la Kossi a vu le jour à la faveur de l’ordonnance N° 84/055/CNR/Presse du 15 août 1984, portant découpage du territoire national en 30 provinces et en 250 départements. La province est limitée au Nord et l’Ouest par la république du Mali. Au Sud par la province des Banwa et à l’Est par les provinces du Mouhoun et du Sourou. Elle couvre une superficie de 7 484 km2, ce qui représente 21% du territoire régional, ce qui veut dire que c’est la province la plus vaste de la Boucle du Mouhoun. Au terme du recensement de la population et de l’habitat de 2006, la province compte 274 233 habitants et réparti dans 10 communes.

Depuis quelle année vous présidez aux destinées de cette province et quelles sont les chantiers sur lesquels vous avez été le plus sollicités par vos administrés ?

Je suis à la tête de cette province depuis le 4 novembre 2009, ce qui fait à peu près 20 mois que je préside aux destinées de cette province. Il faut dire que la province de la Kossi est une localité calme. Même lors de la crise qui a secoué notre pays, notre province est restée calme. Parce que les manifestations qui ont été enregistrées, ont été pacifiques. Même aucune branche d’un arbre n’a été dérangée dans la province durant cette manifestation là. Nous avons une population dont le sens élevé de responsabilité est très grand. En ce qui concerne les chantiers, avec la république sœur du Mali, nous avons un projet qui est la gestion des ressources transfrontalières entre la province de la Kossi et le cercle de Tominion au Mali.

Avec cette circonscription étrangère voisine, nous sommes en train de mener des activités qui entrent dans le cadre d’une gestion paisible et durable des ressources transfrontalières. Dans ce projet, il y a la réalisation d’un hôpital, un centre de santé transfrontalier qui est en train de s’effectuer en territoire burkinabè. Suite aux affrontements sanglants qui ont opposé des populations voisines de Wanion au Mali et de Warakuy au Burkina Faso. C’est donc pour raffermir la cohabitation paisible entre les deux parties que ce projet a été initié.

Monsieur le haut-commissaire, vous avez certes présenté la province de la Kossi à nos lecteurs. Pouvez-vous nous parler des potentialités économiques et culturelles de la Kossi ?

En termes de potentialités économiques, il faut dire que la province regorge des richesses à ce niveau. Quand vous suivez l’actualité de cette province, chaque année, il y a des foires qui sont organisées. Il y a la foire du sésame qui se tient à Bomborokuy et c’est une initiative de l’association pour le développement dudit village. Il y a également la foire du sésame qui se tient chaque année à Nouna. Il y a également la foire du mil qui se tient dans le département de Djibasso. En termes de potentialités culturelles, il y a le festival hippique et culturel de Barani (FECHIBA), qui est à sa 10ème édition si je ne m’abuse. Ces différentes manifestations témoignent vraiment de la richesse économique et culturelle de la province.

Parlons d’autres choses maintenant. Pourquoi avoir lancé un mois de l’enfant dans votre province ?

Effectivement, le 4 août 2011, le mois de l’enfant a été lancé pour la première fois dans la province. A titre de rappel selon le rapport intitulé la situation des enfants en 2008, il est demandé au gouvernement, à la société civile, aux partenaires et aux autres donateurs de s’investir en faveur de la survie des enfants et de travailler pour l’atteinte des objectifs du millénaire (OMD) et plus particulièrement ceux relatifs à l’éducation et à la santé. Vous comprenez que cette question est d’actualité surtout pour notre pays qui a connu des mouvements qui ont mis en péril la paix. Vous conviendrez avec moi que dans un tel contexte, les enfants sont les plus exposés, ils payent le plus lourd tribut et c’est toute chose qui nous interpelle quant à la promotion et à la protection des droits des enfants.

Quand je prends l’exemple de la province de la Kossi sur le plan de l’éducation, en 2009-2010, la province a enregistré 42% de succès de filles au certificat d’études primaires contre 52% pour les garçons. Au cours de la même année, le taux brut de scolarisation était de 60% pour les filles et 63% pour les garçons. Cette année la province a enregistré 64% de succès au certificat, avec 54% pour les filles, 72% pour les garçons. Quand je prends le cas de la lutte contre la traite des enfants, entre 2007 et 2010, la province de la Kossi a enregistré plus de 500 enfants victimes de traite. Du fait de notre position à la frontière, la province s’est très tôt orientée vers le Mali et je précise que nous partageons 150 km de frontière avec les cercles de Tominion et de Bankassi au Mali.

Les nombreux fléaux sociaux relatifs aux enfants, je parle des enfants qui sont sans actes de naissance, les cas d’enfants abandonnés, les cas de refus de paternité, les cas de mariage forcé…font que les enfants doivent être au centre de notre combat. Je précise que le taux de malnutrition dans notre province tourne autour de 4%. Toutes ces statiques montrent que les enfants souffrent de problèmes de santé, de sous alimentation, de manque de scolarité, du trafic voire des violences faites aux enfants. Ce qui constitue un blocage à leur épanouissement et à la jouissance de leurs droits fondamentaux reconnus. C’est pourquoi, la province de la Kossi en partenariat avec l’UNICEF a organisé le mois de l’enfant, dont l’objectif est d’obtenir l’engagement des leaders d’opinion et les autorités politiques, administratives et coutumières en faveur de l’épanouissement des enfants.

Vos collègues du Mali sont-ils impliqués dans les activités prévues au cours du mois de l’enfant ?

Mes collègues du Mali à proprement dits ne sont pas impliqués. Mais lors d’un entretien que j’ai eu avec mon frère et ami du Mali du cercle de Tominion, je lui ai dit que mon souhait est de pouvoir fédérer nos efforts afin d’atteindre les objectifs recherchés par ce projet. Je lui ai parlé du mois de l’enfant et les objectifs recherchés. Il m’a fait savoir que ce mois est la bienvenue et qu’il allait travailler à son niveau pour qu’ensemble les deux parties puissent en profiter. Car beaucoup d’enfants ont été victimes de traite et convoyés vers ce pays frère et il est arrivé des moments que nous avons uni nos efforts pour faire revenir du Mali des enfants victimes et vice-versa.

Quelles sont les activités prévues au cours du mois de l’enfant ?

Les activités prévues sont essentiellement celles de plaidoyer. Il s’agit à la faveur des cérémonies de lancement et de clôture, de sensibiliser les populations, les décideurs politiques, les ONG, les autorités religieuse et coutumières, etc. sur la promotion et la protection des droits des enfants dans notre province. Ces activités de plaidoyer consistent par ailleurs à des conférences débats dont le thème est, « quelle stratégie de lutte contre la traite et pure forme de travail des enfants ». La présentation de ce premier thème sera faite par le directeur provincial de l’action sociale et de la solidarité nationale. Un autre thème est « éducation des enfants et paix » qui sera présenté par le direction provinciale de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, il y a un autre thème qui traitera de l’impacte de la malnutrition sur la santé des enfants.

Ce thème sera traité par le district sanitaire de Nouna. Il y aura également des jeux radiophoniques pour faire mieux connaître les droits des enfants.

Quel appel pour clore cet entretien ?

A l’endroit de mes administrés, je voudrais réitérer l’appel que j’ai lancé lors de la cérémonie du lancement du mois qui consiste à les inviter à vraiment s’intéresser à protéger les droits des enfants. C’est comme je l’ai déjà dit il faut que l’ensemble de la population s’intéresse à la protection des droits des enfants. A nos frères maliens, je vais les informer du démarrage des activités entrant dans le cadre du mois de l’enfant. Je profite de l’occasion souhaiter un bon mois de carême aux musulmans de la province et souhaiter une bonne campagne agricole dans la province de la Kossi.

 

Interview réalisée par Souro DAO (L’Express du Faso)

 

 

 

 

Le blog des moteurs de recherche et du référencement

 

 

Depuis maintenant plus de 12 ans, je suis de façon quotidienne l'actualité des moteurs de recherche, réalise une veille, essentielle dans le métier de SEO, et la publie sur Abondance.com afin d'en faire profiter les autres internautes, ce qui me semble normal et logique.

Pour ce faire, j'utilise de nombreux sites web, anglophones et francophones, qui me permettent de me tenir au courant au jour le jour de ce qu'il se passe dans ce petit microcosme. Je me suis dit qu'il serait intéressant, en cette fin d'été, de vous faire partager mes sources d'information. Commençons donc avec ce billet consacré aux sources anglophones que j'utilise tous les matins...

 Les blogs officiels des moteurs

A touts seigneurs tout honneur, les blogs officiels des moteurs de recherche sont bien sûr une source "officielle" indispensable :

- Le blog pour webmasters de Bing fournit un certain nombre d'informations sur le moteur et est à suivre au plus près.

- Le blog de Yahoo! sur la recherche d'informations suit l'intérêt de la firme pour le "search" : on n'y trouve hélas plus beaucoup d'infos... Yahoo! étant aujourd'hui "motorisé" par Bing, il y a une certaine logique derrière cela...

- Bien sûr, les blogs de Google sont indispensables . Je lis au quotidien le blog général, celui pour les webmasters, Inside Search et celui sur Google Maps. Leurs fils RSS respectifs remplissent bien entendu mon lecteur adéquat… Idem pour le blog de Matt Cutts et son fil Twitter, incontournables...
Les sites d'actualité

Certains sites se sont spécialisés dans l'actualité "chaude" autour des moteurs de recherche. Dans ce cadre, il est impossible de passer à côté de Search Engine Land, le site de Danny Sullivan, qui est un incontournable du sujet, notamment de par sa proximité et ses relations avec les différents moteurs de recherche.
Notons également Search Engine Watch, l'ancien site de Danny Sullivan, qui fournit parfois quelques infos intéressantes également. Hormis ces deux "mastodontes", on trouve un myriade de sites ou blogs plus petits, comme Google Operating System, SEO Roundtable ou Google Blogoscoped qui "sortent" parfois quelques infos très intéressantes.

Les sites d'information

D'autres sites anglophones axent moins leurs contenus sur l'actualité chaude, mais plutôt sur des articles de fond, des tests et de l'information sur le SEO et les moteurs de recherche en général. Certains sites mentionnés plus haut sont dans ce cas, mais il est impossible de ne pas mentionner, dans cette catégorie, SEOMoz, l'une des plus importantes sources d'informations anglophones sur le sujet.
Notons également que le site SEO by the Sea, plus ciblé, intéressera plus d'une personne qui désire orienter sa veille vers les brevets détenus par les différents moteurs.
Les alertes Google

Bien entendu, ma veille est complétée par bon nombre d'alertes Google, qui me permettent de recevoir par mail tout ce qui s'est dit - et a été indexé par le moteur de recherche sur le Web - dans les 24 heures passées pour plusieurs dizaines de requêtes élaborées au fil du temps. Chaque matin, une vingtaine de mails tombent dans ma boite (sur une adresse spécifique pour effectuer un premier tri), correspondant à plusieurs mots clé distincts.

Twitter, Facebook, Google+

Enfin, la liste ne serait pas complète sans une liste (peu importante car il s'agit surtout là de compléter éventuellement les sources existantes avec des informations issues des réseaux sociaux) de comptes Twitter, de profils Facebook et Google+ qui permettent de recevoir, au quotidien, quelques liens qui auraient pu m'échapper…

Voici, en gros, les sources d'information anglophones que j'utilise au quotidien pour me tenir au courant de ce qui se passe en anglais dans le domaine du SEO, du référencement naturel et des moteurs de recherche.

Ceci dit, j'en ai peut-être oublié ou j'en ignore encore certaines. Dans ce cas, n'hésitez pas à me les signaler en commentaire, je les ajouterai avec plaisir à cette liste !

Ce qui est sûr, c'est qu'on ne manque pas d'abondance (sic) d'infos sur le web anglophone à ce sujet. La disette sur ce sujet, c'est pas demain… la veille !

 

 

À Tripoli, la clan Kadhafi s'effondre au fil des jours

 

Les trois fils du leader libyen ont été arrêtés par les rebelles. Alors que les combats se poursuivent à Tripoli, notamment autour du complexe présidentiel, le «Guide» reste introuvable. Suivez minute par minute les événements en Libye.


19h09 - Le groupe de contact se réunira jeudi à Istanbul. Composé de diplomates de haut rang venant des différents pays qui ont aidé les rebelles libyens dans leur route vers Tripoli, le groupe de contact doit «coordonner les prochaines étapes», selon le porte-parole du département d'État américain.

19h00 - La Banque mondiale est prête a reprendre le contact avec la Libye, a indiqué lundi un porte-parole de cette institution. «La Banque reprendra le dialogue avec la Libye dès que nous pourrons être utiles pour aider à la reconstruction du pays», a indiqué ce porte-parole dans un courriel, précisant que cela se ferait en accord avec les actionnaires de l'institution.

18h45 - Le ministre français de la Défense Gérard Longuet a affirmé que le régime de Kadhafi «est tombé» et que «le basculement est total» dans la capitale libyenne lors d'une interview sur RTL.

18h30 - Le sort de Seif al-Islam Kadhafi, un des fils du dirigeant libyen arrêté dimanche fera l'objet «d'un vote au sein du CNT», a déclaré le représentant de la rébellion libyenne à Paris. Il a ajouté qu'une fois que de «nouveau tribunaux» seront formés, l'homme bénéficiera alors d'un procès «équitable».

18h25 - Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a annoncé cette après-midi qu'il rencontrerait dans les jours qui viennent le président du CNT, Moustafa Abdeldjeïl. L'Italie était jusqu'à récemment l'allié européen le plus proche du régime de Mouammar Kadhafi. Le pays espère, une fois le conflit terminé, renouer des liens commerciaux étroits avec son ancienne colonie.

18h05 - La chute de Tripoli et du régime du colonel Kadhafi est «une question d'heures ou de jours au grand maximum», a indiqué lundi à la presse une source officielle française. Le CNT contrôle 80% de la ville, selon cette même source. Les forces fidèles à Kadhafi seraient calfeutrées «autour du port».

17h30 - Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, annonce qu'il va convoquer un sommet cette semaine sur la situation en Libye en présence des dirigeants de l'Union africaine et de la Ligue arabe ainsi que d'autres organisations régionales. Ban Ki-Moon a également proposé l'aide de l'ONU pour assurer la transition politique en Libye. Peu avant, l'émissaire du Conseil national de transition (CNT) libyen à Paris avait demandé l'aide de la communauté internationale afin de construire une Libye démocratique après la chute annoncée de Mouammar Kadhafi.

17h10 - Mouammar Kadhafi se trouverait toujours en Libye, selon le porte-parole du Pentagone, le colonel David Lapan. «Nous n'avons pas d'information selon laquelle il aurait quitté le pays», a-t-il déclaré.

16h45 - Les rebelles libyens ont capturé Saadi Kadhafi, l'un des fils du leader libyen, rapporte al-Arabiya qui cite le chef du Conseil national de transition (CNT) confirmant ainsi une information CNN . Les deux autres fils du colonel, Seïf-al-Islam et Mohammed Kadhafi, sont également entre les mains des rebelles.

16h35 - De violents combats opposent rebelles et forces loyales envers le colonel Kadhafi à une vingtaine de kilomètres de la frontière tunisienne, selon la chaîne de télévision al-Arabiya.

16h20 - L'Égypte reconnaît le Conseil national de transition (CNT) comme le gouvernement légitime de la Libye. L'Union européenne a, elle, estimé que la «fin du régime de Kadhafi» se rapprochait et a appelé à des élections libres rapides en Libye.

16h15 - Les rebelles annoncent s'être emparés du siège de la télévision nationale à Tripoli, qui a cessé d'émettre. Les rebelles libyens affirment également détenir un présentateur de la télévision nationale qui aurait pris les armes pour défendre Kadhafi, selon CNN

16h00 - Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, évoque sa possible démission pour protester contre les actes de vengeance perpétrés selon lui par certains combattants rebelles sur le terrain.

15h45 - Les diplomates de l'ambassade de Libye à Damas (Syrie) et à Rabat (Maroc) annoncent leur ralliement au CNT. L'ambassadeur libyen en Tunisie a également reconnu «la victoire claire et incontestable» des rebelles en Libye et a promis que ses services allaient faciliter le retour dans leur pays des dizaines de milliers de Libyens réfugiés en Tunisie. Par ailleurs, le drapeau du CNT flotte au dessus du l'ambassade de Libye à Alger, selon un journaliste de l'AFP. L'Algérie, qui partage une longue frontière avec la Libye, n'a, pour l'heure, pas officiellement reconnu le CNT.

15h15 - Le chef du Conseil national de transition (CNT), affirme que l'époque de Mouammar Kadhafi est «révolue». Lors d'une conférence de presse à Benghazi, il a dit espérer que le colonel libyen serait capturé «vivant», au moment où des combats se poursuivaient à Tripoli.

15h00 - La Ligue arabe se déclare «totalement solidaire» avec le gouvernement rebelle en Libye. «Je souhaite à la CNT de réussir à mener à bien une nouvelle ère et à préserver l'intégrité régionale de la Libye ainsi que sa souveraineté et son indépendance», a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi.

14h45 - Le fils du colonel libyen Mouammar Kadhafi, Seïf al-Islam, pourrait être jugé en Libye et non par la Cour pénale internationale (CPI) qui l'a inculpé pour crime de guerre, estime l'émissaire du CNT à Paris. Ce dernier a précisé que c'était au CNT de décider où Kadhafi serait jugé.

14h30 - Un bateau a quitté Benghazi et est en route pour Tripoli afin d'évacuer des migrants de la capitale libyenne. Ce navire, affrêté par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), peut transporter 300 personnes. Il devrait arriver mardi à Tripoli.

14h20 - Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, appelle Kadhafi à se rendre pour «épargner à son peuple de nouvelles souffrances». Silvio Berlusconi, qui a rompu avec Mouammar Kadhafi après le début de l'insurrection en Libye, lui a demandé «de mettre fin à toute résistance inutile». De son côté, la Russie attend un transfert «imminent» du pouvoir aux rebelles.

14h15 - Nicolas Sarkozy appelle les dernières forces fidèles au colonel Kadhafi à déposer les armes. Dans un communiqué, le président français indique qu'il a eu une conversation téléphonique avec le premier ministre du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Djibril, et l'a invité à venir mercredi à Paris. Nicolas Sarkozy lui a assuré que «la France continuera de se tenir aux côtés du CNT et de tous les Libyens pour achever la libération de leur pays de l'oppression». Plus tôt, Alain Juppé a appelé à la fin des combats:

Plus d'infos en vidéo sur itélé.fr

13h45 - Le premier ministre libyen, Baghdadi Ali al Mahmoudi, se trouve à Djerba, selon la chaîne de télévision qatarie al-Jezira. Le président du Conseil national de transition, l'organe politique de la rébellion, a indiqué sur la chaîne al-Arabiya que personne ne savait où se trouvait précisément Mouammar Kadhafi.

13h15 - Les rebelles libyens convergent en masse vers le centre de Tripoli. Ils se dirigent vers la place Verte, lieu symbolique où les partisans du régime avaient l'habitude de se rassembler et que les insurgés ont rebaptisée «place des Martyrs», en brandissant des armes.

12h55 - Le premier ministre britannique, David Cameron, appelle Kadhafi à «arrêter le combat sans condition». Dans une déclaration, il estime que «son régime s'effondre et bat en retraite». «Kadhafi doit montrer clairement qu'il renonce à contrôler la Libye», a-t-il précisé. Dans le même temps, Berlin a également appelé le leader libyen à abandonner le pouvoir estimant qu'il avait «perdu toute légitimité». «Nous attendons qu'il y ait rapidement maintenant un changement pacifique et démocratique de gouvernement», a déclaré un porte-parole du gouvernement allemand.

12h29 - BP, qui a dû suspendre en début d'année le lancement d'une campagne d'exploration pétrolière en Libye, espère y redémarrer ses activités dès que la situation le permettra, et en a informé le CNT.

12h22 - Une charge des pro-Kadhafi. D'après Reuters, une brigade, emmenée par le fils du dirigeant libyen, Khamis Kadhafi, se dirige vers le quartier général de son père. Cette unité est réputée être l'une des mieux entraînées de l'armée libyenne.

12h19 - Les chars de Kadhafi défendent son QG. Les pro-Kadhafi ont positionné leurs chars près du port et de la résidence du Guide de Bab Al-Aziziya à Tripoli et résistent aux offensives rebelles. Selon un de leurs porte-paroles, de nombreux insurgés ont péri dans les combats. Mais un garde du corps de Kadhafi aurait été arrêté.

12h10 - La France a proposé une réunion la semaine prochaine à Paris du Groupe de contact sur la Libye. «Tout est en train de basculer. C'est un grand sujet de satisfaction. La France a pris des risques calculés. La cause était juste», a assuré Alain Juppé, appelant les derniers fidèles de Mouammar Kadhafi à déposer les armes. Le groupe de contact comprend tous les pays participant à la campagne militaire de l'Otan contre le régime de Tripoli.

11h34 - Mustafa Abdul Jalil, le chef du CNT, a déclaré à al-Jezira que si les insurgés commettaient des actes de vengeance, il démissionnerait. «Il y a des groupes islamistes extrémistes qui cherchent à créer des turbulences dans la société libyenne. Je ne serai pas fier d'être la tête d'un Conseil avec de tels rebelles».

11h33 - L'Otan va poursuivre ses frappes jusqu'à ce que toutes les forces pro-Kadhafi se rendent. Cette décision pourrait être source de friction avec le CNT, qui préférerait voir les Occidentaux se désengager. L'alliance a mené 46 sorties dimanche.

11h29 - L'opposition réitère son appel à déposer les armes. Les insurgés exhortent les forces encore fidèles au colonel, qui combattent à Brega, à se rendre. Les rebelles se sont emparés il y a une dizaine de jours de la majeure partie de la zone résidentielle, dans l'est de la ville. La zone industrielle reste très disputée et les forces pro-Khadafi font preuve d'une résistance pugnace.

11h25 - La Cour pénale internationale (CPI) discute avec les rebelles libyens du transfèrement de Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi recherché pour crimes contre l'humanité et arrêté à Tripoli par les rebelles, confirme le porte-parole du CPI. Considéré par le procureur de la CPI comme le «premier ministre libyen de facto», Seif al-Islam est accusé d'avoir joué un «rôle clé dans la mise en oeuvre d'un plan» conçu par son père visant à «réprimer par tous les moyens» le soulèvement populaire de février. Il aurait notamment organisé le recrutement de mercenaires.

11h20 - Des responsables du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion libyenne, ont quitté Benghazi et sont actuellement à 100 km de Tripoli. Le groupe est composé essentiellement des représentants de la capitale Tripoli au sein du CNT.

11h17 - Les rebelles affirment contrôler 95% de Tripoli et n'ont pas pour le moment retrouvé la trace du colonel Kadhafi. Des affrontements avec les pro-Kadhafi se poursuivent dans certains lieux de la ville. Plusieurs journalistes britanniques expliquent essuyer des tirs lors de leurs déplacements. Damien McElroy, correspondant du Telegraph, décrit des snipers postés autour de la place Verte. Selon Reuters, des centaines de combattants rebelles se dirigent vers la place Verte.

11h15 - Les poches de résistance pro-Kadhafi sont en train d'être maîtrisées. «Autour de l'aéroport, qui est une zone clé, les dernières formes d'agression (de la part des forces loyales à Kadhafi, ndlr) sont en train d'être éliminées, des francs-tireurs sont arrêtés et dans certains cas ils se rendent», affirme le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini.

11h10 - La Chine «respecte le choix du peuple libyen et espère un retour rapide de la stabilité en Libye». Pékin est «prêt à oeuvrer avec la communauté internationale et jouer un rôle positif dans la reconstruction future» du pays.

10h27 - Un troisième fils de Kadhafi a été capturé par les rebelles, affirme CNN. Outre Seif al-Islam et Mohammed, Saadi Kadhafi aurait lui aussi été arrêté. Cet ancien footballeur professionnel, qui aimait s'afficher avec la jet-set internationale, a dirigé les forces militaires avant d'être mis sur la touche. Mohammed Kadhafi s'est lui rendu aux forces rebelles. Il était en pleine interview avec Al-Jezira quand des coups de feu ont retenti. «Des hommes armés encerclent ma maison, je suis à l'intérieur et ils sont à l'extérieur», expliquait à la chaîne le fils aîné du colonel, qui est, selon les rebelles, sain et sauf. Les quatre autres fils du dirigeant libyen se sont enfuis ou se terrent, croit savoir le CNT.

10h01 - L'Afrique du Sud n'aide pas Kadhafi à quitter la Libye. «Le gouvernement réfute les rumeurs selon lesquelles il a envoyé des avions en Libye pour transporter le colonel et sa famille vers une destination inconnue», a déclaré la ministre des Affaires étrangères

9h52 - L'Union européenne apelle le colonel à démissionner «sans délai» et prépare déjà l'après Kadhafi. «Nous avons travaillé sur plusieurs scénarios en ce qui concerne notre aide à l'administration» post-Kadhafi. Bruxelles demande aussi aux rebelles d'agir avec responsabilité et de protéger les civils de Tripoli

9h49 - Selon la BBC, non seulement Internet a été rétabli à Tripoli mais les rebelles qui ont pris en main deux des réseaux de téléphonie mobile d'Etat ont donné 28,60€ de crédit gratuit à tous les abonnés.

9h21 - Le premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a exprimé son «espoir» d'un changement de régime en Libye mais «beaucoup de choses peuvent encore mal tourner dans les prochains jours», a-t-il cependant mis en garde.

9h09 - Un journaliste du quotidien russe Izvestia a été blessé par balles à Tripoli. Orkhan Djamal doit bientôt être opéré mais sa vie n'est pas en danger.

8h30 - Le premier ministre britannique David Cameron a une nouvelle fois interrompu ses vacances et est rentré à Londres pour tenir une réunion d'urgence du Conseil national de sécurité sur la Libye.

8h21 - Mouammar Kadhafi serait encore dans sa résidence de Bab Al-Aziziya à Tripoli, a indiqué à l'AFP un diplomate qui l'a rencontré au cours des deux dernières semaines. Des violents combats font rage autour de cette forteresse de plusieurs hectares, cible de plusieurs raids de l'Otan depuis le début de ses opérations en Libye, en mars. Quasiment tous les bâtiments ont été rasés par les frappes, mais le colonel disposerait de plusieurs bunkers dans sa résidence.

Jusqu'à présent, sa localisation était sujette à caution. Certaines rumeurs le disaient caché dans l'un de ses bunkers de Tripoli, d'autres affirmaient que le Guide avait quitté la capitale, cherchant à se réfugier en Algérie ou en Tunisie. Si le dirigeant est toujours à Tripoli, il serait difficile pour lui d'en partir : toutes les routes sont bloquées. Interrogé par Skynews, un porte-parole de la rebelion confirme ne pas savoir où se trouve le colonel mais affirme vouloir garantir «sa sécurité» ainsi que celle de sa famille. «Nous voulons le juger en Libye».

7h15 - De violents combats ont lieu autour de la résidence de Kadhafi à Tripoli, selon un journaliste de l'AFP sur place. Des combats ont lieu également dans le sud de la capitale. Vers 06H30, des tirs de kalachnikovs ont également entendus tout près de l'hôtel Rixos, où est logée la presse internationale. Selon le porte-parole des rebelles, les pro-Kadhafi contrôleraient encore entre 15 à 20% de la ville.

7h08 - Internet a été rétabli dans la nuit à Tripoli, pour la première fois depuis le début de l'insurrection en Libye, mi-février.

7h03 - Une centaine de Libyens se sont rassemblés devant la Maison-Blanche, à Washington, priant, criant, agitant des drapeaux des rebelles et chantant en choeur: «La Libye est libre, merci Sarkozy, thank you Obama».

7h00 - Les Etats-Unis ont intensifié ces derniers jours leur activité aérienne autour de Tripoli, ce qui a pu contribuer à faire pencher la balance en faveur des rebelles libyens, annonce le New York Times. L'aviation américaine a établi ces derniers jours une surveillance permanente au-dessus et autour des zones toujours contrôlées par les pro-Kadhafi. Dans le même temps, la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays ont déployé au sol des forces spéciales pour participer à l'entraînement et à l'armement des rebelles, ajoute le quotidien.

4h37 - Le président américain Barack Obama appelle dans un communiqué le dirigeant libyen à quitter le pouvoir afin de mettre un terme au bain de sang. Il appelle les rebelles à respecter les droits de l'Homme et à marcher vers la démocratie.

3h42 - Des dizaines de milliers d'habitants de Benghazi ont envahi les rues de la «capitale» rebelle dans l'est de la Libye pour célébrer la fin prochaine du régime. Des concerts de klaxon, tirs d'armes automatiques en l'air, cris de victoire ont éclaté dans toute la ville à l'annonce par les chaînes de télévision en arabe de l'arrivée des rebelles jusqu'au coeur de la capitale Tripoli. «Pas de bol le frisé!», «Dieu est grand!», a scandé la foule en liesse

2h17 - Mahmoud Jibril, l'un des principaux responsables du Conseil national de transition, l'organe politique de la rébellion, a demandé aux combattants rebelles de s'abstenir de toute vengeance et les a mis en garde contre des «poches» de résistance pro-Kadhafi dans la capitale. «Je demande à tous mes frères libyens de prouver que nous sommes responsables en ce moment critique. Les yeux du monde vous regardent: soit vous gagnez la démocratie, soit vous choisissez la vengeance», a souligné Jibril.

1h07 - L'Otan voit la fin du régime de Kadhafi comme imminente. Le secrétaire général de l'Alliance a promis l'aide de l'Otan à la rébellion pour aider à reconstruire une Libye démocratique. «Les rebelles doivent garantir que la transition se fera dans le calme (...), que le pays reste uni et que l'avenir soit fondé sur la réconciliation et le respect des droits de l'Homme».


La bataille de Tripoli

 


 

Après six mois de bataille contre le régime autoritaire de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, les rebelles libyens sont entrés dimanche dans Tripoli. Cette nuit, les rebelles qui ont lancé l'offensive «Sirène» samedi soir sur la capitale, ont atteint la place Verte à Tripoli, un lieu symbolique où les partisans du régime avaient l'habitude de se rassembler au début de la contestation à la mi-février pour exprimer leur fidélité au leader. Une foule en liesse agitait des drapeaux rouge, noir et vert, aux couleurs de la rébellion, dansant, et scandant «Allah Akbar» (»Dieu est grand») tout en tirant en l'air.

Les insurgés se sont infiltrés dans la capitale en arrivant par la mer de l'enclave côtière de Misrata, à 200 km à l'est, selon la rébellion. D'autres rebelles venant de l'Ouest ont réussi, après de violents accrochages avec des soldats loyalistes, à entrer dans Tripoli en fin d'après-midi dimanche, acclamés par les habitants qui couraient le long de leur convoi, dans une ambiance euphorique.

Les rebelles ne semblent n'avoir pas rencontré une forte résistance. Dans la nuit de dimanche à lundi, des forces pro-Kadhafi pilonnaient cependant le quartier al-Hemida, à l'est de la ville, selon un habitant de ce quartier.

Deux fils de Kadhafi arrêtés

Seif al-Islam, présenté dans le passé comme le futur successeur de son père, a été arrêté. Seif al-Islam, fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité commis en Libye. «Nous espérons qu'il pourra être très bientôt à La Haye» pour y être jugé, a déclaré le procureur de la CPI, qui va contacter le gouvernement de transition pour discuter des modalités pratiques de son transfèrement aux Pays-Bas. Un autre fils influent de Kadhafi, Mohammad Kadhafi, a déclaré tôt lundi dans une interview à Al Jezira qu'il avait été arrêté par les rebelles et qu'il était en résidence surveillée.

Le régime se dit prêt à négocier

Dimanche, le colonel Kadhafi avait appelé ses partisans à «nettoyer» la capitale des rebelles, dans un message sonore diffusé par la télévision libyenne. Dans la matinée, il avait affirmé qu'il ne se rendrait pas et sortirait «victorieux» de la bataille de Tripoli. Malgré les succès apparents des rebelles, le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, a affirmé pour sa part que «le régime est toujours fort et que des milliers de volontaires et de soldats sont prêts à se battre», tout en précisant que le «guide» libyen est prêt à négocier en personne avec le chef de file des rebelles. Selon lui 1.300 personnes ont péri ces dernières 24 heures à Tripoli. Il n'était pas possible de vérifier ce bilan. Le président français Nicolas Sarkozy a estimé «que l'issue ne fait désormais plus de doute».

 


Les banques françaises sont-elles solides ? Le top 50 des banques les plus sûres au monde

   

Selon le classement annuel du magazine Global Finance, six banques françaises figurent dans ce top 50 dominé par les banques publiques européennes. La Société Générale, pourtant très attaquée en Bourse, est 35ème.

Le magazine Global Finance a publié vendredi son classement annuel des banques les plus solides au monde. Les cinq premières places sont exclusivement occupées par des banques publiques. L'Allemande KfW bankengruppe qui se positionne en tête du classement. La Caisse des dépôts est deuxième, preuve que les Etats allemands et français restent solides en ces temps de crise de la dette publique dans la zone euro. Pour effectuer son palmarès, le magazine a classé les banques en fonction de la qualité de leurs actifs et des notations -attribuées par les agences Moody's, Standard & Poor's et Fitch- de leurs lignes de crédit à long terme.

Première banque privée : Rabobank

La première banque privée est la néerlandaise Rabobank. Elle est sixième du classement général et a comme particularité d'être la seule banque sans garantie étatique à posséder la note triple A. Elle tire la grande majorité de ses revenus de son activité de banque de détail aux Pays-Bas et à l'international.

Première banque française : BNP Paribas

La première banque française du classement, BNP Paribas, se retrouve 15ème position, juste devant HSBC, la première banque européenne en termes de capitalisation boursière.
Les autres banques françaises Crédit Agricole, Crédit Lyonnais, Société Générale et la Banque Fédérative du Crédit Mutuel sont respectivement 21ème, 27ème, 35ème et 39ème.

La Société Générale est 35e

Alors qu'elle est l'objet de rumeurs mutliples depuis deux semaines ce qui affecte lourdement son cours de Bourse, la Société Générale est présente dans les cinquante banques les plus solides au monde, précédant quelques grands noms comme l'anglaise Barclays et l'américaine Wells Fargo, alors que la banque en rouge et noir subit un terrible été durant lequel elle a déjà perdu près de 48% en bourse.

Bank of America, la grande absente

Concernant les banques américaines, c'est la Bank of New York Mellon qui se place le mieux dans le palmarès du magazine, à la 24ème place. Cette banque a comme particularité de faire payer ses clients pour conserver leurs dépôts depuis le lundi 8 août. En effet, ceux qui auront déposé sur leur compte en banque des sommes supérieures à 50 millions de dollars s'acquitteront, de manière temporaire, d'un loyer de 0,13% sur les montants supérieurs à ce plancher.
Enfin, il faut noter que la première banque américaine en terme d'actifs Bank of America, en difficulté depuis le début de l'année, n'est même pas présente dans le classement.

 

Mathias Thépot -

 

Top des plus grands designers auto de l'Histoire

Dans sa plus simple définition, une voiture est un véhicule terrestre à quatre roues propulsé par un moteur. Dans l’absolu, c’est un peu plus que ça et ce ne sont pas ces 10 designers auto qui vous diront le contraire. Retour sur les grandes figures qui ont marqué l’histoire de l’automobile, votées par 132 journalistes auto professionnels de tous horizons.

1. Giorgetto Giugiaro : la liste de ses créations est trop longue pour être détaillée. Parmi les plus notables, on compte la Fiat Panda, la Lotus Esprit, l’Audi 80… et la fameuse De Lorean de « Retour vers le Futur ».

 

 


 

 

2. Marcello Gandini : considéré comme l’un des designers les plus prolifiques du monde, c’est à lui que l’on doit les courbes de la Lamborghini Countach, la Renault 5 et la Maserati Ghibli.

 

3. Nuccio Bertone : d’abord spécialisé dans le carrossage de voitures de course pour Fiat et Maserati (entre autres), Bertone s’est diversifié dans la conception de modèles complets tels que la Fiat 850 Spider, la Simca 1200 S ou encore l’Alfa Romeo Montréal.

 


 

4. Flaminio Bertoni : ses 30 années chez Citroën lui ont offert la paternité de modèles emblématiques de la marque aux chevrons. La Traction Avant, la 2 CV et la DS pour ne citer qu’eux.

 


 

5. Jean Bugatti : fils d’Ettore Bugatti, fondateur de la marque Bugatti, Jean a hérité du talent de son père en matière de conception et de design. Sa mort prématurée, au cours de l’essai d’une Bugatti Type 57C combinée aux difficultés d’après-guerre et à la mort de son père ont signé la disparition de la marque. On lui doit, tout de même, la Bugatti Royale Roadster Esders et la Bugatti roadster Type 55.

 


 

6. Ercole Spada : en sa qualité de chef styliste du studio de design Zagato, Ercole Spada a conduit les travaux de design de plusieurs marques et revendique donc la paternité de plusieurs voitures telles que l’Aston Martin DB4 GT Zagato ou l’Alfa Romeo Giulietta SZ.

 


 

7. Giovanni Michelotti : designer italien hyper prolifique, Giovanni Michelotti s’est distingué dans les 60's, en dessinant les gammes des Triumph et BMW. Il est le père de la BMW 700, de la Triumph Spitfire et de la Renault Alpine A106.

 


 

8. Leonardo Fioravanti : Ferrari lui a donné sa confiance et de cette collaboration sont nés les Ferrari Dino, Daytona et Berlinetta Boxer. Fioravanti a également marqué Fiat et Alpha Romeo de son empreinte.

 


 

9. Harley Earl : il est à l’origine du premier concept car de l’industrie de l’automobile, la Buick Y-Job. On lui doit, en outre, la Cadillac LaSalle.

 


 

10. Battista Pininfarina : en contact avec le milieu automobile dès sa plus tendre enfance et après avoir travaillé dans un garage, c’est naturellement que Battista s’est tourné vers la création. Ses modèles phares sont la Lancia Aprilia et la Cisitalia 202.

 


 

11. Bonus : Robert Opron : il fallait bien un designer français dans le classement et Robert Opron est sans doute le plus doué. Simca, Fiat, Alfa Romeo, Ligier, Renault et Citroën sont autant de marques ayant fait appel à ses compétences. Il s’est illustré notamment en concevant la Citroën SM, la Citroën GS, la Citroën CX et la Renault Fuego.

 

Source : wikipedia

 

DSK: les poursuites pourraient être abandonnées, selon l'avocat de Nafissatou Diallo

 


 

Kenneth Thompson et Nafissatou Diallo. (© AFP Ramin Talaie)


Par un nouveau rebondissement, l'avocat de la femme de chambre accusant Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle a annoncé samedi qu'il pensait que les poursuites allaient être abandonnées contre l'ancien patron du FMI, qui pourrait être fixé sur son sort dès lundi.

Nafissatou Diallo a été convoquée lundi à 15h00 par le procureur, à la veille d'une nouvelle audience très attendue dans l'affaire DSK.

"Mon interprétation (...) c'est qu'ils vont annoncer qu'ils classent complètement l'affaire, ou abandonnent certains des chefs d'accusation", a déclaré l'avocat Kenneth Thompson au New York Times.

"S'ils ne s'apprêtaient pas à abandonner les poursuites, ils n'auraient pas besoin de la rencontrer", a-t-il ajouté. "Ils iraient juste au tribunal le lendemain et diraient +nous allons poursuivre l'affaire+".

Son associé, Douglas Wigdor, interrogé par l'AFP, s'est refusé à spéculer. Mais il a précisé que le courrier reçu était "était très négatif et désobligeant". Il est "symbolique du traitement dont elle (Mme Diallo) a souffert durant toute cette épreuve, et dans ses interactions avec le bureau du procureur".

Relations tendues

Si l'affaire est classée, Dominique Strauss-Kahn qui avait plaidé non coupable le 6 juin de sept chefs d'accusation, dont tentative de viol, agression sexuelle et séquestration, sera libre de rentrer en France.

L'audience prévue mardi a déjà été repoussée à deux reprises, le procureur Cyrus Vance ayant des doutes sur la crédibilité de la femme de chambre guinéenne de 32 ans, qui accuse l'ex-favori à la présidentielle française, 62 ans, de l'avoir agressée sexuellement le 14 mai dans une suite du Sofitel de Manhattan.

Depuis des semaines, les relations sont extrêmement tendues entre le procureur et les avocats de Mme Diallo, qui, en parallèle à la procédure pénale, ont intenté une action civile le 8 août, pour obtenir de DSK des dommages et intérêts.

Cette action civile donne tous les détails de l'agression "violente et sadique" dont elle aurait été victime, et comment M. Strauss-Kahn l'aurait brutalisée, arrachant ses collants, la blessant au vagin et à l'épaule et la contraignant à genoux à une fellation.

Mensonges sous serment

Après trois mois d'un extraordinaire feuilleton judiciaire qui à coûté à DSK son poste de directeur général du Fonds monétaire international, de nombreux experts ont prédit un abandon des charges, en raison des doutes sur la crédibilité de la femme de chambre.

Le 30 juin, le procureur Cyrus Vance avait fait savoir que Nafissatou Diallo avait menti à plusieurs reprises sous serment, notamment pour obtenir l'asile aux Etats-Unis en 2004. Dans le cadre de l'affaire DSK, elle aurait menti en relatant ce qu'elle avait fait après l'agression présumée.

Les avocats de Mme Diallo ont depuis fait feu de tout bois pour restaurer son image.

La jeune femme illettrée a notamment donné fin juillet une longue interview télévisée, racontant les larmes aux yeux, avec force détails et mimiques, la brutalité de ce qui se serait passé dans la suite 2806 du Sofitel.

Le rapport médical, rédigé après l'hospitalisation en urgence de Mme Diallo le 14 mai, a également fuité ces derniers jours. Il mentionne des blessures dont il précise: "Cause des blessures: agression, viol".

Réglement financier

Mais vendredi, une nouvelle révélation a encore ajouté au trouble: elle faisait était d'une rencontre secrète fin juin, à l'initiative des avocats de Mme Diallo, pour essayer de parvenir à un règlement financier amiable avec les défenseurs de l'ancien ministre français.

Les avocats de la femme de chambre avaient dénoncé une "nouvelle attaque sans fondement" visant selon eux à faire oublier que DSK avait agressé une innocente femme de chambre.

(Source AFP)

 

Libye: la rébellion veut encercler Kadhafi à Tripoli

 

Le colonel Kadhafi a beau appeler ses partisans à le soutenir par "millions", les rebelles progressent. Le CNT affirme avoir entamé une opération visant la capitale, avec le soutien de l'Otan.

Des combats ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche à Tripoli. Ces affrontements seraient le début d'une opération baptisée "opération sirène", visant à isoler le colonel Mouammar Kadhafi dans la capitale jusqu'à obtenir sa capitulation ou son départ, a déclaré ce dimanche Ahmed Jibril, porte-parole de la rébellion. "L'opération sirène se déroule en coordination entre le CNT et les combattants rebelles dans et autour de Tripoli", a-t-il précisé à l'AFP. 

Soutien de l'Otan?

"L'Otan est également impliquée dans l'opération" sirène, affirme le porte-parole de la rébellion à l'AFP. Des avions de l'Otan auraient en effet bombardé dimanche la caserne de Bab al Aziziya, le complexe fortifié de Mouammar Kadhafi situé dans le centre de Tripoli, rapporte la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, citée par Reuters. 

Le "soulèvement" en cours à Tripoli a été "minutieusement préparé" depuis des mois et s'ajoutant à la progression des rebelles libyens va permettre d'en finir "dans un bref délai" avec le régime de Mouammar Kadhafi, a déclaré dimanche à l'AFP le philosophe Bernard-Henri Lévy. 

Ce dimanche matin, les rebelles libyens seraient à une vingtaine de kilomètres de Tripoli où des explosions et des échanges de tirs nourris se poursuivaient dimanche matin. Des rebelles libyens seraient aussi arrivés par la mer ce dimanche matin depuis l'enclave côtière de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, pour infiltrer la capitale et participer aux combats, selon un porte-parole local de la rébellion. 

Combats nocturnes

Des explosions et des échanges de tirs nourris avaient déjà retenti dans la nuit de samedi à dimanche dans la capitale, après la rupture du jeûne du ramadan. Des témoins ont fait état d'"affrontements" dans certains quartiers de la capitale libyenne vers laquelle les rebelles progressent, accumulant les conquêtes depuis quelques jours, notamment à Zliten, Zawiyah et, en partie, Brega.  

Les quartiers de Soug Jomaa, Arada, ainsi qu'à Tajoura, dans l'est de la ville, seraient touchés, selon des témoins. D'après Associated Press, des "cellules dormantes" de la rébellion s'y seraient mises en action. Le site d'Al Jazeera publie une carte des quartiers de Tripoli et affirme que ces combats ont fait 31 morts parmi les troupes du colonel Kadhafi. 

  La rébellion célèbre le "soulèvement" de la capitale

Plus tôt samedi, le chef de la rébellion, Moustapha Abdeljalil, avait affirmé que la fin du colonel Kadhafi était "très proche", au cours d'une conférence de presse à Benghazi. Il a aussi prévu une fin "catastrophique" pour le dirigeant libyen et les siens, disant s'attendre à ce qu'il créé "une situation (d'anarchie) dans Tripoli". 

A l'inverse, bien sûr, le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, ne confirme que de "petits affrontements" avec de petits groupes dans des quartiers comme Tajoura, Soug Jomaa ou Ben Achour, à Tripoli. Selon lui, les forces loyalistes sont venues à bout des insurgés et les affrontements n'ont duré qu'une demi-heure. "La situation est désormais sous contrôle", a-t-il déclaré à la télévision officielle.  

Kadhafi veut mobiliser ses partisans

Le colonel Mouammar Kadhafi reste persuadé que cette "mascarade" ne devrait pas durer. "Il faut mettre fin à cette mascarade. Vous devez marcher par millions pour libérer les villes détruites" contrôlées par la rébellion, a déclaré le colonel Kadhafi dans un message sonore diffusé par la télévision libyenne ce dimanche matin. 

La télévision libyenne diffuse bien des images de la place verte de Tripoli. Mais les "troupes" sont maigres: des dizaines de personnes y brandissent le drapeau libyen et des photos du Guide libyen. Les "millions" de Kadhafi n'y sont pas. Et des milliers de Tripolitains, qui subissaient déjà de longues coupures d'électricité, tentent désormais de fuir le bastion du régime. 

Le dirigeant libyen a malgré tout félicité ses partisans pour avoir repoussé l'attaque des forces rebelles à Tripoli. "Ces rats (...) ont été attaqués par la population cette nuit et nous les avons éliminés. (...) Je sais qu'il y a des bombardements aériens mais le bruit des feux d'artifice est plus fort que celui des bombes lancées par l'aviation", a-t-il ajouté. 

Défection-clé dans le camp Kadhafi

Outre la perte de plusieurs villes, dont Zawiyah et sa raffinerie, unique source d'approvisionnement de la capitale en essence, gazole et gaz, le colonel perd des hommes, et notamment l'ancien numéro deux du régime libyen, Abdessalem Jalloud.  

Il a fui Tripoli vendredi, direction la Tunisie puis l'Italie qui n'est sans doute qu'un pays de transit pour lui. Il a aussi appelé la tribu du colonel Mouammar Kadhafi à "renier ce tyran", dans une déclaration diffusée dimanche par la chaîne de télévision Al-Jazira. 

Le colonel Kadhafi perd l'un de ses compagnons lors du coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir en 1969. Mais Tripoli comme les rebelles ont minimisé la portée du départ de cette figure "marginalisée" depuis 1990 selon un colonel rebelle. Mais cette défection vient cependant s'ajouter aux nombreux autres départs qui finissent par peser lourd. 

 

L'histoire (3/3). Le maoïsme est-il soluble dans l'olympisme ?

 

Par Pierre Haski

 

 (De Pékin) Robert Guillain, l'envoyé spécial du « Monde », a décrit dans un reportage célèbre, l'entrée des soldats de Mao dans Shanghaï : des « Martiens », a-t-il écrit, impressionné par leur discipline, leur rigueur, tranchant avec le chaos de la Chine de l'époque, à peine sortie de la guerre avec les Japonais et retombée dans la guerre civile.

La proclamation de la République populaire de Chine, le 1er octobre, avait pour ambition d'étendre à tout le pays le règne de ces « Martiens » au drapeau rouge : ils promettaient de redresser l'« homme malade de l'Asie », de mettre fin à un siècle d'échecs.

Près de soixante années plus tard, ses lointains successeurs sont embarrassés par le bilan du maoïsme.

Paraphrasant sans le savoir Georges Marchais à propos de l'URSS, les actuels dirigeants du Parti communiste chinois (PCC) considèrent le bilan de Mao comme « globalement positif ». Le PCC va même jusqu'à quantifier la part négative : 30 % ! Dans les 70 % positifs, il place évidemment la création de la République populaire et l'arrêt du chaos (1949), mais aussi la bombe atomique chinoise (1964), la réintégration du siège chinois au Conseil de sécurité de l'ONU (1971), la réconciliation avec les Etats-Unis (1972). Bref, tous les symboles de la puissance, de la souveraineté, de l'Etat qui manquaient à la Chine d'avant 1949.

 

 

Mais dans la partie négative ? C'est un immense tabou. Aucun pays ne se penche spontanément sur les parts d'ombre de son histoire (Vichy ? L'Algérie ? …), mais en Chine, ça prend des proportions abyssales. Il est permis de raconter des histoires individuelles de cette époque, de ses excès ou de ses crimes, mais pas de travail sérieux d'historien, pas de retour indépendant sur une histoire qui pèse encore sur le présent.

 
 
 

L'histoire officielle ne retient donc pas la « campagne anti-droitiers » qui purgea une première fois le monde intellectuel chinois de tout élément déviant et détruisit tant de vies… Ni le « Grand bond en avant », par lequel Mao Zedong avait voulu rattraper les Occidentaux dans la production d'acier et qui produisit une famine catastrophique et des millions de morts…

Sans oublier, bien sûr, la « Grande révolution culturelle prolétarienne » déclenchée par Mao dans ses jeux de pouvoir, et qui plongea la Chine dans un tourbillon de folie pendant une décennie, et pèse lourdement, aujourd'hui encore, sur toute une génération (parfois avec humour, comme cette photo ci-dessous, prise dans les années 2000 dans un restaurant où un faux garde rouge ironise sur cette période) :

 

 

 

L'amnésie se poursuit à propos de l'histoire la plus récente. Un journal s'est récemment fait taper sur les doigts pour avoir publié sans le réaliser une photo de victime du massacre de Tiananmen, en juin 1989, dans le cadre d'un portfolio de photographe. Explication : le jeune Chinois qui a sélectionné les photos ne savait pas ce que ça représentait, le 4 juin étant un tabou dont on ne parle absolument jamais en public.

Cette manipulation constante de l'Histoire a permis le tour de passe passe des successeurs de Mao, qui ont réussi à conserver l'icone du Grand Timonier comme symbole de la Nation redressée, en gommant tout ce qui pourrait rejaillir négativement sur des hommes qui sont issus du même parti, du même appareil que lui.

L'opération a réussi, même si, dit-on, l'amnésie historique n'est jamais une bonne base sur laquelle construire l'avenir. Plus de trente ans après la mort de Mao, celui-ci est devenu bien utile : il sert de ciment national -Mao, sans doute, était un nationaliste chinois avant d'être un communiste- sans empêcher ses successeurs de faire le contraire de ce qu'il professait. Et, de surcroit, il a acquis une valeur marchande dans l'art contemporain, Merci Andy Warhol, suivi par une cohorte d'artistes chinois !

 

 

 

Avec Mao comme icône, et le marché comme ligne politique, les dirigeants du Parti communiste chinois ont trouvé la martingale. Ou, comme le dit plus crûment encore Naomi Klein, l'auteur de « No logo » : « La Chine, c'est la rencontre du stalinisme et du capitalisme global, et ça fonctionne. »

Comment ne pas voir, après deux décennies de croissance à deux chiffres, de transformation brutale mais effective, de la société chinoise, de montée en puissance de la Chine sur la scène internationale, qu'il y a aujourd'hui une véritable fierté d'être chinois dans la population. Y compris, paradoxalement, parmi ceux qui n'ont pas eu la chance d'être les bénéficiaires de ces deux décennies de réformes économiques. Le Parti a réussi à capitaliser sur cette formidable croissance pour renforcer sa légitimité : Mao + la croissance ? Pourquoi changer une équipe qui gagne ? … De ce point de vue, de nombreux Chinois estiment que leurs actuels dirigeants ont brisé le cycle du déclin et de l'échec entamé au milieu du XIXe siècle. Ce n'est pas un hasard si tout a été fait, lors de ces Jeux de Pékin, pour flatter l'orgueil national, le sentiment patriotique, voire le nationalisme chinois. Et l'enjeu artificiel, presque puéril (mais peut-être est-ce un point de vue de « petit pays » ! ), de la course effrénée aux médailles et à la victoire finale sur les Etats-Unis, résume toute cette histoire. Sans doute, la Chine n'est-elle pas à l'abri de crises futures, économique, sociale, environnementale, et inévitablement politique dans la mesure où elle a retardé depuis deux décennies toute avancée sur le front des réformes démocratiques. Mais elle aura prouvé au monde, et surtout à elle-même, qu'une ancienne civilisation n'était pas nécessairement condamnée au déclin. Cette revanche sur l'histoire est le grand moteur de la montée en puissance de la Chine, une motivation ambigüe, mais efficace.

Quel avenir pour Kadhafi?

Patrick Haimzadeh, ex-diplomate français qui a vécu trois ans en Libye vient de publier «Au cœur de la Libye de Kadhafi» (Editions Jean-Claude Lattès). Il explique pourquoi les partisans du «Guide» n'ont pas forcément dit leur dernier mot.

SlateAfrique - Washington affirme que les jours de Kadhafi sont comptés. Est-ce le scénario le plus probable?

Patrick Haimzadeh - En ce qui concerne les déclarations des dirigeants étrangers, on s’inscrit dans une guerre psychologique. Et c’est «de bonne guerre» de dire ça. Mais la situation se jouera sur le terrain en fonction des rapports de force, de la volonté de Kadhafi de résister jusqu’au bout et de la capacité des insurgés à faire basculer la situation à Tripoli.

SlateAfrique - Aller jusqu’au bout, pour Kadhafi, cela peut signifier quoi?

P.H. - Ça veut dire se «bunkeriser» et faire en sorte qu’il y ait des combats urbains à l’intérieur de Tripoli. En s’appuyant sur les personnels des bataillons et de sécurité, les comités révolutionnaires qui lui demeurent fidèles et en se positionnant au milieu de populations civiles —ce qui est le scénario le plus difficile dans un combat urbain. Et c’est ce que les rebelles voudraient éviter.

Le deuxième scénario, connaissant le personnage, cela pourrait être une fuite vers les zones où il dispose encore d’appuis. C’est traditionnellement les zones du centre et du sud libyen. Et puis de faire un peu ce qu’a fait Saddam Hussein ou même Ben Laden: continuer à essayer de résister et se cacher.

SlateAfrique - La ville de Tripoli est-elle encore favorable à Kadhafi?

P.H. - La moitié de la population de Tripoli est originaire de régions et de tribus qui soutiennent toujours Kadhafi: Tharouna, Bani Walid et le Fezzan, dont la population originaire de la région de Sebha est bien représentée dans la capitale. Pour le reste, il y a des gens attentistes qui sont déjà descendus dans la rue en février. Ils n'y redescendront que quand le rapport de forces sera inversé en faveur de l'insurrection.

La spécificité de Tripoli, c’est que les gens qui sont contre Kadhafi ne sont pas aussi bien structurés qu’ils l’étaient à Benghazi, en grandes tribus. A Benghazi, les gens sont descendus dans la rue et se sont regroupés par affiliations tribales. Ces groupes ont constitué des structures de mobilisation et de combat efficaces. Le mécontentement des habitants de Cyrénaïque (région est de la Libye), se sentant traités injustement et défavorisés par le régime par rapport aux régions de l'ouest et du sud a constitué par ailleurs un terrain favorable à la révolte.

A Tripoli, les insurgés potentiels sont éclatés en petites tribus ou sont d'origine citadine, les habitants se méfient les uns les autres et n’ont pas un sentiment d'appartenance commune à la capitale, contrairement aux gens de Benghazi, qui sont tous originaires de la région. C'est plus difficile quand il s'agit de se regrouper pour occuper la rue.

SlateAfrique - L’une des raisons qui peut pousser les troupes de Kadhafi à se battre jusqu’au bout n’est-elle pas la peur de représailles?

P.H. - La différence avec les régimes européens autoritaires du 20e siècle, c’est que celui de Kadhafi était finalement peu politisé. Sous son régime, l’idéologie était peu efficiente et ce sont principalement les rétributions, les compromissions et les allégeances familiales ou tribales qui en ont fait la longévité.

Et puis une fois la guerre déclenchée, le cycle de la violence a tendance à s'auto-entretenir et les plus impliqués militairement aux côtés de Kadhafi se battront probablement jusqu'au bout, car ils savent qu'ils seront victimes des représailles des insurgés. Il y en a déjà eu dans certains villages de la montagne repris par l'insurrection, où les populations soupçonnées d'avoir collaboré avec Kadhafi ont été maltraitées par les insurgés.

Cela peut donner envie aux gens fidèles à Kadhafi de continuer le combat dans Tripoli ou dans leurs fiefs du centre et du sud libyens.

SlateAfrique - Le CNT évoque une victoire avant la fin du ramadan (30 août). Est-ce réaliste?

P.H. - Dans une guerre civile, je ne pense pas qu’il y aura une victoire franche. Il risque de demeurer des zones de combats résiduels. Effectivement, si pour eux la victoire c’est l’entrée dans Tripoli ou son contrôle partiel, alors oui, effectivement, c’est possible. Maintenant, si l’on entend par là une fin des opérations militaires, ce sera en revanche un processus long.

Une question majeure demeure: à quel moment l’Otan décidera que sa mission est terminée?

Tant qu’il y aura des hommes armés qui se battront contre les insurgés? Quand Kadhafi disparaîtra de la circulation? Est-ce qu’ensuite, ils s’engageront à défendre les populations qui elles même pourront être victimes d’exactions? Car c’était quand même au départ la mission de protection des populations civiles qui a été avancée comme prétexte à l'intervention de l'Otan. On peut en douter.

SlateAfrique - Comment expliquer la chute d'al-Zawiya, Sorman et Gharyane?

P.H. - C’est la tactique de la tribu des Zintane, une grande tribu arabe qui a une longue histoire de résistance, notamment contre les Italiens. Ils ont bien mené leur action au plan tactique. Contrairement aux insurgés de l’Est ou de Misrata qui partaient à l’assaut de villes où ils n’étaient pas chez eux, ils ont recruté des gens originaires de ces villes.

Ils les ont accueillis dans leur fiefs de la montagne, les ont équipés, entraînés. Ils ont constitué des unités regroupées par origine géographique. Ce sont ces gens-là qui ont été le fer de lance des attaques de Zawiyya, Sorman et Gharyane.

Dans ces trois villes, l’assaut s’est fait simultanément. C’est ça qui a permis de l’emporter. Les forces de Kadhafi n’ont pas pu faire basculer toutes leurs troupes dans l’une ou l’autre de ces villes comme elles l’avaient fait par le passé. Cela démontre de la part des responsables zintane une grande intelligence tactique et des réalités locales. Sans oublier une bonne combativité sur le terrain, qui s'inscrit dans la longue tradition résistante de la tribu.

SlateAfrique - L’intellectuel français Bernard Henri-Lévy évoque une «décomposition de l’intérieur» du régime. Est-ce une réalité?

P.H. - Il se peut que les moins impliqués, les moins idéologues cherchent à négocier. Maintenant, sa famille, ses compagnons historiques depuis la révolution, les chefs militaires, les chefs des comités révolutionnaires, les gens qui se battent pour lui, tous lui demeurent fidèles et constitueront probablement son dernier carré de fidèles.

Comment se comporteront les combattants de base? C'est difficile à dire, car il y a là des effets de seuil au-delà duquel les choses peuvent se déliter très vite quand tout bascule. Il faut se garder d’annonces prématurées sur ce sujet.

SlateAfrique - Selon les médias occidentaux, des négociations se dérouleraient entre le Conseil national de transition (CNT) et des représentants du régime de Tripoli. Est-il possible de négocier avec le régime, sans associer Kadhafi et son clan?

P.H. - Si tant est que des négociations ont effectivement lieu actuellement en Tunisie, il importe de savoir qui les conduit pour les deux camps. Il faut attendre un peu pour en savoir plus et notamment sur la représentativité réelle d'éventuels négociateurs.

En Libye, tout se joue au niveau local. Donc finalement, ce ne sont pas des déclarations officielles de quelques anciens apparatchiks qui pourront avoir des conséquences sur les soutiens qui demeurent à la personne ou au clan Kadhafi.

Il faut se garder des décisions par le haut; on voit bien ce qui s’est passé en Cyrénaïque. A Benghazi, la position du CNT n’est pas excellente. Ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la constitution d’un nouveau comité exécutif. Là aussi, on voit bien que les réalités locales des combattants des différents groupes ont tendance à prendre le dessus sur la stratégie de dirigeants désignés à la hâte il y a maintenant près de six mois.

SlateAfrique - Quel avenir pour le CNT?

P.H. - Le CNT a été créé le 27 février, quelques jours seulement après le début de l’insurrection à Benghazi. Il regroupait donc essentiellement dans son comité exécutif (gouvernement) des gens originaires de Cyrénaïque, voire de Misrata. Ce CNT n’est plus représentatif des rapports de force actuels au sein de l’insurrection. Ce sont des gens de l’Ouest (zintan) qui ont opéré les percées décisives. Et donc ces gens-là voudront être associés politiquement à hauteur de leur participation militaire effective.

On voit bien qu’actuellement, il doit y avoir des négociations entre l’Est et l’Ouest pour rééquilibrer et revoir complètement la répartition des postes au sein d’un futur CNT, qui serait plus représentatif du peuple libyen dans son ensemble. Ensuite, il faudra aussi rallier des gens qui ont soutenu Kadhafi, au risque de voir se répéter ce qu’il s'est passé en Irak en 2003.

Il est important en effet d’avoir à l’esprit le précédent de l’Irak. Les Américains y ont mis de côté les gens du Baas et de l’armée irakienne, qui ensuite se sont retrouvés dans les réseaux de résistance et qui ont combattu —y compris par des attentats terroristes— le régime mis en place par les Américains.

L’erreur faite en Irak ne devra pas être reproduite en Libye, au risque de voir ces mécontents se retrancher dans leur fief et continuer à mener des actions de déstabilisation contre toute future autorité qui ne les prendrait pas en compte. Le risque serait alors d’avoir une situation à l’irakienne, avec un gouvernement qui ne représente qu’une partie de la population.

SlateAfrique - Existe-t-il un risque de «somalisation» en Libye?

P.H. - On peut assister à un émiettement des différents groupes militaires et des zones qui deviennent difficiles à contrôler. Les gens ont des armes. Mais la grande différence avec la Somalie, c’est qu’il s’agit d’un pays pétrolier. Et l’intérêt de tout le monde, c’est que l’on puisse exporter du pétrole pour le redistribuer aux différentes factions. Donc cela nécessite un minimum d’organisation et de pouvoir central pour pouvoir assurer l'exploitation et l’exportation du pétrole —et ensuite la redistribution de la rente pétrolière.

Il y a un intérêt de toutes les parties à ce qu’il y ait un minimum d’autorité et de stabilité centrale. Maintenant, au niveau local, effectivement il peut y avoir des chefs qui continuent à s'opposer à l’intervention du pouvoir central sur leur territoire ou sur leur ville. Et donc, effectivement, on ne serait pas vraiment dans un scénario à la somalienne, mais dans un scénario où un niveau d’autonomie important —y compris l’usage de la violence— risque d'être accordé à des chefs locaux. Sachant malgré tout qu’ils sont condamnés à s’entendre.

C’est la tradition tribale libyenne: il y a une longue tradition de négociation et de contrôle de la violence qui s’est appliquée d'ailleurs dans certaines villes. Les habitants d'une même ville, même s’ils appartenaient à des tribus qui se battaient dans des camps différents ont refusé de prendre position. Ils ont adopté une position de neutralité en attendant que ça se dessine. En Libye, on n’a pas un scénario du type bosniaque ou de ce qui a pu être observé dans d’autres pays d’Afrique ces dernières années.

Propos recueillis par Pierre Cherruau

 

Côte d’Ivoire: «L’impunité doit cesser»

Sabine Cessou

 

 

 

Francis Akindès, professeur de sociologie à l’Université de Bouaké, s’intéresse notamment aux dynamiques de la violence politique en Côte d’Ivoire. Auteur de plusieurs ouvrages, dont «Les mirages de la démocratie en Afrique subsaharienne francophone» (Codesria, Dakar, 1996), il avait mis en garde dès septembre 2010 sur le risque de voir le verdict des urnes non respecté en Côte d’Ivoire Il revient pour Slate Afrique sur les processus judiciaires en cours et l’enjeu de la réconciliation nationale.

Slate Afrique: Que faut-il penser de la Commission vérité dialogue et réconciliation (CVDR), annoncée en mai par les nouvelles autorités?

Francis Akindes: Dans l’histoire politique récente de la Côte d’Ivoire, la surenchère de violence est étroitement liée à l’impunité. Cette dernière doit cesser.Une approche pénale est essentielle pour rompre le cycle meurtrier d’actions-réactions violentes. On ne peut, après cette crise, mettre tout au compte du seul pardon. Il faut punir dans les deux camps. C’est une chose de le dire. Avoir la stratégie politique qui correspond en est une autre. Ouattara, prudent, a confié la gestion de la dimension pénale des crimes de sang à la Cour pénale internationale (CPI), et la dimension aussi bien des crimes économiques que des atteintes à la sécurité de l’Etat à la justice ivoirienne. Ainsi, la CPI peut frapper indistinctement et en toute équité dans les deux camps. Dans ce cas, les seules preuves de partialité du pouvoir en Côte d’Ivoire porteraient sur les éventuelles obstructions à la poursuite de certaines personnes proches de Ouattara et soupçonnées d’être des auteurs de crimes.

Slate Afrique: N’est-ce pas embarrassant qu’il n’y ait eu aucune arrestation dans le camp Ouattara?

F.A.: Si Alassane Ouattara s’était immédiatement lancé dans cette aventure, en pénalisant des gens qui ont aussi contribué à le porter au pouvoir, il aurait choisi de déstabiliser le pays. Or, ceci n’est guère souhaitable dans la situation de fragilité dans laquelle se trouve la Côte d’Ivoire en ce moment. En septembre, la CPI devrait préciser quelle sera son approche, ce qui devrait rééquilibrer les choses.

Slate Afrique: La CVDR vous paraît-elle relever d’une volonté politique sérieuse?

F.A.: La gestion de l’après-crise appelle cette Commission. L’initiative en est fort heureuse, car on ne peut pas tout régler par la voie pénale. Pour aller à la réconciliation, il faut aussi donner à une pluralité d’acteurs la possibilité de se repentir, donner aux victimes et à la population l’opportunité de comprendre ce qui s’est passé, de manière à aller vers le postulat: «Plus jamais ça». L’organisation d’un pardon d’Etat est certes un appel à la réconciliation. Cependant, elle ne gère pas toutes les dimensions de la crise. On ne mesure pas la profondeur des blessures intimes laissées sur certaines victimes. Ces personnes ont besoin que justice leur soit rendue. D’où l’importance du châtiment de certains responsables à un certain niveau, de certains crimes de sang, quel que soit leur camp.

Slate Afrique: Le fait que la CVDR ait été confiée à Konan Banny, un poids lourd de la politique ivoirienne, ancien Premier ministre sous Gbagbo, vous semble-t-il être un mauvais départ?

F.A.: Tout dépendra de la façon dont il va gérer la machine qu’on lui a mise entre les mains. Konan Banny a son charisme. Il a son caractère. Mais au-delà de tout cela, tout dépendra de la clarté et de la justesse de son approche méthodologique. A travers l’exécution de son cahier des charges, on jugera sa capacité ou non à favoriser la réconciliation.

Slate Afrique: Ne faut-il pas désarmer urgemment, et démanteler des instances telles que la Fédération des étudiants et scolaires de Côte d’Ivoire (Fesci), qui a agi comme une milice sous Laurent Gbagbo?

F.A.: La Fesci n’est pas officiellement une milice. C’est d’abord et avant tout un syndicat qui s’est fortement politisé. Il y a eu des miliciens issus des rangs de la Fesci. Je découvre au détour de la lecture des résultats de recherche d’un de mes étudiants qui fait une thèse sur ce syndicat qu’il n’aurait pas d’existence légale. En clair, pour sa formation, les règles pour constituer une association n’ont pas été respectées. C’est donc pain béni pour le pouvoir en place. Mais il ne serait guère salutaire d’interdire la dynamique syndicale estudiantine. Les ministères de l’Intérieur et de l’Enseignement supérieur doivent redéfinir les conditions d’autorisation des mouvements associatifs, notamment sur les campus. Un important travail de réflexion s’impose. Il faut redéfinir les règles du jeu, pour que les syndicats ne deviennent pas une force nuisible pour l’espace universitaire. Quant aux miliciens, pour la plupart issus des rangs du mouvement des Jeunes Patriotes, et surtout les anciens combattants des Forces Nouvelles, il est question pour l’instant de démobilisation, mais pas encore de désarmement. Beaucoup de déclarations sont faites, mais concrètement, aucun acte n’a encore été posé.

 

Hackers libertaires : « Notre but, c'est partager la connaissance »

Par Céline Chadelat 

 


 

Sous les néons du quatrième étage d'un immeuble du quartier du Marais, à Paris, baptisé le Loop (Laboratoire ouvert ou pas), se retrouvent depuis quelques mois les hackers de la région parisienne, devenus squatteurs par la même occasion.

Ce mardi soir, ils sont une dizaine, âgés entre 18 et 35 ans. Ils passent environ dix-huit heures par jour reliés aux flux d'informations, portent les cheveux longs « par flegme ». Un doux parfum libertaire flotte dans l'air. Une fougère s'épanouit dans le creux d'un modem éventré.

Erreur404, c'est son pseudo, un tuyau d'aspirateur à la main, gonfle des rouleaux plastiques destinés à soutenir une tente de conférence pour un futur festival. Le détournement d'objets ou de systèmes de leur usage initial est une spécialité du hacking.

Guyzmo, un des pionniers du lieu, assis entre son ancien lave-vaisselle et un paquet de puces RFID estime que « les hackers et les squatteurs sont proches : les squatteurs, en transformant l'espace, sont un peu les hackers du bâtiment ». Une pratique du détournement souvent au profit de la liberté d'information, qui serait mise en péril par des gouvernements mal intentionnés.

La culture libre

Le mouvement de la culture libre puise sa philosophie de celle du logiciel libre en l'appliquant à la culture, dans des domaines aussi variés que l'art, le cinéma, la musique, l'éducation, la science. Jimmy Wales co-fondateur de Wikipedia ou Linus Torvalds, créateur du logiciel Linux en sont des personnages clés. « Notre but, c'est le partage de la connaissance, tout ce qui est fait ici est publié », explique Guyzmo.

Proches des mouvements du Libre (voir encadré), ils opèrent à travers La Quadrature du Net en France, ou Telecomix à l'international. Des idées teintées d'anarchisme, qui, associées à un hacking de haut-vol produisent un contre-pouvoir redoutablement efficace.

Telecomix : pas de leader, pas de membre, pas de hiérarchie

La trentaine, les cheveux attachés en queue de cheval, Okhin est visible sur les câbles IRL Telecomix depuis six mois. Il se définit comme un activiste « crypto-anarchiste » : philosophie prônant l'emploi de clés publiques et de la cryptographie dans le but de renforcer le secret, l'intimité et la vie privée sur Internet.

Telecomix s'associe largement à cette philosophie. Né en 2009 en Suède, Telecomix n'a ni leader, ni membre, ni hiérarchie.

« Telecomix, c'est une Do-ocraty, on vient avec des idées, on y participe si on a envie, il n'y a pas d'actions concertées. Les gens viennent nous demander de l'aide, nous on n'impose rien », déclare t-il.

Leur fait d'arme le plus connu : le rétablissement de l'accès au web en Egypte en janvier 2011 alors que le gouvernement Moubarak avait coupé Internet aux vingt millions d'internautes. Mais le gouvernement égyptien avait encore besoin des lignes téléphoniques …

« On a récupéré des vieux modems 56K qu'on a collé à des serveurs et qui y ont été reliés à des lignes téléphoniques. On a mis en place des numéros avec des mots de passe très simples qu'on a diffusé le plus possible par les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter… les activistes égyptiens les ont ensuite utilisés. »

« Il y a des endroits où l'on n'a pas de relais, c'est le problème en ce moment avec la Syrie. C'est le black-out complet. Mais c'est ce qui fait le challenge. »

Ils sont animés par le goût du challenge et de la créativité, mais pas seulement.

« C'est aussi pour aider. On n'est pas Médecins Sans Frontières, on ne sait pas soigner. Nous ce qu'on sait faire, c'est bidouiller, c'est penser hors des schémas classiques. »

A Genève, des agents Telecomixs ont même délivré des cours de cryptographie pour l'ONG Reporters sans frontières. La carte d'identité biométrique, l'Accord Commercial anticontrefaçon (l'ACTA) sont actuellement les sujets de prédilection de ces citoyens hyper-conscients de leurs droits.

 Internet redistribue en effet les cartes du pouvoir :

« Le système d'information unidirectionnel du haut vers le bas est en train de muter vers un système transversal, multidimensionnel. Et c'est ça qui va l'emporter. »

Le modèle de gouvernance pyramidal se heurte à celui de la toile, organisée en réseaux extrêmement décentralisés et fluides, impossibles par nature à contrôler. Un des emblèmes des Telecomix est composé d'une pyramide prise entre des éclairs et le symbole Omega. (Voir ci-contre)

Analyser les systèmes et trouver leurs failles ne se limite pas à l'informatique ou à l'électronique. Le système politique français n'y échappe pas. Regrettant que le vote blanc ne soit pas comptabilisé, Azark, administrateur de systèmes pour une grande entreprise française, confie ne pas voter pour un système dont « le jeu est de toute façon biaisé bien avant les élections ».

« Le milieu du hacking est à ma connaissance celui qui compte le plus d'abstentionnisme. »

En fond musical résonne John Lennon. Azark regrette la connotation négative du terme « hacker » dans l'esprit du grand public.

« Dans ce milieu là, on est forcément borderline sur la loi. »

Or, la curiosité et la patience, telles sont les principales qualités du hacker. Une disposition d'esprit face à des systèmes où « il faut savoir se remettre en question en permanence ».

Si le parallèle avec d'autres collectifs aux actions plus frappantes s'impose, les Telecomixs jouent sur un registre constructif, propose des solutions, « on est un peu les hippies du Web ! » conclut Okhin.

Raoul Ruiz, cinéaste chilien aux cent films, disparaît

Par Aurélie Champagne

 

 

 

 

« La maladie, c'est une forme d'horloge », constatait Raoul Ruiz, en 2010, alors que sortait son dernier film, « Mystères de Lisbonne  ».


« Elle commence, elle finit, elle a une histoire séparée […] C'est une bonne métaphore pour considérer la fragilité et de la vie et de la vie racontée au cinéma. Le cinéma étant une durée, il nous raconte constamment que les instants sont éternels et que les années volent. »

Raoul Ruiz est mort à Paris, des suites d'une longue maladie et sera inhumé dans son pays natal, le Chili. Il venait de souffler ses 70 bougies et terminait le montage de « La débâcle », un film retraçant son enfance chilienne.

Exilé en France depuis l'avènement de Pinochet en 1973, le cinéaste laisse derrière lui une œuvre colossale d'une centaine de films. Erudit, amateur de poésie et de théologie, Ruiz était aussi un travailleur infatigable à la curiosité jamais assouvie.

Les « Mystères de Lisbonne » ont reçu le prix Louis-Delluc en 2010. A la sortie, Ruiz confiait au micro de France Culture :

« Je suis tombé dans un moment de l'histoire du cinéma où l'on disait, “ on ne peut plus, de nos jours, raconter une histoire ”. Raconter une histoire voulait dire se soumettre à une structure en trois actes […] Moi je restais nostalgique des vieux romans – qui ne sont pas si vieux au regard de l'humanité – où il avait un foisonnement, une multiplicité d'histoires, une structure arborescente et où il n'y avait pas le mot “fin” comme dans “Les mille et une nuit”. Les bonheurs étaient éparpillés, les malheurs bien distribués. En cinéaste, j'ai intégré cet aspect romanesque à ma façon. »

De fait, le cinéaste ne s'attache à aucun genre particulier. Entre son premier film, « Trois tristes tigres » en 1968 et les « Mystères de Lisbonne », il passe du polar aux films d'aventures, explore des formes plus expérimentales, réalise des feuilletons… De même, il tourne dans de nombreux pays. Il exerce diverses fonctions sur un plateau de cinéma : acteur, scénariste, producteur ou chef décorateur.

Ici, pour « Boulevard du classic », Ruiz revient sur son enfance et sur sa vision du cinéma. (Voir la vidéo)

Voici l'aperçu de son œuvre en quelques vidéos.

1979 : « L'Hypothèse du tabeau volé »

Le film, adapté du roman de Pierre Klossowski, relate l'histoire d'un collectionneur. Ses tableaux ont tous un lien entre eux, mais une toile manque. « L'Hypothèse du tableau volé » fait partie des films qui ont fait connaître Ruiz en France.

1983 : « Le retour d'un amateur de bibliothèques »

Dix ans après le coup d'Etat de Pinochet, Raoul Ruiz rentre dans sa ville natale, Santiago du Chili. Il tourne alors un film en super 8 : « Le retour d'un amateur de bibliothèques “. La quête d'un mystérieux livre à la couverture rose sertde fil rouge à sa ballade.

1986 : Ruiz et le théâtre

Raoul Ruiz met en scène ‘ La vie est un songe ’ à Avignon.

1995 : ‘Trois vies et une seule mort’

Marcello Mastroianni incarne un personnage aux multiples personnalités.

1997 : ‘Généalogie d'un crime’

Deux ans plus tard, le cinéaste évoque son thriller viennois, dans lequel jouent Matthieu Amalric, Melvil Poupaud et Catherine Deneuve.

1999 : ‘Le Temps retrouvé’

Ruiz adapte le roman de Proust à l'écran, avec Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart et Vincent Perez.

2001 : ‘Les Ames fortes’

L'adaptation du roman de Giono retrace l'histoire de la jeune Thérèse (Laetitia Casta), en fuite avec son amant.

2010 : ‘Mystères de Lisbonne’

Le dernier film de Ruiz (4h30) s'articule autour de deux hommes et de leur vie, suivis sur plusieurs décennies, Pedro Da Silva et le père Diniz. Autour d'eux gravitent une cinquantaine de personnages. A la sortie du film, Raoul Ruiz avouait déjà que la maladie l'avait retardé dans son travail.

Photo : le cinéaste chilien Raul Ruiz au Festival du film de San Sebastian, le 19 septembre 2010 (Vincent West/Reuters).

 

 

Le Boeing 747-8 cargo bon pour voler

   

 

 

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La dernière version du mythique Jumbo a reçu la certification des autorités américaines et européennes. Le B787 Dreamliner devrait l'être également la semaine prochaine.

C'est une semaine exceptionnelle pour Boeing. Alors que les programmes aéronautiques sont rares pour les industriels, le géant américain va voir, cette semaine, deux de ses nouveaux avions certifiés et donc prêt à être livrés aux clients. C'est le cas depuis ce vendredi du B747-8 cargo, version améliorée (nouveaux moteurs par exemple) et plus grande du mythique B747. Ce mastodonte des airs a reçu la certification des autorités américaines et européennes avec deux ans de retard. Les certificats sont de "de type modifié ATC", ce qui veut dire que "la conception du 747-8 cargo est conforme à toutes les exigences de réglementation aérienne, et que cet avion est sûr et fiable", explique Boeing .

La semaine prochaine, ce sera autour du B787 Dreamliner, de recevoir le même feu vert avec cette fois-ci trois ans et demi de retard. Ce long-courrier de moyenne capacité est le premier appareil à être conçu avec autant de matériaux composites, à la fois plus légers et plus résistants que l'aluminium. Les deux appareils seront livrés en septembre, à Cargolux pour le B747-8, à All Nippon Airways pour le B787.

 

latribune.fr

 

Procès affaire Justin Zongo[ Acte 2] : « Il m’appelait papa » (Officier Roger Narcisse Kaboré, accusé)

 


 

Le procès des trois policiers inculpés dans l’affaire Justin Zongo a débuté hier 22 août 2011 devant la chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou. Ils ont comparu sous les chefs d’accusation de coups mortels (Bélibi Nébié et Bèma Fayama) et de complicité de coups mortels (Roger Narcisse Kaboré) sur la personne de Justin Zongo. Le décès de cet élève avait été le détonateur de la grave crise sociale et militaire qui a ébranlé le Burkina entre février et juin 2011. Les policiers ont tous rejeté les accusations qui pèsent sur eux dans ce procès présidé par la juge Ouarayo Dofini.

Ce procès se déroule dans la grande salle d’audience du Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou plein comme un œuf. Mais avant même le début du jugement, au cours d’un cérémonial d’ouverture, on a procédé au tirage au sort des quatre jurés titulaires et des deux jurés suppléants. Et c’est à 11h56 que le procès a débuté. Mais les exceptions de procédures soulevées, les conseils des deux parties obligent la Cour à suspendre l’audience qui ne reprendra que sur le coup de 12h30 avec la lecture de l’arrêt de renvoi.

De cet arrêt, il ressort que c’est le 16 décembre 2010 qu’une altercation a eu lieu entre deux élèves, Justin Zongo et Ami Zongo, tous deux âgés de 24 ans et fréquentant la classe de 3e au lycée Guesta Kaboré de Koudougou. Suite à cette bagarre, l’administration ordonne aux deux élèves de venir avec leurs parents avant d’avoir accès à la classe. La fille s’exécute tandis que le garçon qui vivait en location, donc sans ses parents, n’arrive pas à satisfaire à cette exigence de la direction du lycée.

Entre-temps, l’affaire quitte le cadre de l’école et est portée devant la police de Koudougou par une plainte de Mlle Ami Zongo. Plusieurs convocations sont délivrées à Justin. Ce dernier se plaint d’avoir été torturé par les policiers et devant le parquet de Koudougou, il porte plainte contre eux.

Finalement, l’élève meurt le 20 février 2011 et la suspicion de coups mortels se fait plus forte contre les policiers. Mais les autorités parlent d’une méningite qui aurait été à la base de ce décès. La capitale du Boulkiemdé s’embrase puis ce sera le tour d’autres localités du Burkina où les commissariats de police et les domiciles des dignitaires du pouvoir sont incendiés ou saccagés.

Dans l’intervalle, l’enquête ouverte par la justice aboutit le 11 mars 2011 à l’inculpation et à la mise sous mandat de dépôt de policiers ayant participé à l’interpellation de Justin Zongo. Dans le cadre de cette affaire, une trentaine de témoins sont auditionnés et une expertise médicale est commanditée.

Le procès qui a débuté hier devrait permettre de situer la vérité dans ce dossier afin que chacun sache si l’élève Justin Zongo est mort des suites de méningite ou des suites des sévices exercés par les policiers. Et vu l’onde de choc provoquée par cette affaire, on comprend pourquoi beaucoup de gens se sont mobilisés pour assister aux débats.

« Cet enfant veut me créer des problèmes »

Au cours de l’instruction à la barre, l’officier de police Roger Narcisse Kaboré, qui totalise 35 ans de service dans ce corps, a nié les faits de complicité de coups mortels dont il est accusé. Il a soutenu avoir envoyé 5 convocations infructueuses à Justin. A une autre convocation il est venu à 16h au lieu de 9h. L’officier a avoir déclaré considéré ce problème entre les deux élèves, juste comme une affaire d’enfants d’autant plus que Justin l’appelait papa.

Roger Narcisse a avoué être tombé de sa chaise lorsqu’il a appris que l’élève avait porté plainte en justice contre la police pour sévices corporels. « Le procureur m’a dit d’auditionner l’élève et les policiers et de lui envoyer le dossier. Moi, j’ai été étonné de voir Justin venir à la police avec du sparadrap collé sur le visage. Lorsque je le lui ai fait enlever, j’ai constaté qu’il n’avait pas de blessure. Alors je me suis dit que cet enfant veut me créer des problèmes ».

A la barre, l’officier a déclaré n’avoir jamais donné son numéro de téléphone à Mlle Ami Zongo qui avait « un oncle au secrétariat du directeur régional de la police ».

A son tour, le policier Bélibi Nébié ne reconnaît pas les faits qu’on lui reproche. C’est bien lui qui, sur ordre de son supérieur, a fait entrer Justin au violon où il devait attendre pour être par la suite entendu par l’officier Kaboré. Ce jour-là, le policier a dû pousser l’élève afin qu’il entre au violon. Et c’est dans ce mouvement que sa bouche aurait heurté les barres de fer de l’entrée.

Sur ces entrefaites, les avocats de l’accusation, donc la partie civile, ont noté que le policier Nébié, en mettant Justin au violon sans faire la mention, a exécuté un ordre illégal.

Puis Bélibi Nébié raconte : « Le 18 janvier 2011, l’officier m’appelle et me dit que le procureur dit que j’ai frappé Justin. Mais c’est une seule fois que j’ai eu affaire à cet élève, le 17 janvier, et ce jour-là je l’ai même supplié d’entrer au violon. Je n’ai pas porté un coup à Justin. Je l’ai juste poussé ». Pourtant, lors de la rencontre avec le parquet, le policier a déclaré que « le procureur du Faso m’a dit que Justin est venu avec la bouche enflée ».

« Ce n’était pas un petit gifle hein »

Sans surprise, l’assistant de police Bèma Fayama a rejeté le chef d’accusation qui pèse sur lui. Il a soutenu que c’est seulement le 2 février 2011 qu’il a été réquisitionné pour faire partie de la mission devant aller chercher l’élève Justin Zongo au sein de son établissement. Le policier assure que lorsqu’ils sont arrivés au lycée, l’élève a commencé à se plaindre et à menacer. « Comme force doit rester à la loi, alors j’ai voulu mettre de l’ordre et je l’ai giflé ».

A la question de savoir si la gifle a fait tomber l’élève, l’accusé a répondu : « Monsieur le président, j’ai 28 ans et Justin 24, nous sommes de la même génération, donc ma gifle ne peut pas le faire tomber ». Puis Fayama a poursuivi : « à 16h, Justin est venu avec du sparadrap collé sur le visage. Je ne sais d’où ça vient. On m’a dit qu’il s’est plaint à la justice d’avoir été giflé par un policier. Mais je me suis tu car dans notre corps quand un policier est en faute, il peut monter 48 à 72 heures de garde sans descendre. C’est plus tard que les anciens m’ont conseillé de me dénoncer. Je n’ai que deux ans de service. C’est sans doute un manque d’expérience ».

Après une suspension de l’audience pour une durée d’une heure, le procès a repris à 16h avec l’audition des témoins. Cela a débuté avec la principale concernée par l’affaire, l’élève Ami Zongo, celle avec qui Justin a eu une altercation. Son audition a duré une heure. Elle a expliqué comment Justin lui avait administré une paire de gifles et un coup de tête le 16 décembre 2010. Et a justifié sa plainte à la police par le fait que son établissement ne parvenait pas à régler efficacement le problème entre elle et Justin. A la police, on a collé une amende de 6 000 FCFA à Justin ainsi que le remboursement des frais de pharmacie d’Ami Zongo. Elle a avoué n’avoir pas eu un certificat médical.

Détail important, Ami a affirmé devant la Cour que « Justin a répondu à la première convocation le 21 décembre. C’est seulement après qu’il ne répondait plus. Alors l’officier Kaboré m’a donné son numéro et m’a dit de l’appeler quand Justin sera de retour au lycée ». Elle a par contre soutenu n’avoir pas un parent au commissariat de police.

Il faut souligner qu’Ami n’a pu prendre part à l’examen du BEPC car n’ayant pas pu terminer l’année scolaire.

Lorsque le témoin Sylvain Bouda, 20 ans élève en 3e, est venu à la barre, il a d’abord prévenu qu’il ne s’exprimait pas bien en français. Et on en a rapidement eu la preuve lorsqu’il a déclaré que « quand Justin est revenu de la police, son bouche était collé avec sparadrap ». Il était là dans la cour de l’établissement lorsque Justin a été interpellé par la police. A la question de savoir comment est-ce qu’il a trouvé la gifle, il a assuré : « Ce n’était pas un petit gifle hein ! Quand on l’a giflé, Justin a tourné sur lui-même » à cause de la force de la gifle. Sylvain a été un véritable témoin à charge contre la police.

Idem pour le témoin Kiswensida Yaméogo, 21 ans, élève en classe de 3e. Il s’est dit choqué du traitement subi par Justin au sein même du lycée par les policiers. Il soutient que Justin est revenu avec un masque (cache-nez) avec lequel il protégeait sa blessure.

Il était 20 heures lorsque nous avons quitté le palais pour rédiger cet article. Mais l’audition de témoins s’est poursuivi jusqu’à tard dans la nuit. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.

San Evariste Barro, H. Marie Ouédraogo & Hyacinthe Sanou


Affaire Justin Zongo : « Ce n’est pas un show à la maison du Peuple » (Me Moumouni Kopiho, avocat de la défense)

Une fois la désignation, par tirage au sort des jurés, faite, c’était au tour des témoins, policiers, civils et élèves d’être appelés à la barre avant d’être conduits dans une salle d’où ils ne pourront pas suivre les débats. Sur la vingtaine de personnes concernées, quelques-unes manquaient à l’appel. Ce qui n’est pas passé inaperçu.

C’est d’ailleurs sans ambages que Me Moumouni Kopiho, l’un des trois avocats constitués pour assurer la défense des prévenus, s’est adressé à la Cour. Il s’est dit préoccupé par ces absences non excusées, en l’occurrence celle de Marcel Kaboré, colocataire et ami de la victime qui, pis est, est un témoin capital dans cette affaire. En effet, quelle valeur accorder à son témoignage si d’aventure il se présente pendant les débats et surtout s’il entend tout ce qui aura été dit avant de livrer sa version des faits…

Le jeune homme, a expliqué le procureur Honorine Medah, aurait évoqué des problèmes de déplacement, résolus grâce à un coup de pouce de la gendarmerie. « Il était là ce matin et a même accordé des interviews à la presse », a déclaré la représentante du parquet, pour qui la « disparition » du précieux témoin ne s’explique pas.

Pour le retrouver, une suspension de quelques minutes a été observée. A la reprise, toujours pas de trace de Marcel. A l’instar des autres absents non excusés, il est déclaré non comparant. S’il se présente durant les débats, son témoignage aura valeur de simple renseignement.

Autre exception soulevée par la défense, la remise en cause de la constitution de partie civile : pour maître Kopiho, il s’agit de savoir si ceux qui se réclament de la partie civile, représentée par un collectif de 10 avocats, ont bien qualité pour agir ; pour lui, la loi doit être appliquée dans toute sa rigueur car « nous ne sommes pas là pour un show. Nous ne sommes pas à la maison du Peuple ».

Des arguments battus en brèche par les intéressés qui, à leur tour, n’ont pas manqué d’invoquer l’irrecevabilité de la constitution de leurs confrères de la défense.

C’est sur ces entrefaites, et alors que le président Ouarayo Dofini était sur le point de demander au greffier la lecture de l’arrêt de renvoi, après avoir confirmé la légitimité des uns et des autres, que le témoin tant attendu a fait son entrée dans la salle : se frayant difficilement un chemin dans la foule compacte, Marcel Kaboré est arrivé in extremis à la barre des témoins.

Et malgré les protestations de la défense, qui souhaitait le voir déclaré non comparaissant, le président lui a demandé de rejoindre les autres témoins dans la salle prévue pour eux.

Sur ce, les débats proprement dits ont commencé avec la lecture de l’arrêt de renvoi.

H. Marie Ouédraogo


L’ambiance des premières heures du procès

Eléments de la brigade d’intervention postés à plusieurs endroits à quelques encablures du Tribunal de grande instance (TGI), situé sur l’avenue Kwamé-N’Krumah, parking bondé malgré la pluie matinale, la cour du Palais de justice pleine de gens, …. Tel était le décor ce lundi 22 août 2011 à l’ouverture du procès de l’affaire Justin Zongo. Le hall de la salle d’audiences étant déjà bourré à craquer sous le coup de 9h, les Gardes de sécurité pénitentiaire (GSP) postés là décident de fermer les grilles, refusant ainsi l’accès à des dizaines de personnes qui se retrouvent bloquées devant le Palais. Les protestations fusent. Parmi les « refoulés », de braves justiciables qui ne sont pas venus pour le procès mais pour leur propre dossier : « J’ai rendez-vous avec le substitut à 9h », s’écrie une dame. Il faut donc trouver une solution. Une grille est entrouverte, mais il faut montrer patte blanche pour entrer (NDLR : présenter un document justifiant son désir d’accéder aux locaux du Tribunal).

La bataille de la porte

Devant la salle d’audiences n°1, dont toutes les places assises sont déjà occupées, des retardataires patientent en rangs pendant que l’audience d’ouverture du procès a débuté. Au compte gouttes, ils pénètrent dans la salle sous la supervision de 5 GSP qui gardent la porte d’entrée. Dans la foule de mécontents, les commentaires ne manquent pas : « Djou là, on veut suivre là ! » ; « Une audience publique se déroule portes ouvertes. C’est une règle de droit ! » ; « Où sont passés les baffles que nous avait promis le ministre ? » ; …

9h50. L’impatience prend le dessus dans les rangs. Les lignes sont brisées et tout le monde se groupe devant l’entrée de la salle d’audiences. C’est parti pour des bousculades.

10h03. Ayant du mal à repousser la foule, les GSP tentent de refermer le battant entrouvert. Les « assaillants » réussissent à s’interposer et à forcer le passage. Une vague humaine déferle alors dans la salle.

10h06. A l’aide de matraques, les Gardes réussissent à reprendre le dessus et à fermer la porte. Le hall redevient quelque peu calme.

10h10. Profitant de la fin de l’audience d’ouverture, le ministre de la Justice, de la Promotion des droits humains, garde des Sceaux, Jérôme Traoré vient à la rencontre des « occupants » du hall : « Calmez-vous, si les gens se disciplinent, on n’aura même pas besoin de maintien d’ordre. Tout sera mis en œuvre pour que tout le monde puisse suivre le procès dans des conditions sereines », assure-t-il. Des applaudissements saluent ses propos. A l’en croire, l’écoute n’était pas bonne avec les baffles prévus, c’est la raison pour laquelle ils s’en sont finalement passés.


Mais où est donc passé Marcel ?

Cette pause avant le procès est l’occasion pour les nombreux journalistes présents de recueillir les impressions des avocats des différentes parties. On croirait entendre les traditionnels propos avant-match des entraîneurs de football. La confiance est visible de part et d’autre, chacun pensant avoir les éléments nécessaires pour gagner.

10h56. Le procès débute. Impossible de se frayer un passage à l’arrière de la salle tant la foule, qui y est arrêtée, est compacte. A l’avant, pas question de quitter ne serait-ce qu’un instant sa place assise sous peine d’apprendre la dure loi qui dit que « qui va à la chasse perd sa place ». Idem dans la salle réservée aux hommes de média, située au-dessus de la porte d’entrée et pleine comme un œuf. Pendant le procès, le juge doit demander plusieurs fois le silence. « Djou là, micro ! On n’entend pas ! » entend-on dès qu’un intervenant oublie de se servir du micro.

11h27. L’audience est suspendue parce qu’un « témoin capital », en l’occurrence P. Marcel Kaboré, manque à l’appel. « Marcèlé, fo bé yè ? (NDLR : Marcel, tu es où ? en langue nationale mooré) », crie quelqu’un pendant que la partie civile s’affaire à retrouver le « disparu » en demandant à l’assistance si quelqu’un aurait de ses nouvelles. Ce dernier a pourtant reçu son transport pour venir à Ouagadougou.

12h00. Le procès reprend sans que Marcel n’ait été retrouvé.

12h22. Pendant que les différentes parties sont en train de soulever des exceptions de procédures, le public pousse soudain un « Il est là ! » suivi d’applaudissements. Marcel Kaboré, documents en mains, vêtu d’une chemise pagne et d’un panta-culotte (pantalon qui s’arrête au niveau du genou) blanc, se fraie difficilement un passage jusqu’à la barre. « Fo da bé yè ? (tu étais où ?) ». Après la vérification de son identité et un débat entre les avocats des différentes parties, Marcel est conduit à la pièce réservée aux témoins. Il sort de la salle d’audiences, précédé de l’Huissier de justice. « Faut pas il va disparaître encore dèh ! » déclare quelqu’un. Commence alors la lecture de l’arrêt de renvoi pendant que, sous la direction du procureur du Faso, Placide Nikièma, transformé pour la circonstance en technicien, des enceintes acoustiques sont installés dans le hall. L’espace devient calme, le public suivant le procès, assis sur des bancs. Les grilles sont entrouvertes. Le procès suit alors son cours normal, ponctué cependant d’applaudissements et de huées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la salle d’audiences.


Jugement de l’affaire Justin Zongo : Koudougou tend l’oreille

Hier lundi a débuté à Ouagadougou le procès des trois policiers soupçonnés de coups et blessures ayant entraîné la mort de Justin Zongo. Cette mort avait, on s’en souvient, mis le monde scolaire et universitaire dans la rue et occasionné une crise des plus violentes dans tout le pays. Hier, alors que s’ouvrait le procès, à Koudougou et à Ralo, village natal de Justin Zongo, tout était calme et les citoyens, maintenus d’abord dans leurs maisons par une pluie matinale, ont vaqué plus tard à leurs occupations, même si dans bien de causeries on épiloguait sur ce procès.

Hasard de calendrier, programmation à dessein, ou caprice ironique du temps ? Elle est en tout cas insolite, la similitude de ces deux dates. 22 février 2011, 22 août 2011. La première fut la sortie bruyante des scolaires de Koudougou pour réclamer justice pour un des leurs, Justin Zongo, mort par suites, selon leur conviction, de sévisses policières. Cette sortie, sévèrement réprimée, a occasionné six autres morts, une kyrielle de manifestations à travers tout le pays, des dégâts matériels importants et l’installation d’une crise qui a emporté bien des têtes dont le gouverneur du Centre-Ouest, Baworo Seydou Sanou, et même le gouvernement de Tertius Zongo. La 2e, hier donc, est le début du procès des présumés coupables de cette bastonnade policière, trois au total, et dont la rue n’a cessé d’exiger le scalp. Koudougou, la ville d’où est partie la contestation, s’est réveillée ce lundi 22 août sous une forte pluie. Ce fut le cas aussi à Ouagadougou, où se tient le procès, et à Ralo, village natal de Justin Zongo, situé à 20 km de Koudougou et relevant de la commune de Poa. Nous y avons fait un tour hier. Cette pluie pourra-t-elle être le présage d’un bon déroulement du procès à même de garantir le droit, le vrai, comme le veut toute la nation, surtout la frange jeune ? On l’espère. En tout cas, à Koudougou, on tend l’oreille ainsi qu’à Ralo où nous étions à partir de 11h30, dans l’espoir de nous entretenir avec le géniteur de Justin, Nagoukonba Zongo, chef coutumier du patelin.

La petite voie qui mène à la cour du vieux Zongo est rétrécie par le mil qui est à une hauteur satisfaisante pour cette période de l’année. Devant la cour, quelques enfants et deux femmes qui nous saluent respectueusement. Nous avions à peine mis le pied à terre qu’arrive sur une bicyclette Emile Zongo, frère aîné de Justin. Après les salamalecs d’usage et le motif de notre visite, il nous informe que son père est parti à Ouagadougou la veille, soit le dimanche 21 août, pour suivre le procès. "Nous aurions dû y penser plus tôt". Il a refusé de se prononcer sur le sujet, estimant qu’en tant qu’enfant il n’avait pas son mot à dire dans cette affaire. Cependant, il a indiqué que c’est lui qui a été au chevet de Justin jusqu’à sa mort et qui s’est chargé de ramener son corps à Ralo, où il est enterré, juste à 20 mètres de la concession. N’ayant pas grand-chose à nous mettre sur le calepin, nous prîmes néanmoins quelques photos avant de redémarrer. Direction Koudougou. Nous fîmes une escale au collège Gesta-Kaboré, où fréquentait Justin, mais elle a été tout aussi infructueuse. Portes closes et aucune âme qui vive.

Autour de 13h, nous avons tenté de joindre quelques acteurs qui sont intervenus dans cette affaire, mais sans grand succès. Il s’agit, entre autres, de Francis Nikièma, président de l’ANEB de Koudougou, et d’Ahmed Oualbéogo, président de l’Association des scolaires de Koudougou (ASK). Sûrement qu’ils se sont rendus, à l’instar de bien des élèves et des étudiants, à Ouagadougou pour suivre le procès. A l’heure donc où se déroule ce procès tant attendu et qui ne va pas manquer de passionner les débats, Koudougou, épicentre de la contestation et point de départ de la crise, tend l’oreille. Dans les conversations, on polémique sur le procès et ce qui en sortira. Une parodie de justice juste pour calmer les ardeurs ? C’est à exclure dans cette affaire, mettent en garde certains Koudougoulais. Du reste, comme se plaisaient à le répéter les élèves et étudiants, l’état de veille ne cessera que si justice, la vraie, est rendue au désormais ‘’supplicié’’ du commissariat de police de Koudougou et aux autres victimes.

 

Cyrille Zoma (L’Observateur Paalga)

 

 

BURKINA FASO : Patriotisme, où es-tu ?

Les Burkinabè aiment-ils réellement leur pays ? Ce n’est pas de la provocation. Cette question est née dans mon esprit, en observant le comportement de certains compatriotes. Pendant certaines cérémonies, nos frères d’autres pays entonnent leur hymne national avec plus de conviction et de sincérité que nous. De nombreux Burkinabè poursuivent leur petit bonhomme de chemin lors de la montée ou de la descente des couleurs nationales. Nombreux de mes compatriotes disent "Pays des Hommes intègres" avec dérision et ironie. On crache en pleine circulation ; on augmente les décibels de son instrument de musique sans égard pour les voisins ; on jette les ordures n’importe où et n’importe comment ; chacun est dans son chacun.

Les symboles de l’Etat burkinabè sont systématiquement vandalisés quand il y a une grogne sociale. Chacun de nous, dans son comportement quotidien, peut déceler que l’intérêt, le sentiment et la fierté d’appartenir au Burkina Faso sont en train de fuir à grands pas. Et je me demande : patriotisme, où es-tu ? Qu’est devenue "la patrie ou la mort, nous vaincrons" ? Qu’on se comprenne : j’entends par patriotisme la fierté d’appartenir à un pays, le besoin de célébrer cette appartenance en respectant et en faisant respecter ses lois, ses règles, ses symboles et en défendant ses valeurs partout où on se trouve et où besoin est. Je ne parle donc pas d’un patriotisme à consonance naziste.

Cela précisé, l’absence de ce patriotisme ne se constate pas seulement à travers les comportements inciviques. Il y a aussi cette catégorie de Burkinabè qui me découragent et me font honte. Il s’agit de ceux qui croient et pensent que le pays leur appartient. Ces gens qui ne se gênent pas pour dépouiller notre patrie de ses maigres ressources à travers des vols, détournements, etc. Je parle aussi de ces Burkinabè qui, sur le plan politique, prononcent des discours et posent des actes qui sont de gros freins à l’avancée démocratique de notre pays. Je parle de ces hommes et femmes qui s’accaparent tous les marchés, les projets et toutes les richesses du pays pour satisfaire leurs besoins égoïstes et futiles, comme s’ils étaient les seuls sur une île déserte, alors que la masse n’arrive pas à se procurer l’essentiel. Ces gens-là sont-ils dignes du nom Burkinabè ?

En tout cas, ils ont réussi à entraîner le reste de la population dans leur mépris pour le pays. Eh oui, c’est de l’exclusion que naît la haine. Il ne faut pas s’étonner que ces innombrables personnes qui tirent le diable par la queue en regardant la minorité rouler dans de grosses "caisses" et faire pousser des "buildings", en viennent un jour à exprimer leur ras-le-bol. Il faut qu’on mette un frein à cela. Il faut que le Burkinabè cesse de réfléchir en tant que membre d’un groupuscule. Il ne faut plus qu’il pose ses actes en se demandant si cela va profiter à lui-même, à sa religion, à son club, à sa famille, à son réseau ou à une entité restreinte à laquelle il appartient. Le Burkinabè doit s’épanouir, certes, mais en pensant et en agissant pour l’intérêt général du Burkina. C’est cela qui empêchera les crises, les grèves, les mutineries, les coups d’Etat, les génocides, les guerres et autres atrocités créées par les différences.

Je reconnais que des Burkinabè, et ils sont nombreux, se sacrifient chaque jour pour le pays. Il y a des douaniers pauvres dans ce pays parce qu’ils refusent le gain facile et la corruption. Des Burkinabè à l’étranger font tout leur possible pour que l’argent entre dans leur pays natal. Dans l’Administration et dans toutes les couches sociales de notre pays, des "Hommes intègres", il y en a. Dans nos campagnes, nos frères, sœurs et parents ont toujours ancré dans leur vécu les valeurs d’intégrité et de solidarité qui ont fait la renommée de notre pays. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut que la justice sanctionne qui de droit et que nos dirigeants montrent le bon exemple à suivre. Il sera alors plus facile d’apprendre à aimer notre pays à l’école, dans nos familles et dans nos comportements de tous les jours. Les jeunes apprendront alors à croire en leur pays car leur fierté d’appartenir au Burkina sera ravivée. Réussir cela est largement plus durable et efficace que des tonnes de gaz lacrymogènes, de matraques, d’armes à feu qu’on acquiert à coût de milliards. Ensemble, réapprenons à aimer le Burkina Faso, le "pays des Hommes intègres".

 

Sidzabda (Le Pays)


 

Province de la Bougouriba : Kounsoa Kambiré, l’aveugle aux 1 000 métiers

 

Kounsoa Kambiré, aveugle depuis son enfance à Ségré, village situé à 5 km de Diébougou dans la province de la Bougouriba, force l’admiration. Agé de 35 ans et père de famille, il arrive de lui-même, à cultiver le mil, le maïs, le haricot, les poids de terre et l’arachide. Zoum sur cet aveugle très combatif, qui est également balfoniste, vannier et éleveur.

Il faut le voir à l’œuvre pour y croire ! le samedi 23 juillet 2011 aux environs de 8 heures à Ségré dans la Bougouriba, Kounsoa Kambiré, est en pleins traveaux champêtres. Il laboure seul son champ de petit mil, à l’aide d’une daba. Avec dextérité, il avait déjà désherbé une partie de son champ, laissant derrière lui, des rangées bien rayonnantes de plants de petit mil. En l’observant à l’œuvre à distance, tout portait donc à croire de loin, qu’il s’agit d’un agriculteur ordinaire. Mais une fois de près on se rend compte que c’est un aveugle. Selon sa mère, Wèrbar Kambiré, « Kounsoa est né bien portant. C’est à l’âge de quatre ans qu’il a été atteint de variole, ce qui l’a rendu aveugle ». Malgré tout, il dit lui-même avoir compris très tôt que cela n’était pas une fatalité.

Comme pour la plupart de ses camarades d’enfance, il a donc fait de l’agriculture, son activité principale. « Chez nous, on apprend à cultiver dans les champs d’arachide. Donc, quand on amenait les enfants dans les champs, je les suivais. C’est ainsi que j’ai commencé à cultiver l’arachide. Après, j’ai commencé à me débrouiller avec la culture du mil sur des terrains nus. Je préparais les champs pour que les gens puissent y semer du mil. Après les semis, je laboure moi-même. J’ai progressivement associé à la culture du mil et des arachides, les autres spéculations comme le maïs, le haricot et le riz. Présentement, je cultive toutes les spéculations comme les autres agriculteurs de chez nous », explique-t-il. Si tel est le cas, il lui faut une capacité singulière pour distinguer l’herbe des différents plants qu’il cultive.

A ce propos, il affirme procéder par le toucher de la main gauche. « Je cultivais sur les terrains nus avec la main droite et je tâtais avec la main gauche pour voir s’il y a de l’herbe. Après, j’ai essayé de différencier l’herbe et les plantes. C’est par ce procédé que je suis arrivé à distinguer l’herbe et le mil, l’herbe et le haricot, l’herbe et le maïs, l’herbe et les arachides, l’herbe et le riz et ainsi de suite », confie-t-il. Kounsoa Kambiré travaille dans son champ, sans l’aide de quelqu’un. Seulement, il reconnaît qu’il ne peut pas semer, étant donné qu’il faut respecter les lignes. La tâche de semer revient à sa mère et son épouse. Né en 1976, M. Kambiré est marié depuis 2004 et est actuellement père de deux enfants, une fille de 5 ans et un garçon d’un an. L’aveugle aux 1000 metiers se débrouille bien.

« Comme dans tout champ familial, je travaille avec ma mère et mon épouse. Grâce au fruit de ce travail, je nourris ma femme, mes deux enfants, ma mère, la femme de mon défunt frère et ses deux enfants », précise-t-il.

 

 

 

Un véritable génie

 

Au-delà de son activité principale qu’est l’agriculture, Kounsoa Kambiré s’est essayé à plusieurs autres métiers qui lui ont plus ou moins réussi. De ceux-là, il y a l’élevage de la volaille. Selon ses explications, c’est avec son mil qu’il nourrit ses poussins. Mais en saison sèche, dit-il, « je demande aux gens de me trouver les points de termites et chaque matin, avec les excrétas de bœufs et les tiges de maïs, j’utilise un canari pour récolter les termites afin de nourrir les poussins ». Il dit avoir reçu par la suite un financement de l’Alliance chrétienne pour la coopération économique et le développement social (ACCEDES) pour accroître son élevage. Mais la faiblesse de la fréquence du passage des agents vétérinaires pour leur vaccination a fait que cette activité n’a pu atteindre les espoirs escomptés : les poulets sont morts et il ne dispose aujourd’hui que de deux poules et quelques poussins. Si Kounsoa Kambiré s’essaie également à l’élevage des porcs, il a fait du tissage de matériels divers, sa principale source de devises.

Il déclare avoir appris en 2002, la confection de chaises et de lits-picots tissés avec l’Association burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (ABPAM). De plus, il a appris à tisser les tapis et les hamacs avec l’Action sur le handicap et le développement (ADD). Selon Joseph Palm, président de l’Association des aveugles et malvoyants (AAMV) et vice-président de la coordination des associations des personnes handicapées de la Bougouriba, Kounsoa est un génie en la matière. Il explique qu’avec ADD, l’association qu’il dirige, Kounsoa a reçu un fonds pour le tissage de lits-picots et de chaises. « Il était parmi les 10 membres que nous avons sélectionnés en 2002 pour l’apprentissage. Et pour la petite histoire, il a été le meilleur et le plus rapide. Actuellement, c’est nous, c’est-à-dire moi-même, lui et une autre personne, qui avons pu suivre la formation jusqu’au bout », raconte-t-il.

Ce talent s’est aussi exprimé par une initiative qu’il a lui-même développée pour le tissage des petits tabourets. Il a acquis ce savoir-faire en s’inspirant d’un cas où les fils du tabouret étaient coupés. Actuellement, soutient Kounsoa Kambiré, « je reçois personnellement des commandes que je livre en main propre. Mais parfois, si l’ABPAM a des commandes, on nous fait appel et nous partons travailler au siège à Diébougou ». Kounsoa Kambiré a appris aussi à jouer du balafon. C’est même un « balafoniste hors pair » que l’on rencontre lors des manifestations populaires et réjouissances dans le village.

Des frustrations malgré tout

Son épouse Yelfabéta Kpoda, affirme qu’ils sont mariés depuis 7 ans et explique qu’avant cette étape, elle a beaucoup réfléchi. « Je me suis dit equ’il est certes aveugle, mais c’est un homme comme tous les autres ». Comme elle, le grand-père maternel de l’aveugle, Panhinwin Dabiré, révèle que depuis qu’il est né, il n’a jamais eu de problème entre lui et les gens du village, avant d’ajouter que « si ce n’est pas lui, on n’a jamais vu un aveugle qui sait cultiver et qui mène plusieurs autres activités ». Grâce aux séances d’apprentissage qu’il a eues avec son association, il marche avec la canne et arrive à faire la navette entre Ségré, son village, et Diébougou (distant de 5 km), où se trouve le siège de l’AAMV, sans l’aide de quelqu’un.

Bien qu’il ne considère pas son handicap comme une fatalité, Kounsoa Kambiré admet qu’être aveugle constitue un problème. « Le handicap limite mes actions et m’empêche de m’épanouir comme tout le monde », déplore-t-il. En effet, souligne-t-il, « les gens bien portants n’ont généralement pas accès aux financements, à plus forte raison les aveugles à qui on demande des garanties avant de leur prêter de l’argent ». Il a déjà, à plusieurs reprises, vainement approché des institutions financières pour bénéficier de prêts afin de mieux organiser son activité de tissage de lits-picots, chaises, tabourets, hamacs et tapis. Son objectif c’est d’avoir suffisamment de ressources à même de produire en continu pour revendre au lieu d’attendre les commandes qui se font rares. Avec lui, se pose également la question de l’accès à la terre. « Ici à Ségré, je suis chez mes oncles maternels. On m’a donné la terre pour cultiver. Et comme je ne vois pas, je ne peux que cultiver aux alentours des concessions. Parfois, mes cousins et oncles me donnent des portions de terre et l’année qui suit, ils peuvent venir retirer leur terrain », raconte-t-il avec tristesse.

Jean-Marie TOE (jmt16j@yahoo.fr)


« J’ai été répudiée avec la grossesse de Kounsoa »

Wèrbar Kambiré, la mère de Kounsoa, était mariée à Moutory, un village situé à 7 km du sien, Ségré. Au décès de son mari, elle a été donnée en mariage au frère de son défunt mari, par le biais du lévirat. Celui-ci l’enceinte avant de la répudier. Cette grossesse est celle qui a engendré Kounsoa Kambiré. « J’étais obligée de retourner chez mes parents avec la grossesse. C’est donc pourquoi, il est né dans sa famille maternelle », explique-t-elle. C’est pourquoi elle a donné le nom « Kounsoa » à son fils, ce qui veut dire « C’est par la faute de la mort ». Depuis qu’il est devenu aveugle, poursuit-elle, il n’avait jamais quitté Ségré jusqu’à ses 26 ans. A entendre Joseph Palm, le président de AAMV, c’est lors de leurs sorties de sensibilisation que l’Association l’a découvert et lui a conseillé d’en être membre. De nos jours, Kounsoa Kambiré occupe le poste de trésorier au sein du bureau.


 

 

 

 

JMT (Sidwaya)

En 2010, les échanges commerciaux sino-africains atteindront de nouveau 100 milliards de dollars

Les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique qui avaient connu un recul en 2009 en raison de la crise économique mondiale sont repartis à la hausse cette année et devraient à nouveau atteindre les 100 milliards d'euros.

La barre historique des 100 milliards de dollars d'échanges entre la Chine et l'Afrique avait été atteinte en 2008 à 106 milliards de dollars. En 2009, en raison de la crise mondiale, ils avaient reculé à 91 milliards de dollars.

Cette année marque la reprise, et le commerce entre les deux partenaires a progressé de 65% au premier semestre et devrait rejoindre le record de 2008. 2009 n'aura donc été qu'une péripétie dans la tendance à l'augmentation soutenue du commerce entre la Chine et l'Afrique.

Quasi inexistants en 1956 avec 12 millions de dollars d'échanges, le commerce a atteint les 10 milliards de dollars en l'an 2000. Depuis cette date il a encore été multiplié par dix augmentant au rythme de 30% par an. C'est en 2005 que la Chine a dépassé l'Allemagne pour devenir le premier fournisseur du continent. Mais les échanges demeurent déséquilibrés la Chine exporte des biens de consommation et l'Afrique fournit des matières premières énergétiques et agricoles.

Les Chinois en Afrique

La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de l’Afrique. L'investissement direct vers les pays africains a atteint 1,44 milliards de dollars en 2009 et la présence chinoise, économique et humaine, sur le continent africain est en constante augmentation. Découvrez, grâce à notre carte interactive, où se concentrent ces investissements et dans quels secteurs.

 

 Allez à cet url pour apprécier  une application donnant des statistiques sur la question : http://www.rfi.fr/afrique/20101026-chinois-afrique

Chronologie des indépendances africaines

 

Le 15 juillet 1960 à Paris, le Premier ministre gabonais Léon Mba (g) et son homologue français Michel Debré signent un accord sur l'indépendance du Gabon. AFP


En 1847, les colons afro-américains proclament l'indépendance du Liberia. Mais c'est dans la deuxième moitié du siècle suivant que les colonies européennes accèdent à la souveraineté, avec une vague très importante en 1960, en particulier pour 14 territoires français d'Afrique subsaharienne et de l'Océan Indien. Les colonies portugaises n'accèderont à la souveraineté qu'en 1974 et 1975. 


26 juillet 1847 : LIBERIA

28 février 1922 : EGYPTE

24 décembre 1951 : LIBYE

1 janvier 1956 : SOUDAN

2 mars 1956 : MAROC

20 mars 1956 : TUNISIE

6 mars 1957 : GHANA

2 octobre 1958 : GUINEE

1 janvier 1960 : CAMEROUN

27 avril 1960 :TOGO

26 juin 1960 : MADAGASCAR

30 juin 1960 : RD CONGO

1 juillet 1960 : SOMALIE

1 août 1960 : BENIN

3 août 1960 : NIGER

5 août 1960 : BURKINA FASO

7 août 1960 : COTE D'IVOIRE

11 août 1960 : TCHAD

13 août 1960 : CENTRAFRIQUE

15 août 1960 : CONGO

17 août 1960 : GABON

20 août 1960 : SENEGAL

22 septembre 1960 : MALI

1er octobre 1960 : NIGERIA

28 novembre 1960 : MAURITANIE

27 avril 1961 : SIERRA LEONE

31 mai 1961 : AFRIQUE DU SUD

1 juillet 1962 : RWANDA

1 juillet 1962 :BURUNDI

3 juillet 1962 : ALGERIE

9 octobre 1962 : OUGANDA

12 décembre 1963 : KENYA

24 avril 1964 : TANZANIE  (Tanganyika 9 déc. 1961 – Zanzibar 10 déc. 1963)

6 juillet 1964 : MALAWI

24 octobre 1964 : ZAMBIE

18 février 1965 : GAMBIE

30 septembre 1966 : BOTSWANA

4 octobre 1966 : LESOTHO

12 mars 1968 : MAURICE

6 septembre 1968 : SWAZILAND

12 octobre 1968 : GUINEE EQUATORIALE

20 septembre 1974 : GUINEE-BISSAU

25 juin 1975 : MOZAMBIQUE

5 juillet 1975 : CAP-VERT

6 juillet 1975 : COMORES

12 juillet 1975 : SAO TOME ET PRINCIPE

11 novembre 1975 : ANGOLA

29 juin 1976 : SEYCHELLES

27 juin 1977 : DJIBOUTI

18 avril 1980 : ZIMBABWE

21 mars 1990 : NAMIBIE

24 mai 1993 : ERYTHREE 

 
 

Commentaires (21)

Arrétons d'exceller dans le bilan des humiliations subies

Par Alassane (non vérifié), le mar, 2010-12-14 17:22.

la plupart de nos États ont fêté en grande pompe cette année le cinquantenaire de leur accession à la souveraineté internationale, alors que l'heure devait être à la réflexion et à l'introspection. l'Afrique a souffert et continue de souffrir de l'exploitation de ressources par l'occident mais on ne peut pas passer toute notre existence à faire le .bilan des humiliations subies. notre continent est aujourd'hui à la traine parce que victime de l'irresponsabilité de ses dirigeants et du manque de formation de son opinion publique.

J'ai du mal à comprendre,

Par Anonyme (non vérifié), le mar, 2010-10-12 19:15.

J'ai du mal à comprendre, comment un "ancien" pays colonisateur, fêterait le "cinquantenaire des indépendances" des pays qu'il a colonisés... Est-ce parce que même ladite "indépendance" doit sa "genèse" au même pays, qui fut - et continue d'être - l'objet du scandale ?!
Moi, je dis : ces dates devraient nous renforcer dans la conviction de ne pas accorder ce privilège oh combien valorisant, et glorifiant... du pardon, à un pays, qui fut la raison de souffrances multiples, de millions d'africains, et qui continue d'en être l'instigateur (maintien de régimes anti-nationalistes; corruptions... ). Avant de pardonner, il faudrait qu'il y ait "manifeste d'indignation" de la part du colonisateur, sinon, lui pardonner, serait brader l'histoire, la mémoire, l'essence même des identitaires dignes, d'hier, et d'aujourd'hui... et de demain !
Salutations.

L'indépendance mais.

Par NanaB (non vérifié), le mar, 2010-10-12 13:03.

Il y a avait deux conditions assorties à ces indépendances octroyées aux colonies par la France. : 1. Vous pouvez accéder à l'indépendance mais en signant des accords d'adhésion à la Communauté avec la France. 2. Vous pouvez accéder à l'indépendance seule c'est-à-dire hors de la Communauté avec la France. La quasi-majorité a choisi la première voie : celle de rester dans la Communauté, tout en étant indépendant. Un seul, Sékou Touré, en Guinée Conakry a choisi la deuxième voie : car il flairait derrière la Communauté une manière de masquer une néo-colonisation!...mais il allait le payer très cher comme on le sait ; en tant que jeune état et sans soutien; il était isolé. Bref. Tout le monde sait cela mais, ce qu'on remarque c'est qu'en restant dans la Communauté, il ne pouvait que difficilement agir en indépendant. Les textes de la Communauté leur a imposé des Obligations et des droits auxquels ils sont astreints ; la Communauté vide leur souveraineté de tout son contenu. Le chef de l'exécutif français est président de la Communauté et la France y a une place prépondérante. Ils ne disposent ni d'économie propre, ni de monnaie; leur politique est contrôlé. Bref. Ils sont ligotés par les textes de la Communauté : la France s'enrichit de tous leurs produits, états africains sont saignés. Mais le pire c'est qu'ils ne dénoncent toujours pas ces accords d'adhésion de 1958 ré-aménagé en 1960 !En fait c'est aux populations africaines d'en exiger l'abrogation, maintenant. Les présidents d'aujourd'hui, 50 ans plus tard, ne sont pas les fondateurs qui étaient patriotes et nationalistes, des moments d'indépendance. C'est aux peuples africains d'agir en demandant un référendum pour faire annuler les dispositifs contraignants qui entravent leurs libertés et souveraineté. Et, tant que ces textes ne sont pas abolis, l'ancienne puissance continuera à saigner les états "indépendants avec conditions". On ne peut compter sur les présidents actuels, individualistes, égoïstes qui ne pensent qu'à leur situation personnelle et qui, pour la plupart, ont été désignés par la France et pour cause !
Donc, si les indépendances n'ont servi à rien, c'est qu'il y a des causes qui ont provoqués leurs effets : la spoliation et le dénuement des africains.

Ou est l'indépendance??

Par a sarkozy (non vérifié), le dim, 2010-08-15 23:41.

C'est ca l'indépendance?

fêter 50 ans des indépendances africaines

Par Anonyme Thaddé (non vérifié), le mar, 2010-07-06 18:59.

Les peuples africains ont droit de fêter la date anniversaire de leur libération de la colonisation occidentale. Mais quel sens a cette fête si les présidents africains continuent à aller "s'agenouiller" devant le président français, un signe de dépendance et de soumission. C'est une honte pour l'Afrique dite" indépendante".

Fêter 50 ans et faire le bilan

Par NanaB (non vérifié), le mar, 2010-10-12 15:08.

Vous dites c'est la "honte pour l'Afrique dite indépendante". Mais c'est la conséquence du référendum de 1958. Les Africains pouvaient prendre les indépendances sans condition. Mais, presque unanimement, (sauf la Guinée), ils ont adopté "l'indépendance dans la Communauté", c'est-à-dire en gardant les liens avec la France.Ce qui n'est pas pareil vu les effets.
A eux (les peuples africains) de dénoncer les accords qui les lient s'ils estiment que maintenant ils sont capables de décider seuls (indépendant) sans la mère Patrie. A savoir si ça peut se faire! Lâcher un gâteau pareil, ça va pas se faire tout seul. Il y a des spécialistes du Droit international pour aider à y voir clair.

anniversaires des indépendances

Par charly (non vérifié), le dim, 2010-06-27 15:36.

j'encourage tous les pays africains qui mobilisent l'ensemble de la population afin de célébrer les 50ans de l'indépendances; mais je penses que cette fête doit nous oblige à revoir les questions qui touchent l'homme directement, qu'elle soit un miroir nous montrant d'ou l'on vient et ou l'on va le présent démontre malheureusement que les pays africains ne dépendent pas d'eux même malgré les richesse potentielles que ces derniers peuvent avoir comme les élites politiques africains d'il y a 50ans ont demandés l'indépendance(politique)que ceux d'aujourd'hui à leur tour demandent l'indépendance économique.et faire en sorte que chaque citoyen ait l'accès à l'éducation à la santé et la nourriture. qu'ils établissent les objectifs qui seront pour le pays des missions à réaliser pendant une période donnée; ainsi, chaque année le pays pourra célébrer l'accomplissement de mission qu'ils se sont fixées.

réaction sur les indépendances en afrique

Par Anonyme boubecrine sidi (non vérifié), le jeu, 2010-06-10 16:26.

Voilà cinquante ans d'indépendance pour la majeur partie des pays en Afrique? Mais est-ce indépendance où main mise?

que dire de plus...

Par Libre penseur (non vérifié), le jeu, 2010-06-10 09:49.

Je pense que le propre des pays en voie de développement, et plus particulièrement les pays à ressources naturelles intéressantes pour les pays riches, est de ne jamais devenir des pays développés. S'ils le devenaient, les pays riches seraient alors obligés d'acheter des produits finis au lieu des matières premières et donc les prix ne seraient plus les mêmes. Les pays africains doivent pouvoir réussir a faire leur révolution industrielle. Encore faut il qu'ils puissent être libres car l'indépendance n'est pas synonyme de liberté. Peut être faudrait il revoir la démocratie a l'occidentale appliquée aux pays africains ou créer une démocratie a l'africaine (évidemment avec a la tête des états des hommes intègres et strictes)

Indépendance Afrique

Par Hamoye (non vérifié), le mer, 2010-06-09 15:05.

Ça serait bien de revoir et fixé des OBJECTIFS à atteindre d'ici les prochains 50 ans au lieu de célébrer. Des objectifs communs, sur l'éducation, la santé.....l'énergie(Avec les sources qui sont en place si se realise on pourra même alimenter EU, projet INGHA I et II, Solaire qui existe partout en Afrique, Nucléaire Niger sans citer le reste), que l'Afrique soit un lieu d'expérimentation des médicaments occidentaux ça rien recevoir en contre partie et autres .
Et surtout dire ça suffit au mensonge.... Je suis sure que l'Afrique peut se développer en lui même.

L'anniversaire des inépendance africaines.

Par Anonyme Oladapo Odumosu (non vérifié), le mer, 2010-06-09 02:14.

Que devons-nous célébrer ? Échec ?

L'anniversaire des inépendance africaines.

Par Anonyme Oladapo Odumosu (non vérifié), le mer, 2010-06-09 02:12.

J'ai essayé de comprendre pourquoi tous les pays de l'Afrique voudraient célébrer leurs cinquante ans de l'indépendance. Aucun d'eux n'a réussi à améliorer les vies des citoyens. Particulièrement en ce qui concerne mon pays, le Nigéria, nous avons bougé à reculons, au lieu d'en avant. Le gouvernement a réservé des millions de Naira pour les célébrations, quand la plupart de partie des citoyens n'a pas d'électricité, ou la sécurité, ou assez de nourriture.
Certes, les politiciens savent des choses que nous, les gens ordinaires ne sauront pas.
Que devons-nous célébrer ? Échec ?

Oladapo O., M.D. Avondale, AZ

50 ans d'hypocrisie pour l'Afrique

Par Kalonji (non vérifié), le mar, 2010-06-08 18:49.

Les faits exposés par le précédent correspondant mettent en spectacle l'"hypocrisie" de l'Afrique durant ces 50 ans. En effet, l'Afrique a notamment beau élaboré des textes constitutionnels limitant le mandat des dirigeants en imitant "les autres". A la différence des "autres", ils modifient sans gêne lesdits textes suprêmes, leur progéniture hérite le pouvoir en violation des normes établies. Je crois que face à cette ambiance, l'Afrique a un choix, disons deux: continuer avec l'hypocrisie ou imaginer un système de gestion rationnel qui soit propre à lui et qu'il pourra j'imagine, respecter.

Independance des Etats Africains

Par Anonyme (non vérifié), le lun, 2010-06-07 15:00.

Les Africains n'ont jamais été réellement indépendants. Les colons ont souvent mis en place des stratégies néo-colonialistes pour garder la main mise sur ces derniers Etats. Il serait bête de parler d'une recolonisation. Il faut plutôt parler de la vraie indépendance qui consistera aux élites africains de déceler les différents pièges des anciens colons sur le fonctionnement de leurs états et d'y travailler pour mettre fin. Tout cela doit se faire de manière assidue et progressive car, ces mêmes anciens colons savent pertinemment bien que sans les richesses naturelles de leurs anciennes colonies ; certaines de leurs entreprises par exemple sont vouees a la fermeture.

L´Ethiopier

Par Anonyme (non vérifié), le lun, 2010-06-07 01:18.

Et L´Éthiopie ? Qu´st ce qu´a fait l´Italie en Ethiopie ?

Un peu de reconnaissance vis a vis des dirigeants Africains

Par AnonymeMJ (non vérifié), le dim, 2010-06-06 21:25.

Il est certes vrai que la situation politico économique, et mm socio-culturel du continent reste déplorable. Mais l'on devrait pouvoir considérer aussi tous les efforts de nos dirigeants dans le domaine des infrastructures et des transports, secteur clé du développement. Il serait trop hatif de dire que ces 50ans d'indépendances n'ont rien apporté à l'Afrique quand on regarde l'aspect physique de l'Afrique d'hier celle d'aujourd'hui.

50 ans!

Par Dieu-Donné EWOUMI (non vérifié), le jeu, 2010-05-06 19:58.

50 ans n'a rien apporté à l'Afrique. Il faut que l'Afrique soit recolonisée, cette fois-ci par les Africains eux-mêmes. c'est ce que je pense.

je pense que apres 50 ans d

Par Anonyme (non vérifié), le mar, 2010-03-30 12:42.

Je pense qu'après 50 ans d'indépendance rien n'a vraiment changer en Afrique avec tjr les mêmes coups d'états. Des pouvoirs qui se suivrent du père au fils , avec des taux de scolarisation toujours en dessous de la moyenne, 50 ans après toujours de delestages je pense que le mieux serai d améliores le cadre de vie des africains que de dépenser des milliards de franc dans l'organisation d'un cinquantenaire

L'Afrique fait pitié dans le

Par Anonyme (non vérifié), le jeu, 2010-08-12 20:47.

Après l'esclavage et la colonisation, l'espérance des Indépendance n'a pas porté des fruits. Et les premiers responsables sont les Africains eux memes. Oui nous sommes les premiers responsables de l'échec , du gâchis et de la navigation à vue. Il nous faut aujourd'hui un projet, un rêve. Où allons nous? Comment briser le joug de l'injustice internationale au niveau économique? Comment scolariser tous les enfants Africains? N'attendons plus de Messie. Tous cherchent leurs intérêts il est temps que les Africains se lèvent.

Monsieur l'Anonyme,

Par NanaB (non vérifié), le mer, 2010-10-13 14:26.

Monsieur l'Anonyme, vous êtes trop pessimiste. Les onze pays africains d'Afrique francophone (AOF et AEF) ont eu la chance d'avoir accéder à l'indépendance sans verser le sang. Par contre ils n'ont pas pu se passer de la tutelle de la France, en tant que jeunes états sans expérience. C'était risquer l'errance et peut être pire, disparaitre. La France les a englobé dans la Communauté par adhésion (signature d'accords en même temps que l'octroi de la colonisation). Mais cette tutelle a un prix : un fonctionnement néo colonial. Ça le va plus. Après 50 ans, presque toutes les populations de l'Afrique sont mécontentes et désespèrent ; tout le monde sur ce continent partage le sentiment d'échec. Donc, maintenant, il faut changer de cap : vivre l'indépendance seuls (hors des liens contraignants avec l'ancienne puissance coloniale) afin de décider, gérer les choses en états libres réellement.

Ni Sarkozi ni Obama ne bâtira l' Afrique pour les Africains.

Par Anonyme Jano Mohinga (non vérifié), le lun, 2010-10-18 21:05.

Ils ont les "ADN" majoritaires de leurs ancêtres ex-esclavagistes ou ex-colons blancs. Sinon, qu'ils nous prouvent le contraire en annulant, par exemple, toutes les dettes archaïques et interminables du 20è siècle, et surtout, que l'UE rende aux Africains les MILLIARDS de DOLLARS américains spoliés par nos dirigeants: Mobutu, Bokassa 1er, Moussa Traoré...Et ce n'est ni Sarkozy ni Obama qui pourra les réclamer pour les Africains : YES, WE CAN! OUI, nous le pouvons! En outre, la présidence à vie, quelle honte?

 

Rue89 a traduit l'acte du bureau du procureur de Manhattan demandant l'abandon des poursuites pénales contre DSK.

Inculpation No. 02526/2011.

Au nom du peuple, l'Etat de New York demande l'abandon de l'inculpation de l'accusé, telle qu'elle est désignée ci-dessus, pour agression sexuelle sur la plaignante dans un hôtel du centre de Manhattan, le 14 mai 2011.

La nature des accusations exige que l'on soit en mesure de prouver avec certitude que l'accusé a engagé un acte sexuel avec la plaignante sous la contrainte, et sans son consentement. Après enquête approfondie, il apparaît que la preuve de deux éléments essentiels – l'usage de la force et l'absence de consentement – ne peut reposer que sur le témoignage de la plaignante lors d'un procès.

Les preuves physiques, scientifiques et d'autres natures indiquent que l'accusé a engagé un acte sexuel précipité avec la plaignante, mais elles ne permettent pas de dire si l'acte a eu lieu sous contrainte et sans consentement. Mis à part la plaignante et l'accusé, il n'y a pas d'autre témoin de l'incident.

Pour que le jury déclare l'accusé coupable, il est donc nécessaire qu'il soit convaincu, au delà de tout doute raisonnable, que la plaignante est digne de foi. L'affaire dépend en effet entièrement de son témoignage.

Au moment de l'inculpation, toutes les preuves disponibles nous ont laissé penser que la plaignante était fiable. Mais d'autres éléments recueillis durant l'investigation ont gravement remis en cause sa fiabilité dans cette affaire. Que des individus aient menti dans le passé ou commis des actes criminels ne fait pas nécessairement d'eux des gens indignes de notre confiance et cela ne nous empêche pas de les appeler à la barre des témoins durant le procès.

Mais, quelle que soit la réalité des faits dans cette affaire, le nombre et la nature des mensonges de la plaignante nous empêche de faire confiance sa version des faits au delà de tout doute raisonnable. Si nous ne pouvons la croire sans douter, nous ne pouvons pas demander à un jury de le faire.

Nous avons résumé ci-dessous les circonstances qui nous ont amenés à cette conclusion. Il ne s'agit pas d'une affaire où nous imposons à la plaignante des investigations excessives ou des critères élevés. Au contraire, nous sommes confrontés à une situation dans laquelle il est apparu de plus en plus clairement que la crédibilité de la plaignante ne résistait même pas à l'évaluation la plus basique.

En résumé, la plaignante a donné des versions changeantes et contradictoires des événements concernant la supposée agression sexuelle, et par conséquent, nous ne pouvons pas être certains de ce qui s'est passé le 14 mai 2011, et nous sommes incapables de savoir quelle version la plaignante donnerait durant le procès.

Au cours de chaque entretien avec des procureurs, alors qu'il lui était simplement demandé d'être sincère, elle ne l'a pas été, que cela soit sur des détails ou sur des faits importants, certains mensonges portant sur son passé et d'autres sur les circonstances même des faits incriminés.

Dans deux entretiens, par exemple, la plaignante a évoqué de façon saisissante, et avec de nombreux détails, un viol dont elle aurait été victime dans son pays d'origine, viol dont elle admet aujourd'hui qu'il a été entièrement inventé. Elle a également admis avoir menti lorsqu'elle a raconté aux procureurs et au grand jury ce qu'elle avait fait immédiatement après l'agression.

Cette tendance à dire des contre-vérités ne date pas des contacts de la plaignante avec le bureau du procureur. Notre investigation a montré que la plaignante avait déjà fait dans le passé de nombreuses fausses déclarations, dont certaines inscrites dans les fichiers du gouvernement et faites sous serment ou sous peine de parjure. Tous ces mensonges devraient, évidemment, être révélés au jury durant un procès, et leur accumulation aurait un effet dévastateur.

Enfin, nous avons conduit une minutieuse investigation dans le but de découvrir des éléments permettant d'en savoir plus sur la nature de l'acte sexuel engagé entre l'accusé et la plaignante. Tous les éléments recueillis, qui auraient pu être pertinents pour statuer sur les questions de l'usage de la force et de l'absence de consentement, se sont révélés non concluants.

Nous ne faisons pas cette recommandation à la légère. Notre scepticisme vis-à-vis de la crédibilité de la plaignante nous rend incapables de savoir ce qui s'est véritablement passé dans la suite de l'accusé, le 14 mai 2011, et empêche donc de continuer les poursuites judiciaires. Par conséquent, nous conseillons respectueusement que l'accusation soit levée.

Critères des poursuites judiciaires

Le pouvoir substantiel accordé aux procureurs leur donne aussi des responsabilités spécifiques. Plutôt que d'agir uniquement en avocat zélé au service d'un client, les procureurs ont un vaste ensemble d'obligations envers la communauté, la victime et l'accusé :

« Le [procureur] n'est pas le représentant de telle ou telle partie dans une controverse, mais celui d'une souveraineté dont l'obligation de gouverner de façon impartiale est aussi irréfutable que son obligation de gouverner tout court ; et, par conséquent, dont les intérêts dans une poursuite judiciaire ne sont pas de gagner l'affaire, mais de rendre justice. Ainsi, il est d'une certaine façon le serviteur de la loi, et son but est double : le coupable ne doit pas s'échapper, ni l'innocent souffrir. »

Les règles de conduite professionnelle de New York qui, comme les codes d'éthique ont cours dans toutes les juridictions, et l'American Bar Association's Criminal Justice Standards, se basent sur la même croyance selon laquelle la tâche du procureur est d'obtenir justice, et pas de simplement gagner des procès.

Les procureurs doivent également respecter les règles spécifiques qui reflètent notre rôle particulier dans le système judiciaire. Plus précisément, une condamnation ne doit être prononcée que si la culpabilité est prouvée sans doute possible. Cette exigence est « basée sur la croyance fondamentale de notre société selon laquelle il est bien pire de condamner un innocent, que de laisser partir un coupable ».

Cette exigence guide les décisions des procureurs, qui doivent décider s'ils doivent ou non poursuivre une enquête, au-delà de la décision des jurés de condamner ou non. Au début d'une affaire, les procureurs sont souvent appelés à porter des accusations avant que tous les éléments de l'enquête soient connus, ou que toutes les étapes de l'investigation exigées pour le procès soient remplies.

Selon les règles éthiques de New York, les accusations peuvent être utilisées à charge de l'accusé si elles se basent sur des causes probables. Mais pendant des générations, avant de déterminer si une affaire devait être menée jusqu'au tribunal, les procureurs criminels du comté de New York ont insisté sur le fait qu'ils devaient être personnellement convaincus, sans aucun doute possible, de la culpabilité de l'accusé, et qu'ils devaient se savoir capables de prouver cette culpabilité à un jury.

Les normes qui gouvernent la conduite des procureurs fédéraux, ainsi que l'American Bar Association's Criminal Justice Standards, prennent aussi en compte le besoin pour les procureurs de jouer le rôle de gardiens, en leur permettant d'évaluer librement les preuves et les éléments disponibles avant de décider de l'ouverture d'un procès.

Ces principes essentiels, que ce Bureau respecte, sont donc clairs. Si, après un minutieux examen des faits, le procureur n'est pas convaincu que l'accusé est indubitablement coupable, il ou elle doit abandonner le procès. Bien qu'une certaine empathie pour les victimes d'un crime soit un attribut essentiel pour chaque procureur travaillant dans ce Bureau, cette empathie ne doit pas éclipser notre obligation d'agir en se basant exclusivement sur des preuves et des faits, en toute conscience de la haute importance des preuves dans une affaire criminelle.

Cadre procédural

L'accusé a été placé en détention provisoire le 14 mai 2011, et le jour suivant, a été identifié par la plaignante parmi d'autres individus, puis arrêté par les services de police de New York. Au nom du peuple, il a été déposé une plainte pour crime le 15 mai 2011, accusant le prévenu des mêmes crimes pour lesquels il a été plus tard inculpé, qui sont spécifiés plus bas.

Le 16 mai 2011, l'accusé a été traduit en justice à la cour d'assises, et malgré une demande de mise en liberté sous caution, a été placé en détention provisoire sur demande du représentant du peuple. Suivant les codes du CPL, paragraphe 180.80, il a été demandé au représentant du peuple de présenter des éléments à un grand jury dans un délai de 144 heures, afin d'éviter que l'accusé ne soit remis en liberté.

En se basant sur les éléments disponibles à ce moment-là, il a été estimé au nom du peuple que l'affaire devrait être présentée à un jury. Cette présentation a eu lieu le 18 mai 2011 ; l'accusé a choisi de ne pas témoigner durant la procédure. Le jury a décidé une mise en examen ce même jour.

La mise en examen (numéro 02526/2011) portait sur le prévenu, Dominique Strauss-Kahn : deux accusations d'acte sexuel criminel aggravé, en infraction au paragraphe 130.50 du code pénal ; une accusation de tentative de viol aggravé, en infraction aux paragraphes 110 et 130.55 du code pénal ; une accusation d'abus sexuel aggravé, en infraction au paragraphe 130.65 du code pénal ; une accusation de détention illégale sans préméditation, en infraction au paragraphe 135.05 du code pénal ; une accusation de relation forcée, en infraction au paragraphe 130.52 du code pénal et une accusation d'abus sexuel au troisième degré, en infraction au paragraphe 130.55 du code pénal.

Le 19 mai 2011, l'accusé a réitéré sa demande de libération sous caution, et la caution a été portée à 1 million de dollars, plus une garantie de 5 millions. Les conditions de libération incluaient la remise du passeport de l'accusé aux autorités, sa détention à domicile dans le comté de New York, et le port d'un bracelet électronique à ses frais.

Il a été traduit en justice le 6 juin 2011, a plaidé non-coupable. Le procès a été reporté au 18 juin 2011.

Le 30 juin 2011, dans une lettre destinée à l'avocat de la défense, il a été révélé une information disculpant la défense concernant la plaignante, conformément aux obligations du procureur sous CPL 240.20, la règle 3.8 des règles de conduite de New York, Brady v. Maryland, 373 U.S 83 (1963).

L'affaire a été avancée au 1er juillet 2011 pour des raisons de renouvellement d'une demande de caution, pour laquelle cette cour a libéré l'accusé sur son propre engagement, à la demande de ce dernier et avec le consentement du procureur, à la condition que celui-ci garde possession du passeport et des documents de voyage de l'accusé.

Le 7 juillet 2011, l'affaire a été administrativement ajournée, sur consentement des deux parties, du 18 juillet 2011 au 1er août 2011, afin de permettre la poursuite de l'enquête des deux côtés. Le 26 juillet 2011, l'affaire de nouveau été ajournée au 23 août 2011.

Déroulé de l'enquête

A - Enquête initiale et acte d'accusation

Le 14 mai 2011, la plaignante, une femme de chambre de l'hôtel Sofitel, situé sur la 44e rue Ouest à Manhattan, fait état au service de sécurité de l'hôtel, puis plus tard aux forces de police new yorkaises (NYPD), qu'elle a été agressée sexuellement par l'accusé dans sa suite d'hôtel.

Elle l'a tout d'abord signalé à son responsable, peu de temps après son interaction avec l'accusé, étant chargée de nettoyer sa suite (suite 2806). Son responsable a ensuite convoqué un responsable supérieur, à qui la plaignante a répété sa réclamation. Ce dernier a informé la sécurité de l'hôtel et la direction du personnel, qui a en retour informé la police new yorkaise.

Des agents de la police de New York et des inspecteurs ont interrogé la plaignante, avant de l'emmener dans un hôpital du quartier pour un examen médical, plus tard dans l'après-midi.

En substance, la plaignante a rapporté aux inspecteurs de la police de New York, puis aux procureurs par la suite, que peu de temps après être entrée dans la suite de l'accusé pour effectuer ses tâches de ménage, celui-ci est sorti nu de sa chambre, s'est approché d'elle et a attrapé ses seins sans son consentement.

Selon la plaignante, l'accusé a fermé la porte de la suite, l'a forcée à entrer dans la chambre, l'a poussée sur le lit, et a tenté d'introduire avec force son pénis dans sa bouche, ce qui a entraîné un contact entre son pénis et les lèvres fermées de la plaignante. Celle-ci a déclaré que l'accusé l'a ensuite entraînée de force plus loin dans la suite, en la poussant à terre dans un couloir étroit.

Selon elle, il a arraché son uniforme, a baissé ses bas, a atteint sa culotte puis a violemment saisi son sexe. Enfin, la plaignante a rapporté que l'accusé l'a mise à genoux de force, a introduit de force son pénis dans sa bouche, a tenu sa tête, puis a éjaculé.

Selon la plaignante, cet acte sexuel a eu lieu au fond du couloir de la suite, à proximité de la salle de bain. La plaignante a affirmé avoir immédiatement craché le sperme de l'accusé sur la moquette du couloir de la suite, et l'a fait à plusieurs reprises alors qu'elle fuyait.

Le département de police new yorkais a découvert que l'accusé devait prendre un vol Air France [note de bas de page 8 : les enquêteurs ont auditionné les employés de l'hôtel qui ont effectué le check-out de l'accusé aux alentour de 12h28 et ils ont également auditionné le concierge de l'hôtel] à l'aéroport John F. Kennedy, à destination de l'Europe. Il lui a été demandé de descendre de ce vol à 16h45, par des inspecteurs assignés au « Port Authority Police Department », avant d'être arrêté.

[Note de bas de page 9 : jusqu'au 6 juin 20011, la défense n'a pas révélé l'endroit précis où l'accusé se trouvait entre son départ de l'hôtel et son arrivée à l'aéroport. Il s'agit du restaurant situé dans la sixième avenue entre la 51e et 52e rue].

Le jour de l'incident et les jours qui ont suivi, la plaignante a été interrogée par des inspecteurs de la brigade des victimes de la police de New York (NYPD's Manhattan Special Victims Squad) et par d'autres enquêteurs et procureurs expérimentés, y compris des membres de l'unité spéciale pour les crimes sexuels du bureau (Office's Sex Crimes Unit).

Comme dans toutes les affaires où la parole d'un témoin est essentielle pour prouver le crime, les procureurs ayant interrogé la plaignante lui ont expliqué que ses situations passée et présente seraient minutieusement examinées. La plaignante a exprimé sa volonté de coopérer avec les procureurs et d'être honnête.

Lors de ces premiers entretiens avec les procureurs et la police, qui ont enquêté sur les détails de l'incident ainsi que sur la situation et l'histoire de la plaignante, la plaignante est apparue honnête. Son compte-rendu de l'incident était convaincant, et, comme elle l'a répété à plusieurs reprises aux inspecteurs et procureurs de l'unité spéciale aux victimes, il était matériellement cohérent.

L'enquête, entre la date de l'incident et le 18 mai, n'a pas révélé de signaux d'alarme dans les origines de la plaignante. Elle travaillait à l'hôtel Sofitel depuis plus de trois ans, son dossier de salarié ne contenait aucun rapport d'incident ou problème disciplinaire, et ses responsables ont indiqué qu'elle était une employée modèle.

Elle n'avait pas d'antécédents criminels, et a obtenu l'asile par la Cour de l'immigration des Etats-Unis. Bien qu'elle ait noté être entrée, à l'origine, avec un visa et des documents délivrés à quelqu'un d'autre, elle a reconnu ce fait sans hésitation.

Des preuves montrent enfin que la plaignante n'avait pas connaissance au préalable du séjour de l'accusé à l'hôtel, ce qui lui aurait permis d'organiser une rencontre entre eux, et qu'elle est entrée dans la suite de l'accusé pensant qu'elle était vide. D'autres preuves étaient cohérentes avec l'idée d'une relation sexuelle non-consentie entre la plaignante et l'accusé.

Comme décrit ci-dessus, la plaignante aurait laissé éclater son désarroi face à ses deux responsables. Tous deux ont été auditionnés par un procureur dans les premières 48 heures de l'enquête, et ont rapporté qu'elle était apparue bouleversée.

Un résultat préliminaire des tests d'ADN conduits par l'Office of Chief Medical Examiner (OCME) a établi que plusieurs taches situées sur la partie supérieure de l'uniforme d'hôtel de la plaignante contenaient du sperme qui fournissait l'ADN de l'accusé.

Bien que ce résultat d'expertise préliminaire n'ait pas déterminé si la relation sexuelle entre la plaignante et l'accusé était forcée, il a établi que l'accusé avait pris part à un acte sexuel avec la plaignante. Une enquête rapide a également indiqué que la rencontre entre la plaignante et l'accusé fut brève, suggérant qu'il était peu probable que l'acte sexuel soit le produit d'une rencontre consensuelle.

L'enquête précédant la mise en accusation a indiqué que l'accusé avait quitté l'hôtel de façon précipitée, mais l'on ne savait pas à ce moment-là où l'accusé était allé directement après son départ de l'hôtel. Ce qui était connu, cependant, est que plus tard dans l'après-midi du 14 mai 2011, l'accusé avait embarqué à bord d'un vol Air France à l'aéroport John F. Kennedy, à destination de l'Europe, et qu'il était un citoyen français.

Avant la lecture de son acte d'accusation, il était aussi établi qu'en tant que citoyen de nationalité française, il ne ferait pas l'objet d'une extradition pour motif de poursuites criminelles aux Etats-Unis.

En se fondant sur de multiples entretiens avec la plaignante et une évaluation de toutes les preuves disponibles à l'époque, les inspecteurs de la police de New York et procureurs qui ont parlé avec la plaignante pendant la phase initiale de l'enquête sont arrivés, individuellement, à la même conclusion. Chacun a trouvé la plaignante crédible et était convaincu que les charges criminelles étaient fondées. En conséquence, l'affaire a été présentée devant un grand jury et l'accusé a été inculpé.

B - Enquête ultérieure

De la date de l'acte d'accusation jusqu'à ce jour, le bureau du procureur de la République a continué de mener une enquête complète et de grande envergure sur l'accusé, la plaignante et les faits de cette affaire.

Cette enquête a inclus les résultats d'examens physiques sur la plaignante et l'accusé, et les tests scientifiques d'expertises médico-légales obtenues de chacun d'eux et de leurs vêtements.

Agents de police, enquêteurs, témoins, personnel médical, médecins légistes et experts médicaux ont été interrogés. Documents, comptes-rendus et autres preuves ont été regroupés et analysés, y compris des rapports de communications électroniques, des rapports financiers, des rapports d'entreprise, des rapports médicaux, des enregistrements des caméras de vidéo-surveillance de l'intérieur de l'hôtel Sofitel et d'autres endroits, des rapports de police et autres rapports d'agences gouvernementales et de maintien de l'ordre.

Etant donné qu'un témoignage crédible de la part de la plaignante était nécessaire à l'établissement des charges criminelles, procureurs et inspecteurs ont interrogé la plaignante de façon répétée, au sujet de son histoire personnelle, de sa situation actuelle et des détails mêmes de l'incident.

Lors des entretiens menés entre le 14 mai et le 7 juillet 2011, la plaignante a fourni aux procureurs et enquêteurs des informations détaillées concernant l'incident, son histoire personnelle et sa situation actuelle.

Le 7 juin 2011, l'avocat de la plaignante a signalé aux procureurs que celle-ci n'avait pas été honnête au sujet de son histoire personnelle, y compris concernant son compte-rendu d'un précédent viol présumé. Lors d'entretiens complémentaires menés les 8,9 et 28 juin 2011, la plaignante a elle-même admis ne pas avoir été honnête avec les procureurs sur certains aspects de son histoire personnelle et de sa situation actuelle.

Au cours de l'entretien datant du 28 juin, en présence de son avocat, de trois procureurs et d'un enquêteur, la plaignante a non seulement admis avoir été malhonnête avec les procureurs au sujet de ses activités faisant suite à l'incident, mais également qu'elle avait menti au grand jury sur ce point important. Dans une lettre datée du 30 juin 2011, le Bureau a dévoilé les fausses déclarations et autres potentielles informations disculpant l'accusé à la cour et à l'avocat de la défense.

Du 1er juillet 2011 jusqu'à ce jour, le Bureau a continué d'enquêter sur l'affaire, y compris en interrogeant davantage de témoins civils, de scientifiques, d'experts médicaux, en analysant d'autres résultats d'expertises médico-légales fournis par l'OCME, et en évaluant des informations supplémentaires fournies par les avocats de la plaignante et de l'accusé.

Les procureurs ont également rencontré la plaignante une nouvelle fois, le 27 juillet 2011 ; la plaignante a alors de nouveau modifié son compte-rendu de ce qui s'était déroulé immédiatement après sa rencontre avec l'accusé.

Raisons de la préconisation d'un non-lieu

Au procès, l'accusation a en charge de prouver la culpabilité d'un accusé, au-delà d'un doute raisonnable. Pour une multitude de raisons, y compris celles présentées ci-dessous, les mensonges de la plaignante ne permettent pas de lui accorder de la crédibilité.

Parce que nous ne pouvons pas donner du crédit au témoignage de la plaignante au-delà d'un doute raisonnable, nous ne pouvons demander à un jury de faire de même. Les preuves restantes sont insuffisantes pour justifier les poursuites criminelles. Nous sommes par conséquent obligés, au regard de questions aussi bien légales qu'éthiques, de nous diriger vers le non-lieu.

Le témoignage de la plaignante au procès ne peut compter pour établir une preuve au-delà d'un doute raisonnable.

Au cours de nombreux entretiens, la plaignante a donné des versions incompatibles avec ce qu'il s'est passé immédiatement après sa rencontre avec l'accusé, ce qui ne nous permet pas d'établir ce qui s'est réellement passé ni de se reposer sur l'honnêteté du témoignage de la plaignante à cet égard. Elle a également fait plusieurs fausses déclarations, que ce soit aux procureurs ou dans le passé. Certaines de ces déclarations ont été faites sous serment ou peine de parjure, ce qui constitue pour certaines d'entre elles des actes frauduleux.

A. Les incessants récits contradictoires de la plaignante sur l'incident

Première version. Depuis la date de l'événement jusqu'au 28 juin 2011, la plaignante a affirmé, a plusieurs reprises, qu'après l'acte sexuel avec l'accusé, elle s'est enfuie de la suite de l'accusé et est allée au bout du couloir du 28e étage.

La plaignante a affirmé ensuite qu'après avoir craché sur le tapis du couloir du 28e étage, elle est restée sur place, terrorisée, jusqu'à ce qu'elle tombe par hasard sur son responsable. A ce moment, ils sont entrés tous les deux dans la suite 2806. Elle a alors commencé à raconter à son responsable ce qu'il s'était passé entre elle et l'accusé, et a répété sa version des faits lorsqu'un deuxième responsable est arrivé.

Lorsque les procureurs lui ont demandé pourquoi elle était restée dans le couloir du 28e étage plutôt que de fuir dans une chambre vide de ce même étage pour téléphoner à ses responsables ou à la sécurité, elle a affirmé que toutes les autres chambres de l'étage indiquaient la mention « Ne pas déranger », ce qui les rendait inaccessibles.

Deuxième version. Lors d'un entretien mené le 28 juin 2011, en la présence de son avocat, la plaignante a donné une version sensiblement différente de ses agissements après les faits dans la suite de l'accusé. Au début de cet entretien, elle a admis pour la première fois qu'elle avait été malhonnête à propos de ce point-clé avec les procureurs et qu'elle avait menti dans son témoignage face au grand jury.

La plaignante a donné une nouvelle version de ces faits, affirmant qu'après avoir quitté la suite de l'accusé, elle est allée directement dans une autre chambre (la 2820) pour finir de la nettoyer. Elle a donné des détails précis, disant qu'elle avait passé l'aspirateur et nettoyé les miroirs ainsi que d'autres meubles dans la chambre. Elle a ensuite affirmé qu'après avoir fini ses tâches ménagères dans la chambre 2820, elle est retournée dans la chambre de l'accusé et a commencé à la nettoyer.

Elle a rapporté que lorsque par la suite, elle s'est dirigée vers une armoire à linge dans le couloir du 28e étage pour récupérer des fournitures, elle a rencontré son responsable, et qu'ensuite ils sont allés tous les deux dans la chambre 2806.

Plutôt que de raconter immédiatement à son supérieur ce qu'il s'était passé avec l'accusé, la plaignante a questionné son responsable sur un hypothétique problème concernant le droit des clients à imposer des choses aux membres de l'équipe, et a rapporté les faits avec l'accusé seulement quand son responsable l'y a obligée.

Etant donné l'importance de cette nouvelle version – qui était en désaccord avec son témoignage sous serment devant le grand jury –, les procureurs l'ont beaucoup interrogée à ce sujet au cours de l'audition du 28 juin.

La plaignante ayant affirmé qu'elle était entrée dans la chambre 2820, le cabinet du procureur a obtenu l'enregistrement électronique des badges de cette chambre. Ces enregistrements, qui ont aussi été donnés à l'avocat de la plaignante par quelqu'un d'extérieur à ce bureau, indiquent que la plaignante est entrée dans la chambre 2820 à 12h26, et est aussi entrée dans la suite de l'accusé à la même minute (12h26).

Le laps de temps extrêmement court que la plaignante a passé dans la chambre 2820 contredit le fait qu'elle affirme avoir accompli plusieurs tâches ménagères dans cette chambre avant de rejoindre la suite de l'acccusé.

Troisième version. Dans une audition ultérieure menée le 27 juillet 2011, la plaignante a de nouveau changé sa version concernant ses actes immédiats après la rencontre avec l'accusé.

A cette date, elle a déclaré avoir nettoyé la chambre 2820 plus tôt dans la matinée du 14 mai. Immédiatement après les faits, elle a affirmé avoir quitté la suite 2806 et couru jusqu'à l'angle du couloir, comme elle l'avait d'abord indiqué, sans aller directement à la chambre 2820.

Après avoir vu l'accusé prendre l'ascenseur, elle est entrée momentanément dans la chambre 2820 pour récupérer des fournitures. Concernant les propos de la plaignante du 28 juin, elle les dément et affirme qu'il y a dû avoir une erreur de traduction de la part de l'interprète ou une incompréhension des procureurs.

[Note de bas de page 11 : la plaignante a fait la démonstration de sa capacité à parler et à comprendre l'anglais au cours de plusieurs entretiens avec les enquêteurs et les procureurs. En effet, par moments, elle a corrigé les traductions de ses remarques faites par l'interprète. Chose qu'elle n'a notamment pas faite sur ce sujet précisement lors de l'entretien du 28 juin].

Mais cette revendication n'est pas crédible à la lumière des nombreuses questions complémentaires posées concernant ce point, ainsi que l'insistance de la plaignante le 28 juin sur le fait que la version donnée ce jour-là était honnête.

D'un point de vue critique, sa volonté de nier avoir tenu ces propos à ces mêmes procureurs qui l'ont entendue les tenir le 28 juin met sa crédibilité en question à une étape des plus importantes.

[Note de bas de page 12 : il y a au moins un doute sur le fait que la plaignante est tout de suite sortie de la suite après que l'accusé a éjaculé. Le rapport du Sexual Assault Forsenic Examiner (Safe, examinateur assermenté médico-légal des agressions sexuelles) qui a examiné la plaignante à l'hôpital le jour des blessures décrit la version de la plaignante sur l'éjaculation de l'accusé et déclare : « La plaignante rapporte qu'il s'est habillé et a quitté la chambre et qu'il ne lui a rien dit durant les faits ».

Ce rapport suggère certainement que l'accusé a quitté les lieux en premier, bien que l'examinateur reconnaît la possibilité que le rapport regroupe différentes parties du récit de la plaignante dans la même phrase.]

En l'absence de preuve disponible, le procureur reste incapable de tirer un récit cohérent de la plaignante concernant ce qu'elle a fait après les faits – des problématiques qui pourraient être centrales au procès.

Non seulement cela affecte sa fiabilité en tant que témoin, mais ces versions différentes compliquent la tâche d'établir ce qu'il s'est réellement passé dans le laps de temps crucial entre 12h06 et 12h26 ; et nous n'avons aucune confiance en la plaignante et sur l'honnêteté de ses propos si elle était appelée comme témoin au procès.

B. Le choix persistant de la plaignante à faire de fausses déclarations, incluant les fausses versions d'un précédent viol.

1. Fausse version d'un viol

En réponse aux questions des procureurs le 16 mai 2011, la plaignante a indiqué qu'elle avait déjà été violée par des soldats qui avaient envahi sa maison en Guinée. Dans un entretien le 30 mai 2011, elle a donné des détails précis et importants sur le nombre et la nature de ses assaillants et la présence de sa petite fille de 2 ans durant la scène qui, a-t-elle dit, a été enlevée de ses bras et jetée à terre.

Pendant les deux entretiens, elle a identifié certaines cicatrices visibles sur elle, qui selon elle proviennent de l'attaque. A ces deux occasions, la plaignante a raconté le viol avec beaucoup d'émotion et de conviction : elle a pleuré, parlé avec hésitation, est apparue – chose qu'on peut comprendre – bouleversée, et pendant la première audition, elle a plongé son visage entre ses bras posés sur la table devant elle.

Lors d'entretiens ultérieurs menés les 8 et 9 juin 2011, la plaignante a avoué aux procureurs qu'elle avait entièrement inventé cette attaque. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi, elle a d'abord dit qu'elle avait menti sur ce viol collectif parce qu'elle avait inclus ce fait dans sa demande d'asile et qu'elle avait peur de ne pas dire la même chose que dans ladite demande. Elle a aussi ajouté qu'au moment où elle a affirmé cela, elle n'était pas sous serment.

Lorsqu'elle a été confrontée au fait que sa demande d'asile écrite ne mentionnait pas de viol collectif, elle a assuré avoir inventé le viol collectif, comme d'autres détails de sa vie en Guinée, avec l'aide d'un homme non nommé qu'elle a consulté lorsqu'elle préparait son asile.

Elle a dit aux procureurs que cet homme lui avait donné une cassette incluant la mention d'un viol fictif, mention qu'elle a mémorisée. Au bout du compte, elle a dit aux procureurs qu'elle décidait de ne pas faire référence au viol dans sa demande écrite.

[Note de bas de page 14 : lors de ses auditions des 9 et 28 juin, la plaignante a déclaré qu'elle avait en effet été violée dans le passé dans son pays natal, mais dans un contexte complètement différent de celui qu'elle avait décrit lors de ses auditions précédentes. Nos auditions de la plaignante n'ont rien donné permettant d'enquêter sur ou de vérifier ce fait.]

Il est clair que, dans le cas où une plaignante accuse un suspect d'agression sexuelle, le fait qu'elle ait donné précédemment une fausse version d'une autre agression sexuelle est hautement significatif. Ce qui a été dit aux procureurs comme un mensonge intentionnel, et fait d'une manière complétement persuasive – manière identique à celle que la plaignante a adoptée pour raconter la rencontre avec l'accusé – est aussi hautement significatif.

Mais la chose la plus considérable est sa capacité à raconter une invention comme un fait avec une totale conviction.

Les procureurs avancent souvent au jury que le comportement d'un témoin est un facteur-clé dans l'évaluation de la crédibilité, et un juge donne la même instruction aux jurés d'un point de vue législatif . Dans ce cas, la preuve des éléments de l'usage de la force et d'un manque de consentement reposent sur un seul témoin, la plaignante.

Le fait qu'elle ait précédemment convaincu des procureurs et des enquêteurs aguerris qu'elle avait été la victime d'une autre agression sexuelle, sérieuse et violente – mais fausse –, avec la même attitude qu'elle aurait sûrement eu au procès, est fatal.

Sachant que son attitude convaincante ne peut être le signe fiable de son honnêteté, et ajoutés à cela les nombreux mensonges lors de nos entretiens avec elle, nous sommes obligés de conclure que nous ne sommes plus convaincus de la culpabilité de l'accusé au-delà d'un doute raisonnable, et ne pouvons demander à un jury de condamner sur la base du témoignage de la victime.

[Note de bas de page 15 : à certains moments, les mensonges de la plaignante étaient accompagnés de dramatiques étalages d'émotions. Au cours d'une des auditions, le procureur a interrogé la plaignante sur une circonstance personnelle particulière, et elle a calmement répondu par la négative à la demande.

Dans une audition deux jours plus tard, elle a été interrogée de manière plus poussée sur le même sujet. En réponse, elle s'est laissée tomber sur le sol, puis s'est roulée en pleurant ; après s'être ressaisie, elle a dit ne pas connaître la réponse à la question du procureur. Encore dans un autre entretien, le procureur a reposé ses questions. Cette-fois, la plaignante a répondu par l'affirmative, d'une manière factuelle, à la question.]

2. Faux témoignage sous serment

Egalement significatif, la plaignante a admis avoir fait une fausse déclaration sous serment, dans un témoignage devant le grand jury qui a décidé de la présente inculpation, et aussi dans des déclarations écrites, et dont la non-sincérité est soumise à des peines de parjure vis-à-vis du gouvernement fédéral.

Dans un cas comme celui-ci, où le témoignage de la plaignante est crucial pour prouver les accusations de crime au-delà de tout doute raisonnable, le fait qu'elle ait fait un faux témoignage devant un grand jury à propos des faits incriminés et qu'elle ait fourni de faux documents soumis à des peines de parjure est hautement problématique.

3. Autres contre-vérités

En plus des faux récits de la plaignante sur un viol et les fausses déclarations faites sous serment ou sous risque de peine pour parjure, elle a manqué de sincérité vis-à-vis des enquêteurs à propos de tant d'autres éléments que nous ne pouvons plus lui faire confiance.

Par exemple, elle fait de nombreuses déclarations (qui, admet-elle maintenant, étaient frauduleuses) pour proroger son droit à résider dans un logement à loyer modéré, déclarations dans lesquelles elle omettait de déclarer ses revenus du Sofitel. La plaignante a également manqué de sincérité à de nombreuses reprises, sur des sujets divers touchant à son passé et ses relations personnelles.

Ce n'est pas tout : en réponse à des questions de routine des procureurs concernant ses sources de revenu, la plaignante n'a pas évoqué des flux d'argent – 60000 dollars au total – déposés sur son compte bancaire par d'autres personnes de quatre autres Etats. Quand elle a été interrogée sur ces transactions, elle a déclaré qu'elle avait autorisé son fiancé en Arizona à utiliser son compte courant pour y faire des dépôts pour ce qu'elle croyait être, a-t-elle déclaré, un commerce de vêtements et d'accessoires.

[Note de bas de page 16 : le fiancé de la plaignante a été condamné en Arizona pour trafic de cannabis, après avoir livré 36 500 dollars à des policiers en civil [se faisant passer pour des vendeurs, ndlr] afin d'acquérir ce cannabis. La plaignante a déclaré qu'elle n'avait pas connaissance du fait que les fonds déposés sur son compte étaient issus du trafic de drogue.]

A l'époque, a-t-elle déclaré, il lui avait demandé de retirer des sommes qu'il avait déposées et de donner l'argent à un partenaire commercial situé à New York. Elle a affirmé ne pas savoir combien d'argent avait transité sur son compte de cette façon. Bien qu'elle nie avoir profité d'aucune de ces transactions, des parts de chaque dépôt restaient fréquemment sur son compte.

Par ailleurs, dès le 16 mai 2011, la plaignante a été interrogée sur ses potentielles motivations financières, sachant qu'elle avait recruté un avocat spécialisé dans les affaires civiles. Elle a déclaré sans équivoque qu'elle n'avait pas saisi la justice en vue d'obtenir de l'argent. Elle a maintenu cette position au cours d'auditions qui ont précédé ou succédé à l'inculpation [de Strauss-Kahn, ndlr], déclarant avec émotion, à une occasion, que personne ne pourrait « l'acheter ».

Mais à une date très proche de ces déclarations, la plaignante a eu une conversation téléphonique avec son fiancé incarcéré, dans laquelle a été mentionné le potentiel gain financier qu'il était possible de tirer de l'événement du 14 mai 2011.

[Note de bas de page 17 : cet appel a été traduit et certifié conforme par deux traducteurs peul-anglais. Bien que divergents dans le mot-à-mot précis, les deux traductions sont sur le fond similaires sur la question de gagner de l'argent avec l'assistance d'un avocat spécialisé au civil. Le 8 août 2011, la plaignante a introduit une plainte au civil contre l'accusé, demandant des dommages et intérêts dans des proportions non spécifiées.]

Bien qu'il n'y ait rien de répréhensible à chercher une réparation financière à l'occasion d'une poursuite civile, le fait que la plaignante ait démenti avoir un intérêt financier contribue à affecter sa crédibilité.

En résumé, la plaignante a manqué de sincérité de façon persistante et parfois inexpliquée dans sa description de faits, tantôt de grande, tantôt de petite importance. Dans nos entretiens avec elle, la vérité complète sur les faits incriminés et sur son passé est restée pour cette raison difficile à cerner.

Les preuves physiques et les autres preuves ne permettent pas d'établir un usage de la force ou d'absence de consentement.

Les preuves physiques, médicales ou autres qui sont disponibles dans cette affaire ne sont pas de grande valeur sur la question clé de l'usage de la force et de l'absence de consentement. Elles établissent de façon concluante que l'accusé a eu des contacts sexuels avec la plaignante le 14 mai 2011. Elles ne prouvent cependant pas que ces contacts ont été imposés par la force ou étaient non-consentis, et elles ne corroborent pas certains aspects du récit, par la plaignante, des faits incriminés.

A. Les preuves sur les lieux des faits

Sur la base du récit initial, par la plaignante, des faits incriminés, deux lieux à l'hôtel Sofitel ont été identifiés et examinés par les enquêteurs de la police criminelle de New York : la suite 2806, où les faits ont eu lieu, et la zone au bout du couloir du 28e étage où la plaignante affirme, dans ses premiers récits, qu'elle s'est réfugiée immédiatement après les faits.

[Note de bas de page 18 : parce que la plaignante n'a pas indiqué avant le 28 juin 2011 qu'elle était entrée dans la chambre 2820, cette chambre n'a pas été examinée par les enquêteurs de la criminelle.]

L'unité de police criminelle a identifié cinq zones, dans l'entrée de la suite 2806, qui recèlent potentiellement des secrétions biologiques telles que de la salive ou du sperme.

[Note de bas de page 19 : les enquêteurs ont prélevé des échantillons de chacune de ces zones pour un examen plus approfondi au laboratoire de biologie médico-légale OCME. Ces échantillons ne recelaient pas la présence de sperme ou d'amylase, enzyme contenu dans la salive, le sperme et d'autres sécrétions biologiques, y compris les sécrétions vaginales.]

Le jour suivant, l'unité de la police criminelle a retiré la moquette de l'entrée de la suite, ainsi que du papier peint du mur de cette entrée, et a livré ces éléments au laboratoire médico-légal OCME. Les tests préliminaires conduits par l'OCME ont permis d'identifier cinq zones sur le tapis qui contenait des sécrétions biologiques.

Une de ces taches, qui a été localisée à environ 2 mètres du lieu où la plaignante affirme que le contact sexuel a eu lieu, recelait la présence de sperme et d'amylase et contenait un mélange d'ADN de l'accusé et de la plaignante. Aucune des autres traces sur la moquette ou sur le papier peint ne contenait de traces d'ADN de l'accusé ou de la plaignante.

[Note de bas de page 20 : trois des autres taches sur la moquette contenaient le sperme et l'ADN de trois autres hommes non identifiés, et une tache contenait de l'amylase et un mélange d'ADN de trois autres individus non identifiés. La tache sur sur le papier peint contenait du sperme et l'ADN de quatre autres hommes non identifiés. Comme rien n'établit qu'une autre personne était présente durant les faits incriminés, les circonstances de la présence de ces traces d'ADN non identifiées n'ont pas de lien avec l'enquête.]

Le 14 mai 2011, l'uniforme de la plaignante, qui consiste en une robe et une blouse, a été retrouvé par elle, à la demande de la police, et envoyé au laboratoire medico-légal de l'OCME. Trois traces sur la partie supérieure de l'uniforme ont été identifiées comme contenant du sperme ; deux des trois contenaient de l'amylase pouvant provenir de sperme, salive ou sécrétion vaginale. Seul l'ADN correspondant à celui de l'accusé a été obtenu de ces trois traces.

D'autres prélèvements sur le corps de la plaignante, dans le cadre de l'examen matériel des preuves d'une agression sexuelle potentielle n'ont pas permis d'identifier de sperme ou d'amylase et donc n'ont donné aucun résultat ADN. De même, des prélèvements sous ses ongles n'ont pas donné de résultat.

Les prélèvements sous les ongles de la main gauche de l'accusé contenaient son propre ADN ; ceux sous les ongles de sa main droite n'ont donné aucun résultat.

Un prélèvement pénien sur l'accusé recelait du sperme et contenait de l'ADN de ce dernier, de même qu'une trace sur un caleçon retrouvé après son arrestation. Deux petites tâches de sang sur le caleçon contenaient également le propre ADN de l'accusé, de même qu'une petite tache de sang sur le drap du dessus de la suite de l'hôtel. Au cours de l'enquête, les taches sont apparues comme étant sans lien avec les faits incriminés, car au moment de son arrestation, l'accusé souffrait d'un problème de peau qui entraînait des saignements sur la peau de ses mains.

A aucun moment la plaignante n'a affirmé avoir saigné pendant les faits, ou qu'un des deux avait subi une quelconque blessure entrainant un saignement ; de même, aucune trace de sang n'a été trouvée sur les vêtements ou le corps de la plaignante.

Au moment des faits, la plaignante portait deux paires de collants (une plus sombre, une plus claire).

[Note de bas de page 21 : quand elle a été présentée à l'OCME, la paire claire était à l'intérieure de la paire sombre.]

Sous les deux paires, elle portait une culotte. Le 14 mai 2011, la police s'est fait remettre ces effets par la plaignante, après qu'elle a été accompagnée à l'hôpital, et les a faits suivre pour examen à l'OCME. L'ADN de l'accusé, provenant de tissus cellulaires, a été trouvé sur la bande élastique des deux collants et sur celui de la culotte.

L'ADN de l'accusé, également provenant de tissus cellulaires, a aussi été trouvé sur l'entrejambe des collants clairs, mais pas sur celui des collants sombres ou de la culotte.

Parce qu'un individu peut toucher des textiles sans obligatoirement y déposer de l'ADN, ces résultats suggèrent que l'accusé à touché les sous-vêtements de la plaignante mais ils ne contredisent ni ne confirment les déclarations de la plaignante, qui affirment que l'accusé a placé sa main à l'intérieur de ses sous-vêtements et touché directement son sexe.

Le 16 mai 2011, la police criminelle est retournée à l'hôtel, dans la suite, et a, entre autres examens, effectué des prélèvements dans le lavabo de la petite salle d'eau et a collecté des mouchoirs en papier dans la salle de bain proprement dite.

La plaignante a déclaré qu'après l'incident et pendant qu'elle était dans la suite le 14 mai 2011 avec sa supérieure, elle avait craché dans l'évier de la salle d'eau. Les deux prélèvements dans l'évier et les mouchoirs ont été livrés à l'OCME ; ils n'ont pas révélé la présence de sperme mais d'amylase. L'OCME n'a pas pu extraire un matériel suffisant des prélèvements dans les éviers pour établir un profil ADN.

B. Les preuves médicales

1. Examen physique

Au moment de l'incident, la plaignante a été examinée par une infirmière assermentée qui est une examinatrice expérimentée et certifiée Safe à l'hôpital Roosevelt de St Luke. Pendant cet examen initial, l'examinatrice n'a noté aucune blessure visible faite à la plaignante et a relevé qu'elle ne souffrait de traumatisme ni sur son corps, ni dans sa cavité orale.

Le seul constat physique que l'examinatrice a relevé est une « rougeur » qui a été observée lors de l'examen gynécologique. L'examinatrice n'a pas pu affirmer avec un degré raisonnable de certitude médicale que cette « rougeur » était une conséquence directe des faits incriminés, ni même que c'était une blessure ou un hématome. L'examinatrice a déclaré que cette rougeur pouvait être la conséquence des faits décrits par la plaignante, mais pouvait également être liée à une série d'autres causes.

Pendant la période qui a suivi l'inculpation, nous avons sélectionné et consulté un deuxième expert médical, hautement expérimenté sur les questions liées aux agressions sexuelles. Cet expert a examiné le dossier médical de la plaignante postérieur au 14 mai 2011 et a abouti aux mêmes conclusions de l'experte certifiée Safe, à avoir que la coloration rouge était un élément non-spécifique, qui pouvait être attribué à de nombreuses causes autres qu'un traumatisme : friction, irritation, ou inflammation de la zone.

Cet expert a confirmé qu'on ne pouvait exclure que la rougeur ait été causée par la façon dont la plaignante affirme avoir été saisie, mais c'est selon lui peu probable.

2. Blessure à l'épaule

A l'hôpital, la plaignante a d'abord évoqué une douleur à son épaule gauche, qu'elle évaluait à 5 sur 10 sur l'échelle de la douleur. Comme il est rapporté dans son dossier médical, la douleur a clairement diminué lors des heures passées aux urgences.

L'examen médical de la plaignante n'a pas révélé de luxation, et il n'a pas été effectué de radio. Une déchirure musculaire et une contusion ont été diagnostiquées, bien qu'aucun bleu ni gonflement n'aient été observés sur son épaule. Aucun anti-douleur ne lui a été prescrit à l'hôpital, ni aucun autre traitement.

Dans les jours suivant les événements incriminés, il a été demandé à la plaignante à plusieurs reprises si elle souffrait de blessures à la suite des faits, et de façon constante elle a répondu que son épaule avait été douloureuse le jour des faits incriminés mais qu'elle allait beaucoup mieux dès le lendemain.

Au cours de ces premières auditions, la plaignante n'a pas montré d'apparente souffrance et ne s'est pas plainte verbalement de douleur ni d'inconfort. Elle a même effectué de vigoureux mouvements en présence des enquêteurs.

A la lumière de ces déclarations répétées d'absence de blessures physiques, aussi bien qu'au regard des constatations médicales, aucune charge attestant d'une blessure physique ne pourrait être invoquée dans une plainte criminelle ou devant un grand jury.

Le 13 juin 2011, le défenseur de la plaignante a notifié au procureur que sa cliente souffrait assez sérieusement de son épaule pour devoir recevoir un traitement médical immédiatement qui l'empêchait de se rendre aux auditions.

Le 22 juin 2011, son chirurgien orthopédique a diagnostiqué via un IRM un choc de type 2 sur l'épaule gauche, accompagné de tendinite, mais il s'est montré incapable de déterminer la date de la blessure ni son origine.

Après avoir constaté d'autres symptômes, parmi lesquels engourdissement et picotements dans ses doigts, la plaignante a vu un deuxième médecin pour une évaluation de sa colonne vertébrale. A notre connaissance, ce médecin n'a pas dressé de diagnostic.

Par la voix de son avocat, la plaignante a lors assuré au procureur que sa blessure à l'épaule (choc type 2) résultait de sa rencontre avec le défendant. Elle n'a pas fourni aux services du procureur le document permettant d'avoir accès à son dossier médical antérieur aux faits, ce qui aurait permis de savoir s'il existait une blessure à l'épaule.

Plus important, le cabinet du procureur s'est adjoint les services d'un éminent expert orthopédique afin d'examiner tous les documents relatifs à la blessure de l'épaule. Cet expert a conclu qu'avec un degré de certitude médicale raisonnable, cette blessure, s'il s'agit bien d'une blessure, était plutôt causée par « un usage répété à la verticale de son avant-bras lors de gestes rotatifs et vifs », « comme ceux que peut effectuer un sportif lorsqu'il lance un poids en hauteur ».

[Note de bas de page 23 : bien qu'il ne puisse pas donner une opinion définitive, l'expert a noté que les conclusions de l'IRM devraient être de l'ordre du normal. Du point de vue de l'expert, « son expérience et celle des autres indiquent que les comptes-rendus de l'IRM fournis par les radiologues ont tendance à trop diagnostiquer les déchirures du labrum (ligament entourant la cavité de l'épaule). Il est relativement possible que les résultats notés sur l'IRM soient considérés comme une variante normale, étant donné que les déchirures postérieures du labrum sont connues pour être présentes en l'absence de pathologie associée, c'est à dire comme variante normale.]

L'expert en conclut donc que dans le cas où la blessure révélée par l'IRM aurait été causée lors d'un seul traumatisme, tel qu'elle l'a décrit, il aurait dû être accompagné “ d'une douleur importante, pas seulement au cours des douze premières heures, mais également lors des jours suivants ”.

De plus, l'expert ne pense pas plausible que la douleur qui aurait disparu en 48 heures ressurgisse près de 28 jours plus tard.

A la lumière de ces différents facteurs liés à la déclaration d'une blessure physique, et plus remarquablement suite aux conclusions de l'expert, la blessure à l'épaule ne vient pas corroborer l'accusation d'agression sexuelle.

[Note de bas de page 24 : dans un entretien mené le 27 juillet 2011, la plaignante a affirmé pour la première fois qu'en conséquence du fait que l'accusé ait violemment saisi son sexe, elle avait souffert de douleurs en urinant lors des premiers jours suivant l'incident. Les rapports médicaux ne font pas état d'une plainte de cet ordre, la plaignante ne l'ayant pas non plus rapporté aux procureurs avant le 27 juillet, contrairement à ce qu'elle affirme désormais.]

3. Les trous du collant

Comme indiqué plus haut, au moment des faits incriminés, la plaignante portait deux paires de collants.

Il a été noté, au moment où elle a été recueillie, et plus tard à la police scientifique, que le le plus clair des collants avaient des trous. Un de ces trous mesurait approximativement 7,5 centimètres et était situé dans l'entre-jambes, tout près de la couture du vêtement. L'autre, située en haut du collant, mesure environ 4 centimètres.

Comme les collants étaient recouverts au départ, la plaignante a volontiers admis devant le Safe examinateur, puis devant la police et le procureur qu'elle ne savait pas si ces trous étaient le résultat ou non de la conduite du défendant ou s'ils n'avaient aucun lien avec les faits incriminés.

L'expérience commune indique que les collants en nylon peuvent être troués pour de multiples raisons, y compris un usage normal. Pour ces raisons nous sommes dans l'impossibilité de prétendre devant un jury que les trous observés sur les collants de la plaignante corroborent l'accusation d'un rapport sexuel non consenti.

C. Chronologie de l'attaque supposée et les actions de l'accusé dans les suites immédiates

La relative brièveté de la rencontre entre l'accusé et la plaignante a d'abord suggéré que l'acte sexuel n'était probablement pas consentant. Spécifiquement, les enregistrements des passes d'accès à l'hôtel indiquaient que la plaignante avait d'abord pénétré dans la suite 2806 à 12h06. Les enregistrements téléphoniques ont montré plus tard que l'accusé avait téléphoné à sa fille à 12h13.

[Note de bas de page 25 : le jour de l'incident, il y a eu un possible décalage de deux minutes entre le temps indiqué sur le compte-rendu des entrées par clé électronique de l'hôtel et le temps réel, les temps enregistrés pouvant être antérieurs de deux minutes aux temps réels. Bien que nous ayons été informés que les temps des appels dans les comptes-rendus des téléphones portables sont synchronisés aux temps réels, le passage exact du temps ne peut pas être déterminé avec certitude du fait du décalage de l'hôtel.]

Par conséquent, il apparaissait que, quoi qu'il se soit passé entre l'accusé et la plaignante, les événements s'étaient déroulés approximativement entre sept et neuf minutes.

Mais à la lumière des défaillances de la plaignante à offrir un récit précis et constant de l'immédiat après-rencontre, il est impossible de déterminer la durée de la rencontre elle-même.

Que l'accusé ait pu passer un bref coup de fil à 12h13 n'indique pas de manière infaillible quand la rencontre a eu lieu, quelle que soit sa durée, ni où se trouvait la plaignante entre 12h06 et 12h26.

Toute déduction qui pourrait se concevoir quant à la chronologie de la rencontre est nécessairement affaiblie par l'impossibilité de consolider la chronologie elle-même.

D. La preuve de la réaction qui a immédiatement suivi les faits

Les témoins de la réaction qui a immédiatement suivi les faits ont été entendus de manière répétée et sont apparus fiables. Les témoins ont indiqué que la plaignante était apparue bouleversée au moment de raconter sa rencontre avec l'accusé.

Mais à la lumière de notre impossibilité, précisée ci-dessus, d'accréditer le récit de la plaignante, de même que la capacité de celle-ci à mobiliser des émotions pour faire de l'effet, la force et l'effet des preuves relatives à sa réaction immédiate sont grandement diminués.

Il est aussi notable que la version courante de la plaignante de sa réaction immédiate auprès de son premier superviseur n'est pas compatible avec certains aspects du compte-rendu du superviseur lui-même.

E. Autres allégations d'inconduite sexuelle par l'accusé

Pendant l'instruction de l'affaire, il a été porté à l'attention du Bureau l'existence d'une autre agression sexuelle supposée commise par l'accusé sur la personne d'une autre femme en France. D'après l'accusation rapportée publiquement dans le cadre d'une interview en France en 2003, l'accusé avait tenté de la violer dans un appartement vide.

[Note de bas de page 26 : Claire Chartier & Delphine Saubaber, “Pourquoi je porte plainte contre DSK”, L'Express, le 4 juillet 2011.]

Il paraît cependant peu probable que les avocats de la partie civile soient autorisés à introduire dans leur dossier le témoignage relatif à l'attaque supposée.

Conclusion

Pour tous les faits précités, le procureur demande que l'accusation No. 02526/2011 soit annulée. Aucune précédente demande de réparation n'a été faite devant aucun juge ou tribunal.

New York, le 22 août 2011

Joan Illuzzi-Orbon, assistant du procureur

John (Artie) McConnell, assistant du procureur

Traduction : Maryne Cervero, Aurélie Champagne, Blandine Grosjean, Valentine Pasquesoone, Pascal Riché, Lucile Sourdès, Sara Taleb.

 

Afrique, le grand retour de la France

Alors que la France est présentée comme une puissance sur le déclin en Afrique, les dossiers libyen et ivoirien lui permettent de faire un retour en force sur le continent.

 

Un drapeau français sur la façade du tribunal de Benghazi lors des manifestations en avril 2011. REUTERS/Suhaib Salem


Des drapeaux français qui flottent sur la Libye. Un reggaeman ivoirien, Alpha Blondy qui rend hommage à l’armée française après avoir réclamé, en chanson, pendant des années son départ d’Abidjan.

«Un drôle de vent tricolore semble souffler sur l’Afrique, alors même que tout le monde annonçait le déclin de la France sur le continent», s’étonne Assane, un étudiant sénégalais.

Alors que partout dans les médias les discours déclinistes fleurissent sur le thème: la France n’a plus d’influence sur le continent, les événements des derniers mois viennent de démontrer le contraire.

L'intervention française, la victoire ivoirienne

Sans le soutien de la France, Alassane Ouattara aurait eu bien du mal à devenir président de la Côte d’Ivoire en avril 2011. Certes la communauté internationale avait reconnu sa victoire lors de la présidentielle de novembre 2011. Mais dès lors que Laurent Gbagbo campait sur ses positions et dans son palais présidentiel, il était particulièrement difficile de lui forcer la main. Sa victoire était reconnue par le Conseil constitutionnel ivoirien, le président sortant était bien décidé à rester dans son fauteuil pendant cinq années supplémentaires.

La France a pesé de tout son poids diplomatique pour que les Etats-Unis et le Nigeria soutiennent Alassane Ouattara, le vainqueur reconnu par la communauté internationale. Laurent Gbagbo bénéficiait d’un soutien conséquent, celui de l’Afrique du Sud, la première puissance économique du continent. Pourtant là aussi, la France a réussi à faire changer de cap Jacob Zuma, le président sud-africain.

Au paroxysme de la crise, le rôle des militaires français a été déterminant pour déloger Laurent Gbagbo, réfugié dans son bunker présidentiel. L’armée française a aussi protégé des civils lors des affrontements entre partisans de Ouattara et de Gbagbo au cours des mois d’affrontements politiques qui ont suivi le scrutin. Nombre d’Ivoiriens considèrent que l’armée française leur a sauvé la vie, à l’image du chanteur Alpha Blondy ou des écrivains Venance Konan et Tiburce Koffi.

Les partisans de Laurent Gbagbo affirment que sans l’action de la France leur «champion» serait toujours au pouvoir. Et ils ont sans doute en partie raison. L’Afrique a connu des dizaines de «hold-ups» électoraux passés comme une lettre à la poste au cours des dernières décennies. Ainsi Robert Mugabe, qui dirige le Zimbabwe depuis 1980, occupe toujours le pouvoir malgré des victoires électorales particulièrement sujettes à caution en 2008.

Paris aux côtés des rebelles libyens

Combien de dirigeants ont réellement été élus démocratiquement sur le continent?

Moins de la moitié sans doute. Et en général, la «communauté internationale» n’intervient pas pour faire respecter le verdict des urnes. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, il semble bien que Nicolas Sarkozy en ait fait une «affaire personnelle».

En décembre, au lendemain de la publication des résultats du scrutin, n’avait-il pas donné 48 heures à Laurent Gbagbo pour quitter le pouvoir? Face au «boulanger Gbagbo», habitué à rouler ses adversaires dans la farine, la France avait adopté un ton beaucoup plus incisif que les autres puissances.

En Libye, la France a joué un rôle tout aussi cardinal. Elle a été le premier pays à reconnaître dès février 2011 le CNT (Conseil national de transition). La France est également parvenue à entraîner l’Otan dans son sillage. Il n’allait pas de soi que les Occidentaux se lancent dans une opération d’une pareille envergure. Six mois plus tard, le colonel Kadhafi a perdu le pouvoir. Tripoli est tombé aux mains du CNT le 23 août. Là encore, sans la détermination de la France, il est peu probable que le régime libyen se soit écroulé de cette manière.

La France s’est dite prête le 23 août à organiser une «conférence internationale de soutien à la Libye». Paris évoque une feuille de route pour l’après-Kadhafi.

Sans préjuger du destin que va connaître la Libye post-Kadhafi, il est évident que Paris a joué les premiers rôles dans une partie de l’Afrique où son influence était jusqu’alors marginale. La chute de Kadhafi montre le poids de Paris. Et elle permet aussi de renforcer considérablement l’influence de la France dans toute la région, du Maghreb à l’Afrique de l’ouest en passant par le Sahel.

En 42 ans de règne, le colonel Kadhafi était devenu un acteur incontournable en Afrique subsaharienne. A l’aide de ses pétrodollars, il était parvenu à s’acheter des allégeances dans toute la région. Son régime était particulièrement actif au Mali, au Burkina Faso, au Niger et jusqu’à la façade atlantique. A coup de billets verts, il s’était fait de nombreux amis jusqu’à Cotonou et Lomé. Même l’Afrique australe n’échappait pas à ses appétits financiers et politiques: le régime avait même investi jusqu’au lointain Malawi.

La France contribue à changer le cours de l'histoire

Dans sa quête d’influence en Afrique de l’Ouest, il était en concurrence directe avec la France. La chute du Guide va de facto renforcer l’influence française dans la région. Surtout, si un «régime ami de Paris», le CNT, s’impose durablement en Libye.

Un autre grand rival de la France sort très affaibli diplomatiquement des crises des derniers mois. L’Afrique du Sud, qui rêve de devenir la grande puissance du continent a montré les limites de sa diplomatie. Elle a soutenu jusqu’au bout le régime de Kadhafi.

L’action de la France en Libye et en Côte d’Ivoire est loin de faire l’unanimité sur le continent.

«C’est du néocolonialisme. Il faut que la France comprenne que l’Afrique aspire à la véritable indépendance», estime Michel, un enseignant ivoirien, favorable à Laurent Gbagbo. Un point de vue partagé par nombre d’Africains.

Reste que la France a montré en six mois qu’elle a toujours une grande influence dans la région. D’Abidjan à Tripoli, d’avril à août, elle a contribué à changer le cours de l’histoire.

A ceux qui accusent Paris de néocolonialisme, la France peut répondre qu’elle est intervenue militairement pour aider à «défendre la démocratie». Un argument qui ne convaincra pas toute l’opinion publique africaine, tant les intérêts financiers de la France sont grands en Libye et en Côte d’Ivoire —Paris demeure le premier partenaire économique d’Abidjan.

Mais cet argument pourra être utilisé de façon plus convaincante que dans le passé. La France a fréquemment été accusée de soutenir coûte que coûte des vieux régimes autoritaires —notamment celui d’Eyadéma au Togo ou de Bongo au Gabon— et de s’opposer aux aspirations à la démocratie. Même dans un passé très récent, elle n’a pas toujours fait bonne figure. Jusqu’au dernier jour du règne de Zine el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, la France a donné l’impression de soutenir une «dictature amie». Au risque de laisser passer le vent de l’histoire.

D’Abidjan à Tripoli, Paris donne l’impression d’avoir tiré des leçons du fiasco tunisien.

 

Pierre Cherruau

 Eto'o, le choix de l'argent

Samuel Eto’o a rejoint le club russe d’Anzhi Makhachkala‎. Avec un salaire annuel de 20,5 millions d’euros, l’attaquant camerounais devient le footballeur le mieux payé de la planète.

Après l’Espagne et l’Italie, Samuel Eto’o va découvrir un nouveau pays. Le quadruple meilleur joueur africain foulera désormais les pelouses du championnat de… Russie. Le club d’Anzhi Makhachkala vient de s’offrir les services du buteur en échange d'un gros chèque.

Pour attirer le joueur, Anzhi Makhachkala a pu compter sur le compte en banque bien fourni de Suleiman Kerimov, propriétaire du club de la république du Daguestan et magnat du pétrole. L'Inter Milan a accepté de céder son avant-centre contre un chèque de 25 millions d’euros et divers bonus financiers. Samuel Eto’o, lui, touchera chaque année la coquette somme de 20,5 millions d’euros —hors contrats publicitaires.

Une offre qui ne se refuse pas

L’international camerounais et son nouvel employeur se sont mutuellement engagés pour une durée de trois ans. Autrement dit, l’attaquant a paraphé un contrat de plus de 60 millions d’euros. Du jamais vu dans l’histoire du ballon rond.

Samuel Eto’o devient ainsi le footballeur le mieux payé du monde, détrônant l'Anglais Wayne Rooney et ses 13.2 millions d’euros annuels —toujours hors contrats publicitaires. Dans le classement comprenant les revenus publicitaires, Lionel Messi reste le mieux loti.

Depuis 2004, le Lion Indomptable figure régulièrement en bonne place dans les classements des joueurs les mieux rémunérés. Maintenant leader  —et de loin, le Camerounais peut savourer sa situation et sa revanche sur le passé. En 1995, alors qu’il était adolescent et sans papiers, il était «refoulé» par le PSG et se faisait «expulser» vers son pays natal. Comme quoi, pour lui, la roue a bien tourné.

L’arrivée en Russie de la star nationale du Cameroun n’aurait pu se faire sans les deniers d’un homme: Suleiman Kerimov, richissime homme d’affaires russe, propriétaire de la société pétrolière Nafta Moscou. Aux commandes d’Anzhi Makhachkala depuis janvier 2011, l’oligarque marche sur les traces de son compatriote Roman Abramovitch, patron du club anglais de Chelsea. 118e fortune mondiale d’après Forbes, à égalité avec le clan Berlusconi, Kerimov est de toute évidence prêt à toutes les folies. Après le vétéran brésilien Roberto Carlos en février, la gâchette marocaine Mbark Boussoufa en mars et l’international russe Yuri Zhirkov début août, le voilà qui se paye l’un des meilleurs footballeurs des années 2000. Ce n’est pourtant la première fois que ce dernier fait l’objet d’une offre faramineuse.

En 2008, il était dans les petits papiers du champion d’Ouzbékistan: Kuruvchi Tachkent, rebaptisé FC Bunyodkor peu après. Alors en disgrâce à Barcelone, le Camerounais avait été accueilli comme un chef d’Etat lors de sa visite dans la capitale du pays d’Asie centrale. Il souhaitait s’assurer que la proposition des dirigeants de Kuruvchi était réelle: un contrat d’un an avec un salaire pharaonique de 40 millions d’euros, assorti d’une prime à la signature de 10 millions d’euros. Contrairement à Rivaldo, le Ballon d’Or 1999, Samuel Eto’o avait finalement refusé l’offre ouzbèke, en prétextant chercher un challenge sportif plus intéressant.

Aujourd’hui, son avis n’est visiblement plus le même.

Samuel Eto'o face à Livourne en mars 2010. REUTERS/Alessandro Garofalo

Un gâchis sportif

Avec le FC Barcelone et l’Inter Milan, le champion olympique 2000 a goûté au summum du football. En sept ans, le Camerounais a inscrit quelques 183 buts pour ces deux clubs et conquis trois Ligues des champions, une Coupe du monde des clubs, quatre championnats et six coupes nationales. Un palmarès exceptionnel, à son image d’une certaine façon. Rien d’étonnant donc à ce que le scepticisme règne devant sa décision de rejoindre un championnat et un club loin de lui offrir toute la visibilité et la gloire qui sont siennes depuis des années.

A bien des niveaux, le championnat russe accuse un sérieux décalage avec le gotha du football européen. Au pays de Dimitri Medvedev, pour éviter le froid de l’hiver, on tape la balle entre mars et novembre, alors qu’à l’Ouest, la saison débute en août et s’achève au mois de mai de l’année suivante (l’Union russe de football devrait bientôt adopter ce calendrier).

La Russie, septième nation européenne d’après le coefficient UEFA, souffre d’un réel déficit d’image et de notoriété. Outre une couverture médiatique faible, le championnat national peine à séduire. Au mois de juin 2011, il était encore mis en lumière pour ses dérives racistes quand un «supporter» lança une banane à Roberto Carlos. Le défenseur brésilien, déjà agressé de la sorte à son arrivée, quitta alors le terrain, excédé et en larmes. Le genre de mésaventure que son nouvel équipier Samuel Eto’o a déjà connu par le passé.

Les clubs russes sont réputés pour attirer des joueurs prometteurs mais néophytes de l’élite du Vieux Continent. Cette méconnaissance leur sert parfois lors des compétitions continentales; certaines formations russes contrarient de temps à autres les cadors européens, peu au fait de leur niveau. Pas assez, cependant, pour se faire une place au soleil: la Russie revendique seulement deux finales européennes disputées et gagnées en Coupe UEFA 2005 et 2009.

Et Anzhi Makhachkala, dans tout ça? Peu d’informations sur un club qui fête ses 20 ans cette année. Passé de l’ombre à la lumière en quelques mois, le club de Suleyman Kerimov aspire à se hisser au niveau des meilleures formations nationales. Le palmarès des pensionnaires du Dinamo Stadium n’est riche que d’un titre de champion de seconde division. Et pour la saison 2011-2012, aucune compétition européenne n’est prévue au programme, la faute à une très moyenne 11e place décrochée lors du dernier championnat.

Après la ferveur de Barcelone et de Milan, Samuel Eto’o rallie une destination bien peu glamour, voire dangereuse. La République du Daguestan est régulièrement secouée par des attentats islamistes, et les enlèvements de personnalités y sont fréquents. Pour cette raison, les joueurs d’Anzhi s’entraînent et vivent à Moscou, à 600 kilomètres de là, et ne se déplacent à Makhachkala que pour y disputer leurs matchs à domicile.

Nul doute donc sur les motivations de Samuel Eto’o, qui aura en plus un jet privé à sa disposition. Quiconque aime le football regrette de voir un tel joueur mettre ses talents en hibernation, à seulement 30 ans. Peut-être le reverra-t-on sous le maillot d’un club plus huppé, si l’ennui et la frustration en Russie venaient à être plus forts que les chiffres de ses chèques.

Dans l'intérêt du sport, ce serait bien.

 

Nicolas Bamba

 

Angela Merkel sacrée femme la plus puissante du monde


C'est la quatrième fois en cinq ans que la chancelière allemande occupe la première place de ce classement du magazine américain Forbes. Christine Lagarde est 9e. La chancelière allemande Angela Merkel arrive au sommet extraordinaire de la zone euro sur la Grèce, jeudi 21 juillet 2011

La chancelière allemande Angela Merkel est à nouveau cette année la femme la plus puissante du monde, devant la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et la présidente brésilienne Dilma Rousseff, selon le classement annuel du magazine Forbes publié mercredi. La Française Christine Lagarde, nouvelle directrice générale du FMI arrive en 9e place de ce classement des 100 femmes les plus puissantes du monde, et une seule autre Française trouve sa place dans la liste, Dominique Senequier, patronne d'Axa Private Equity (98e).

C'est la quatrième fois en cinq ans que la chancelière allemande occupe la première place de ce classement largement dominé par les femmes d'affaires et les Américaines. L'an dernier, elle en avait été détrônée par Michelle Obama, la Première dame américaine. Les cent femmes les plus puissantes du monde, selon Forbes, s'occupent de politique, d'affaires, d'organisations caritatives ou travaillent dans les médias. Mais on y trouve aussi des artistes, dont l'excentrique Lady Gaga, qui à 25 ans est la benjamine de la liste où elle occupe la 11e place.

Elles contrôlent 30 000 milliards de dollars

Ces femmes âgées de 25 à 85 ans contrôlent collectivement un total de 30.000 milliards de dollars, ajoute le magazine. Leur moyenne d'âge est de 54 ans. Vingt-deux sont célibataires. Leur puissance vient de leur fortune, mais aussi de leur pouvoir et de leur audience, réseaux sociaux obligent, précise Forbes. Vingt-neuf d'entre elles sont PDG, huit sont chefs d'Etat. Parmi les femmes politiques, outre Angela Merkel, figurent dans la liste Hillary Rodham Clinton (2e), Dilma Rousseff (3e), Sonia Gandhi, présidente du parti indien du Congrès (7e), l'opposante birmane Aung San Suu Kyi (26e), la reine Rania de Jordanie (53e), la présidente du Costa Rica Laura Chinchilla (86e) ou encore l'Américaine Sarah Palin (34e). Et parmi les artistes, l'actrice Angelina Jolie occupe la 29e place et la chanteuse Beyonce Knowles la 18e.

Vingt-six femmes entrent pour la première fois dans la liste : c'est notamment le cas de Michele Bachmann (22e), la candidate à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine de 2012, et de la responsable éditoriale du New York Times Jill Abramson (12e). Parmi les poids lourds des médias figurent l'Américaine Oprah Winfrey (14e), Arianna Huffington, créatrice du Huffington Post (31e), la journaliste Christiane Amanpour (44e) et la Britannique Helen Boaden, directrice du groupe BBC News (51e).

La plus âgée de la liste est la reine Elizabeth, 85 ans, qui se classe à la 49e place. L'an dernier, Michelle Obama arrivait en tête de ce classement. Elle rétrograde cette année à la 8e place.

 

 

La démocratie n’est pas une invention 100 % occidentale


Le récit historique de l’apparition de la démocratie en Europe révèle des sources indiscutablement africaines. Les faits sont donc en réalité plus complexes.

La thèse occidentale voulant que la démocratie soit une invention exclusivement nordique émanant des grecs anciens est très loin de nous avoir convaincue, quant au fond !

Tout d’abord parce que cette thèse ne sert en réalité aujourd’hui, qu’à masquer les appétits politico-économiques impérialistes de l’ère postcoloniale, la propagande médiatique et les immoralités notables qui en découlent.

D’autre part, nous disposons aujourd’hui de nombreux éléments historiques émanant de l’organisation politique de divers royaumes africains et le moins que l’on puisse dire est que la dictature généralisée d’un seul homme semble n’être qu’un mythe colonial. Pour ce premier chapitre, appuyons nous sur les faits de la période antique.

1- La démocratie en Grèce :

C’est au 5ème siècle avant l’ère chrétienne qu’apparait dit-on, ce que l’on appelle aujourd’hui la démocratie, à Athènes. Mais celle-ci ressemble à un « club » très fermé. Pourquoi ? Moins de 4% de la population pouvait vraiment en jouir : les femmes, les personnes nées de parents non athéniens, les esclaves et les métèques en étaient exclus et seuls les hommes qui avaient suivi l’éphébie (la formation militaire de 18 à 20 ans qui les rendaient capables de défendre la cité) pouvaient en bénéficier réellement.

Si l’on en croit l’écrivain Athénée de Naucratis, au IIIème siècle de l’ère chrétienne, le recensement fait par Démétrios de Phalère dans l’Attique révéla qu’ils y vivaient 21000 citoyens athéniens, 10000 métèques et 400000 esclaves [1]. Ce dernier s’appuyait sur les dires du chroniqueur Ctésiclès. 92 % de la population était donc en esclavage et seuls les athéniens ayant accompli leur formation militaire pouvaient siéger à "l’Ecclésia", soit l’assemblée du « peuple » (sic) et ainsi décider du sort de la cité. Ce chiffre de 92 % d’esclaves est, il faut le savoir, le pourcentage même d’esclaves en Haïti par rapport à la population totale, à l’époque des plantations esclavagistes.

Raymond Descat, professeur à l’université de Bordeaux III confirme d’ailleurs que [2] :"Athènes dans ses grandes périodes de prospérité, a compté un nombre élevé d’esclaves (…) Elle a su profiter de cette situation (…) Au mieux de ses intérêts".

A propos du fonctionnement des institutions d’Athènes, il est dit ceci [3] : « Les principales institutions étaient les suivantes : l’Ecclésia, la Boulê, Les Magistrats, l’Aréopage, et l’Heliée.

L’Ecclésia votait les lois en général avec la présence de 5000 citoyens, selon Thucydide. Les votes se faisaient à main levée, et à la majorité simple. N’importe quel des citoyens pouvait prendre la parole en vue de proposer une motion (…).

La Boulè étaient les conseils des différents régimes grecs, à savoir 50 membres représentant chacun une tribu parmi les 10 distinguées par Clisthène. Les bouleutes, membres de la Boulè, étaient choisis par tirage au sort parmi les citoyens volontaires de plus de 30 ans.

Les Magistrats quant à eux s’occupaient des affaires courantes et de la bonne application des lois. Ils étaient choisis après la Dokimasia, qui vérifiait que les candidats à la magistrature remplissent toutes les conditions requises (âge, citoyenneté, …) et qu’ils étaient dignes de devenir des magistrats. Les magistrats devaient exercer leur pouvoir de manière collégiale et jamais de manière individuelle. Les magistrats et les ambassadeurs étaient contrôlés à la fin de leur mandat, afin d’éviter toutes dérives tyranniques.

L’Aréopage quant à elle était une institution politique, dont le but est avant tout de conserver les lois, et de respecter la constitution. Constitué d’anciens nobles, l’Aréopage était l’institution athénienne la moins démocratique et la plus aristocratique.

Enfin, l’Héliée était un tribunal populaire, composé de 6000 citoyens, toujours âgé de plus de 30 ans et répartis en 10 classes de 500 citoyens. L’accusation était l’initiative d’un citoyen, récompensé financièrement en cas de condamnation et d’amende. Les verdicts de l’Héliée étaient sans appel et immédiatement exécutoires, on comprend dès lors l’important rôle politique que les tribunaux de l’Héliée prirent.

Le problème constitutif de l’Heliée est le principe de la rémunération des accusations, favorisant la délation professionnelle (sycophantes), ce qui divisa la cité et provoqua une grave crise de la démocratie Athénienne face aux Aristocrates ».

2- Les sources africaines de Solon d’Athènes :

Selon Aristote, c’est à Solon qu’il faut rattacher la naissance de la démocratie à Athènes. Il le confirme en ces termes : « Solon, semble-t-il, tout en se gardant d’abolir les institutions qui existaient auparavant, telles que le Conseil de l’Aréopage et l’élection des magistrats, a réellement fondé la démocratie en composant les tribunaux de juges pris parmi tous les citoyens. Aussi lui adresse-t-on parfois de vives critiques, comme ayant détruit l’élément non démocratique du gouvernement, en attribuant l’autorité suprême aux tribunaux dont les membres sont tirés au sort » [4].

Et il ajoute : « Solon lui-même n’a vraisemblablement attribué au peuple que le pouvoir strictement nécessaire, celui d’élire les magistrats et de vérifier leur gestion (car si le peuple ne possède même pas sur ce point un contrôle absolu, il ne peut être qu’esclave et ennemi de la chose publique" [5]. Il modifia aussi le calendrier [6] et le système des poids et mesures » [7]

 

 

Solon d’Athènes

 
 Solon d’Athènes (vers - 640 à -558 avant l’ère chrétienne) était un homme d’État, un législateur avisé mais aussi, un poète. Il est l’un des 7 sages de la Grèce antique. Cependant, si vous consultez les témoignages de ses compatriotes sur ses faits d’arme démocratique à Athènes, vous constatez que tous disent que c’est en Afrique qu’il aurait été initié à l’art de la gestion de la cité et plus particulièrement en Égypte. Cela, dans les récits actuels, est très loin d’être porté à la connaissance du public [8].

Diodore de Sicile, historien et chroniqueur grec du 1er siècle avant l’ère chrétienne, dévoile par exemple ceci à son sujet :

"Les plus grands hommes considérés comme cultivés ont ambitionné d’aborder en Égypte pour avoir part à des lois et à des pratiques qu’ils jugeaient remarquables (…) Parmi les plus anciens à tâcher d’y aborder, il y eu (…) le législateur Solon (…) Les prêtres égyptiens rapportent en effet d’après les récits des livres sacrés qu’ont abordé chez eux dans l’Antiquité Orphée, Musée, Mélampous et Dédale et en outre le poète Homère et Lycurgue de Sparte et encore Solon d’Athènes et le philosophe Platon et que vinrent également Pythagore de Samos et le mathématicien Eudoxe, ainsi encore que Démocrite d’Abdère et Oinopide de Chios. Pour preuve de leur présence, ils montrent des représentations de certains d’entre eux et des noms de lieux ou de bâtiments qui portent le nom des autres (…) Ils montrent dans certains cas leurs statues et dans d’autres, les endroits ou monuments qui portent encore leurs noms et ils donnent des preuves de la branche du savoir que chacun de ces hommes avait poursuivi, arguant que toutes les choses pour lesquelles ils étaient admirés parmi les Grecs leur venaient d’Egypte". [9] Et il ajoute : «  Lycurgue aussi, Platon, Solon ont inclus beaucoup de règles empruntées à L’Egypte dans leurs législations  » [10]

A ce titre, la description faites par Françoise Dunand et Christianne Zivie-Coche , d’un sanctuaire édifié dans la nécropole de Saqqarah, révèle que la déclaration de Diodore est loin d’être farfelue : "Près du temple construit par Nectanébo, un curieux monument, l’Exedra, réunissait onze statues rangées en demi-cercle et représentant les grands poètes et sages de la Grèce …" [11].

L’écrivain grec Plutarque (50 à 125 de l’ère occidentale), confirme encore dans son Traité sur Isis et Osiris, les faits dévoilés par Diodore de Sicile : « C’est ce qu’attestent unanimement les plus sages d’entre les Grecs, Solon, Thalès, Platon, Eudoxe, Pythagore et suivant quelques-uns, Lycurgue lui-même, qui voyagèrent en Égypte et y conférèrent avec les prêtres du pays. On dit qu’Eudoxe fut instruit par Conuphis de Memphis, Solon par Sonchis de Saïs …". L’initiateur kamit de Solon n’est autre que « Se Ankh » de son vrai nom !

Dans son ouvrage, "le Timée", Platon aborde le voyage de Solon en Egypte et son séjour auprès des prêtes de Saïs en ces termes : « Solon disait que les gens de Saïs l’avaient fort bien reçu et qu’en interrogeant sur les antiquités les prêtres les plus savants en ces recherches, il avait constaté que nul parmi les Grecs et lui le tout premier, ne savait un traître mot de ces questions. Il supplia les prêtres de lui exposer pas à pas et en détail tout ce qu’ils savaient de ses concitoyens d’autrefois ».

Sur ce, toujours selon l’aveu de Platon, Solon fut invectivé par les prêtres kamites en ces termes :«  Solon, Solon, vous les Grecs, vous êtes toujours des enfants… - Que veux-tu dire ? demanda Solon – Vous êtes jeunes d’esprit, réplique le prêtre égyptien, car vous ne possédez nulle tradition vraiment antique, nulle notion blanchie par le temps  ». [12]

Selon la tradition grecque, Solon a en réalité, acclimaté en Grèce, les lois de la cité de Saïs en Égypte. Saïs était la capitale du 5ème Nome de Basse Égypte, à savoir le « nome supérieur de Neith ». Hérodote cite d’ailleurs pour les derniers indécis, dans son "Livre II", l’un des emprunts manifeste de Solon à Égypte : « Voici encore une loi que l’Egypte doit à Amasis : chaque année, tout égyptien doit déclarer au monarque ses moyens d’existence (…) Solon l’Athénien a pris cette mesure à l’Egypte et l’a imposée à ses concitoyens : elle est toujours en vigueur chez eux, car elle est excellente ». Le pharaon Amasis appartient à la XXVIème dynastie Saïte et son règne est compris entre – 570 et – 526 avant l’ère occidentale.

Cette déclaration nous éclaire sur la nature des propos de Flavius Joseph dans son ouvrage "Contre Apion".

En conclusion…

La thèse de l’invention de la démocratie en Grèce se révèle être très compliquée à défendre, surtout lorsque l’on désigne la ville d’Athènes. De l’aveu de tous les chroniqueurs grecs, se sont des colons égyptiens qui ont fondé la ville qui au départ était située dans une région où était implantée une population noire nommée Pélasges.

Euripide, poète tragique Grec (- 480 à - 406 avant l’ère chrétienne) et auteur d’Archélaos, dont un extrait fut repris par Strabon, consigna sur Danaos qui avait quitté l’Égypte pour récupérer le trône de son arrière grand père à Argos : "Danaos (…) vint sur le lieu d’Argos pour y fonder la ville (…) Puis il voulut -tel fut l’édit de Danaos- Que dans l’Hellade entière ont prît désormais note que tous ceux qu’on nommait autrefois Pélasgiotes devaient être appelés du nom de Danaens" [13]. Cécrops, un autre ressortissant égyptien le succèda [14].

Diodore de Sicile nous révèle encore des faits à la fois précis et importants sur la royauté à Athènes et l’aide humanitaire de l’Afrique à l’Europe durant l’antiquité :

"Il y eut aussi des Egyptiens parmi les chefs chez les Athéniens : par exemple Pétès , le père de Ménésthée qui fit partie de l’expédition de Troie, fut, c’est clair Egyptien avant d’obtenir ultérieurement à Athènes la citoyenneté et la royauté. Il en fut de même pour Cécrops (roi de l’Attique, péninsule grecque où se trouve Athènes) (…) Comme lui, Erechthée était aussi d’origine égyptienne , disent-ils, lui qui régna sur Athènes et ils en apportent des preuves de ce genre : selon ce qu’on s’accorde à dire unanimement, il y eut une grande sécheresse dans presque tout l’univers, sauf en Egypte grâce à la particularité de son territoire ; il s’ensuivit la perte des récoltes et d’une foule d’hommes ; Alors d’Egypte, Erechthée, à cause de ses liens de parenté avec cette cité, envoya à Athènes du blé en abondance et en retour, les bénéficiaires instituèrent roi leur bienfaiteur. Quant il eut reçu le pouvoir, il enseigna à célébrer les initiations et les mystères de Déméter à Eleusis, en important d’Egypte la règle qui les concerne. Et l’apparition de la déesse en Attique, d’après la tradition conforme à ce récit, se produisit à cette époque, comme si les récoltes qui portent son nom (céréales) avaient alors été apportées à Athènes et voilà pourquoi ils croient encore que l’invention de la semence dont aurait fait don Déméter a cette origine. Les Athéniens reconnaissent que c’est sous le règne d’Erechthée et au moment où les produits fruitiers avaient auparavant été perdus à cause de l’absence de pluie qu’eurent lieu l’apparition de Déméter chez eux et le don du blé" [15]. Diodore fait ici mention de l’introduction de l’agriculture africaine en Europe.

C’est précisément Erechthée qui donna à la ville son nom d’Athènes et qui dédia la cité à Athena qui n’est autre qu’une évocation de la déesse Neith égyptienne !

La maât

N’oublions pas encore que c’est un prêtre d’Égypte qui parla à Solon du mythe de l’Atlantide, d’après Hérodote et Platon. Comment ceux qui mettent en doute le séjour de Solon en Égypte peuvent-ils aborder cette thématique en faisant mine d’avoir oublier que c’est bien en Afrique noire que Solon à eu connaissance de cette histoire ?

Que peut-on dire pour rester fidèle aux faits historiques ? Amasis aurait accédé au trône Égypte qu’en -570, soit 20 ans après les Lois promulguées à Athènes par Solon. Mais Amasis est-il pour autant l’inventeur des Lois de la cité égyptienne ? Solon n’avait-il pas d’autres sources que lui a fait connaitre son initiateur Se Ankh ?

On retrouve déjà sur une inscription datant de Pépi 1er, soit vers -2300 ans durant la VIème dynastie, une inscription relative au versement de l’impôt destiné au personnel spécialisé dans l’entretien des pyramides de Snéfrou à Dahshour : «  Ma Majesté ordonna de ne pas lever l’impôt  ». [16]

N’oublions pas que le droit de grève est une invention de Égypte ancienne. C’est sous Ramsès III vers -1200 ans, que l’on a vu par exemple pour la première fois, les artisans de Deir el Medinah se mettre en grève pour réclamer leur salaire et de meilleurs traitements. Le papyrus judiciaire de Turin décrit encore une vaste procédure juridique mise en place à l’époque de Ramsès III. Selon toujours Diodore de Sicile, les législateurs égyptiens possédaient 8 volumes de papyrus qui contenant toutes les lois qu’ils utilisaient pour rendre la justice. [[Cf. Diodore de Sicile, Livre I, 75

 

 

Le roi Pepi 1er - VIème dynastie

 
 Mais c’est du côté des écrits sacrés qu’il convient de fonder la thèse de l’invention de la démocratie en Afrique. Le fameux « Livre Sacré de la Vache du Ciel » kamite, dont on retrouve les archétypes dans les « Textes Sacrés des Pyramides » datant du 3ème millénaire avant l’ère chrétienne, dévoile que pour nos anciens, C’est Amon-Râ à savoir le Créateur de l’Univers, des Créatures et de la Création, qui était le véritable concepteur de la démocratie. Cette approche divine de la démocratie est inexistante dans les Livres des religions dites monothéistes, ce qui montre que même dans leurs rêves idéalistes, une telle conception de la justice n’existait pas à l’origine, au sein des peuples orientaux et nordiques.

Dans ce Texte Sacré Kamit, au moment où il souhaite détruire l’humanité car elle a comploté contre lui, Amon-Râ refuse d’agir en dictateur et convoque un conseil de Sages (Assemblée des Nétérou) pour recueillir les avis de chacun : «  Sa Majesté eut alors connaissance des complots qui étaient tramés contre lui par les hommes ; aussi dit-il à ceux qui étaient en sa suite : "Que l’on appelle pour moi mon oeil, Chou et Tefnut, Geb et Nout, en même temps que les pères et les mères qui demeuraient avec moi alors que j’étais encore dans le Nouou (Noun) (…) Voici que les hommes issus de mon œil complotent contre moi ; dites-moi ce que vous feriez à l’encontre de cela ; voyez, moi je cherche ; mais je ne veux pas les détruire tant que je n’aurai pas entendu ce que vous pouvez me dire à ce propos ».

C’est cette source philosophico-religieuse qu’il faut avoir à l’esprit pour comprendre l’idée de la Maât, à savoir la Vérité, Justice, Equité. Ce qui est juste est Maât, ce qui est harmonieux est Maât et ce qui est droit est Maât.

Références bibliographiques:

[1] Cf. Athénée de Naucratis, Le Banquet des Sophistes, VI, 103

[2] Cf. Revue l’Histoire, Hors Série n° 280 S, idem, P.41.

[3] Cf. http://www.greceantique.net/democratie-athenienne.php

[4] Cf. Aristote. La Politique. 1274a.

[5] Cf. Aristote. La Politique. 1274a.15.

[6] Cf. Plutarque, Solon XXXV

[7] Cf. Aristote - Constitution des Athéniens, 10.1-2.

[8] Cf. L’origine négro-africaine du savoir grec, JP Omotunde, éd. Menaibuc.

[9] Cf. Diodore de Sicile, Livre III, éd. Les Belles Lettres, P. 98.

[10] Cf. Diodore de Sicile, Livre I.

[11] Cf. Françoise Dunand et Christianne Zivie-Coche, Dieux et hommes en Egypte, 3000 av. J. C., 395 av. J. C., éd. Armand Colin.

[12] Cf. Platon, Timée, 21e, 22a et 23d.

[13] Cf. Strabon, Livre V, 2, 4.

[14] Cf. Les racines africaines de la civilisation européenne, JP Omotunde, éd. menaibuc.

[15] Cf. Diodore de Sicile, Livre I

[16] Cf. Théophile Obenga, l’Egypte, la Grèce et l’Ecole d’Alexandrie, éd. Khepera & l’Harmattan, P. 39.

©2006 AfricaMaat. Tous droits réservés.

 

Steve Jobs, le fondateur d'Apple, quitte le navire

Par RFI avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

 

 

Steve Jobs /Reuters


Steve Jobs, le patron du géant de l'informatique aux Etats-Unis, Apple, a décidé le 25 août de démissionner de son poste de directeur général. Steve Jobs, 55 ans, en congé maladie depuis plusieurs mois après un cancer du pancréas, laisse la place à Tim Cook à ce poste, que ce dernier occupait déjà à titre intérimaire. Steve Jobs, l'homme de l'iPhone et de l'iPad, reste président du conseil d'administration de la marque à la pomme.

Dans la lettre qu'il adresse au conseil d'administration d'Apple, le 24 août Steve Jobs écrit : « J'ai toujours dit que si un jour je ne pouvais plus assumer mes fonctions de directeur-général. Je serais le premier à vous le faire savoir. Malheureusement, ce jour est arrivé ».

Aucune explication. Mais Steve Jobs était en congé maladie depuis le mois de janvier, pour une raison et surtout pour une durée, indéterminées. Cela après avoir connu de très lourds ennuis de santé, ces dernières années : un cancer du pancréas, opéré en 2004, puis une greffe du foie, cinq ans plus tard qui l'avait contraint à s'absenter déjà de l'entreprise pendant six mois.

Co-fondateur de la marque à la pomme, en 1976 dans son garage de Mountain View, près de San Francisco, Steve Jobs avait été évincé d'Apple en 1985. Mais le groupe périclite et le rappelle en 1997. Il va relever la compagnie informatique avec les succès mondiaux que seront d'abord l'iMac, puis l'iPod et l'iPhone jusqu'à l'iPad, plus récemment.

Immédiatement après l'annonce de la démission de Steve Jobs, l'action Apple a plongé de 7% dans les transactions électroniques. A la fermeture de Wall Street, elle enregistrait un recul de 5,3 points.

 



31/08/2011
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