Fabien Eboussi Boulaga

Fabien Eboussi Boulaga, né en 1934 à Bafia, fait ses études secondaires à Akono. Après son baccalauréat, il entre, en 1955, chez les Jésuites, dont il suivra tout le cursus de formation. De 1957 à 1962, il fait, en France, une licence des lettres et une licence de philosophie. Il revient enseigner à Douala, au Collège Libermann, de 1962 à 1964, l’anglais et le latin. De nouveau en France, de 1964 à 1968, Il fait une licence de théologie à la Faculté de théologie de Lyon-Fourvière, en même temps qu’un diplôme d’ethnologie et le doctorat en philosophie (Histoire) à l’Université de Lyon II. De retour au Cameroun, il sera ordonné prêtre en 1969 et sera définitivement incorporé dans la compagnie de Jésus en 1973.

Il est, de 1969 à 1972, Directeur des Etudes au Grand Séminaire de Nkol-Bisson et enseignant de théologie. De 1972 à 1977, il fait de la recherche-action, créant et animant des Groupes d’entraide villageois, à Yorro, écrivant des articles divers, et des livres (La crise du Muntu en 1977 qui se penche sur les questions d'authenticité et de tradition très en vogue dans les années 1970. En 1980, il décide de quitter les Jésuites et se fait laïciser. Ce départ de la vie sacerdotale et religieuse vient à la suite d'une réflexion bien murie et nourrie. En effet, Eboussi affirme avoir « perdu la foi » dès 1969. Il publie une année plus tard « Christianisme sans fétiche » qui marque la fin de « l'ère métaphysique » chez Eboussi.

Parallèlement à des enseignements comme invité au Pays-Bas (Leiden, Groningen, Rotterdam, Tilburg), à Ibadan (Major Seminary), à Baltimore (Loyola College), à Kinshasa (Institut Canisius), il enseigne, de 1978 à 1984, la philosophie à l’Université d’Abidjan. De 1984 à 1993, il enseigne la philosophie à l’Université de Yaoundé. A partir de 1987, il est occasionnellement formateur auprès de plusieurs ONGs de développement (Inades, Apica, Cipcre) puis, à partir de 1989/90 auprès d’organisations des Droits de l’homme (Fiacat, Gerddes, dont il est membre, avant d’en devenir le président). Ceci le conduit à écrire sur la chose politique (articles, brochures, guides des élections, et ouvrages...) et à faire de l’observation électorale (Cameroun, Centrafrique.)

En 1994, il obtient le Doctorat d’Etat ès Lettres, sur Travaux, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il quitte l’Université de Yaoundé.

De 1994 à 2004, il est Professeur associé à l’Institut catholique de Yaoundé (Université catholique d’Afrique centrale). Colloques et conférences le font voyager souvent à l’étranger depuis 1992. Il séjourne une année à Harvard comme Fellow et Visiting Scholar (1998-1999) et il enseigne à Hambourg un semestre en 2000 et 15 jours à Lomé (Togo) en 2003. Il poursuit simultanément des besognes de consultant occasionnel et ses activités associatives (Gerddes-Cameroun, Academia Africana, Revue Terroirs) et enfin d’intervenant à des conférences et à des colloques débats, dont quelques-uns de philosophie.

Bibliographie

• Fabien  Eboussi Boulaga La crise du Muntu, Authenticité africaine et philosophie, Paris, Presence Africaine, 1977, 1997.
• Fabien  Eboussi Boulaga, Christianisme sans fétiche, Paris, Présence africaine, 1981.
• Fabien  Eboussi Boulaga, A contretemps, L’enjeu de Dieu en Afrique, Paris, Karthala, 1992.
• Fabien  Eboussi Boulaga, Les conférences nationales en Afrique, Une affaire à suivre, Paris, Karthala, 1993.
• Fabien  Eboussi Boulaga, La démocratie de transit au Cameroun, Paris, L'Harmattan, 1997.
• Fabien  Eboussi Boulaga, Lignes de résistance, Yaoundé, Editions CLE, c1999.
• Fabien  Eboussi Boulaga, Christianity without fetishes, translated from the French by Robert R. Barr, Maryknoll, N.Y. Orbis Books, c1984.
• Fabien  Eboussi Boulaga, Christianity without fetishes, an African critique and recapture of Christianity, with an additional comment by V. Y. Mudimbe and a new postscript by the autor, Hamburg, Lit, 2002.